Années 1990 : repérage du patrimoine industriel et inventaire topographique

Cette page donne accès aux 211 dossiers Architecture et Mobilier de l’Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France relatifs au patrimoine industriel des Hauts-de-Seine – usines, cités ouvrières et maison d’industriels, auxquels ont été ajoutés les centres de recherche – réalisés de 1986 à 1997, sous la direction de Dominique Hervier, par le Service régional de l’Inventaire d’Île-de-France (service de la DRAC Île-de-France décentralisé depuis lors auprès de la Région Île-de-France), dans le cadre d’une convention de partenariat signée avec le Conseil général des Hauts-de-Seine. (Onglet « voir le corpus des œuvres » en haut à gauche).

Elle réunit deux séries de dossiers Architecture réalisés dans deux cadres distincts : d’une part, les 96 dossiers du « repérage du patrimoine industriel » (opération nationale) réalisés de 1990 à 1998 par Hélène Jantzen (en collaboration avec Paul Smith pour les usines automobiles de Boulogne-Billancourt et de Levallois-Perret), et d’autre part les 92 dossiers de l’« inventaire topographique » réalisés de 1986 à 1997, commune par commune, par Guillemette Andreu, Catherine Boulmer, Jean-Charles Forgeret, Antoine Le Bas, Nathalie Leurent-Trentessaux, Laurent Robert, ainsi que Florian Goutagneux pour les usines d’Issy-les-Moulineaux. À noter que parmi les 96 dossiers du « repérage du patrimoine industriel », 13 ont été réalisés conjointement par les chercheurs évoluant dans les deux cadres d'étude, témoignant de l'intérêt, pour le repérage du patrimoine, d'une progression simultanée des inventaires thématiques et de l'inventaire topographique. L’ensemble comprend donc 188 dossiers Architecture, correspondant à 186 sites [1], auxquels il est intéressant d’ajouter 31 vues d’ateliers et d’usines illustrant les dossiers « ville » mais n’ayant pas donné lieu à l’ouverture de dossiers monographiques. Au terme de ce décompte, le corpus établi par les chercheurs après une première vague massive de démolitions au cours des années 1980 – premier temps fort de la désindustrialisation en première couronne parisienne – s’élève malgré tout à 217 sites. Cet ensemble constitue un témoignage précieux et pionnier sur l’état du tissu industriel à la veille de son effacement, comme sur ses qualités patrimoniales.

À ces 188 dossiers Architecture s’ajoutent 23 dossiers Mobilier, portant sur des machines repérées dans 6 usines de Gennevilliers. Toutefois, 45 dossiers sur les 182 restants présentent des photographies de patrimoine technique.

En 1997, cette opération a donné lieu à une publication de synthèse dans la collection des Images du Patrimoine : https://www.calameo.com/read/0022023628f7b7b2f61f2. Les dossiers numérisés ont depuis lors été déposés sur la base Mérimée du Ministère de la Culture (https://www.pop.culture.gouv.fr/).

Bilan patrimonial en 2023

En 2023, le versement de ces dossiers dans la base Gertrude de la Région Île-de-France a été l’occasion de dresser un nouveau bilan patrimonial. Sur les 217 sites repérés ou étudiés de 1986 à 1997, 102 ont été détruits (la mention « détruit après inventaire » a été ajoutée après le titre de chaque dossier). Si l’on ajoute les 37 usines amputées ou conservées à l’état de vestiges ou d’artéfacts [2], le total s’élève à 139 sites, soit 64 % du total.

Parmi les 78 sites épargnés, 53 sont en bon état ou restaurés. On compte, sur le territoire, 11 usines ou parties d’usines protégées au titre des Monuments historiques. En puisant à la fois dans le corpus de 37 sites amputés et des 78 sites épargnés, on distingue par ailleurs 79 ensembles ayant bénéficié d’une opération de reconversion, à usage essentiellement de logements et de locaux d’activités. Ce bilan spectaculaire témoigne à la fois d’une très forte pression foncière et de l’effacement, souvent souhaité, de l’identité industrielle à l’Ouest de la capitale.

Caroline Potel et Nicolas Pierrot, 2023.

[1] On compte en effet deux « sous-dossiers » relatifs à l’ancienne usine de construction automobile Clément-Bayard puis André Citroën à Levallois-Perret.

[2] On songe à la « presse Bliss », dernier vestige et symbole des anciennes usines Chausson à Gennevilliers, à la sirène de la place Jules Guesde, métonymie des usines Renault à Billancourt, ou au portail de la cartoucherie Gévelot à Issy-les-Moulineaux.