Dossier d’œuvre architecture IA77000938 | Réalisé par
Sol Anne-Laure (Rédacteur)
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Py-Fauvet Constance (Contributeur)
Py-Fauvet Constance

En 2019-2020, stagiaire au service Patrimoine et Inventaire auprès d'Anne Laure Sol. Étudiante en Master 2 Histoire de l'Architecture, Paris I.

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  • enquête thématique régionale, ateliers d'artistes en Ile-de-France
Ensemble d'ateliers à Barbizon
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France
  • Commune Barbizon
  • Adresse 55 Grande Rue , 27 Grande Rue , 96 Grande Rue
  • Dénominations
    maison, grange, atelier
  • Genre
    de peintre

La création d'un prix de Rome de paysage en 1817, à l'instigation de Pierre-Henri de Valenciennes (1750-1819) marque le point de départ d'une attention nouvelle portée à ce genre, jusqu'alors considéré comme secondaire.A mesure que la peinture de plein air de développe, les peintres de Barbizon, puis les impressionnistes, investissent ce lieu pour "aller au motif", et en font le site le plus fréquenté par le monde de l'Art durant tout le XIXe siècle. Ce succès donne naissance à des centaines durant tout le XIXe siècle. Ce succès donne naissance à des centaines d’œuvres qui, tout en représentant la forêt, illustrent les transformations de l'art du paysage.

Toutefois, c'est surtout à partir de 1849, grâce à la liaison de chemin reliant Paris à Melun, que la la forêt de Fontainebleau devient une destination prisée des artistes. Dès le début des années 1830, un couple d'épiciers, François et Edmée Ganne, transforme leur maison en auberge et accueille de nombreux peintres désireux de travailler sur le motif, possibilité permise par l'invention de la peinture en tube en 1834. Abritant depuis 1990 le musée départemental des Peintres de Barbizon, cette auberge, aux murs recouverts des œuvres de ses résidents, est passée à la postérité pour avoir accueilli des artistes aussi importants que Camille Corot, Eugène Cuvelier, Antoine-Louis Barye, Jean-Léon Gérôme....

Parmi ceux-ci, un certain nombre s'installe de façon plus ou moins permanente dans la région. Théodore Rousseau (1812-1876), venu dès 1833 chez la mère Lemoine à Chailly, puis résident de l'auberge Ganne à partir de 1847, avant de devenir propriétaire d'une maison au 55 de la Grande rue de Barbizon (devenu depuis une salle d'exposition du musée départemental des Peintres de Barbizon, installé dans l'Auberge Ganne). Le peintre loue une petite maison en retrait de la Grande rue ainsi que la grange attenante : l’ensemble lui sert à la fois d’habitation, d’atelier et de lieu de réunion pour les amis artistes qui vivent ou séjournent dans le village ou pour les amateurs qui, de plus en plus nombreux, s’intéressent à son travail. Progressivement, Rousseau fait aménager au premier étage de la maison un véritable atelier, comme en témoigne encore la grande verrière orientée au nord qui s’ouvre dans le toit et l’ouverture verticale dans la façade qui permettait le passage des toiles de grand format sans les enlever de leur châssis. Du temps de Rousseau, seul l’escalier de pierre extérieur, sur le pignon ouest de la maison, donnait accès à l’étage.

Théodore jouera un rôle important dans la conservation de la forêt de Fontainebleau, une cause qu'il défendra auprès de Napoléon III à la faveur d'une invitation à une série et qui conduira à la création en forêt d'une "série artistique" d'une superficie de 1097 hectares ne pouvant être soumis à une exploitation forestière.

C'est en 1836 que Narcisse Diaz de la Pena (1807-1876) fait la rencontre de Théodore Rousseau, à Barbizon, prémisse d'une relation intime entre les deux artistes, qui justifiera l'installation de Diaz à Barbizon dans une maison à l'angle de la Grande rue et de la route de Macherin (aujourd'hui le restaurant "Le Relais"). Quelques années plus tard, en 1849, fuyant l'épidémie de choléra qui frappe Paris Jean-François Millet (1814-1875) et Charles Jacques (1813-1894) descendent à l'Auberge Ganne avec leurs familles, puis louent chacun une maison rurale mitoyenne à proximité de la Grande rue.

Jean-François Millet s'installe alors de façon pérenne dans le village, faisant construire un atelier dans la grange attenante à la maison qu'il loue grâce à l'aide financière d'Alfred Sensier (1815-1877), son marchand. C'est dans cet atelier, à la verrière orientée au nord, que Millet a élaboré ses principaux chefs d’œuvre : L'Angélus, 1857-1859, Paris, Musée d'Orsay, L'Homme à la houe, 1860-1863, Los Angeles, P.Getty Museum...Au bout de quelques années, il annexe à l'atelier deux pièces ( l'ancienne atelier de Charles Jacques), devenues la salle à manger et la cuisine. La maison d'habitation où il résidait avec sa famille a été détruite (l'atelier est protégée au titre des Monuments Historiques ISMH 1947/10/01).

Considérablement modifiés après la mort du peintre, les espaces de vie et de travail, qui appartiennent toujours aux descendants de Millet, sont devenus depuis un espace d'exposition-vente.

L'ensemble du village est aujourd'hui consacré à l'évocation de cette période importante de l'histoire de l'art, cette "patrimonialisation " ayant débuté dès la fin du XIXe siècle, comme en témoigne le monument réalisé en 1884 par Henri Chapu (1833-1891) à la mémoire de T.Rousseau et J-F Millet et apposé à un rocher à l'entrée de la forêt de Fontainebleau.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle, 2e moitié 19e siècle , daté par travaux historiques

Bibliographie

  • Chantal Georgel (dir), La Foret de Fontainebleau. Un atelier grandeur nature, E Réunion des Musées Nationaux/Musée d'Orsay, 242 pages, 2007

  • Marie-Thérèse Caille, L'Auberge Ganne, Musée municipal de l’École Barbizon, 1994, Éditions Gaud

  • Alfred Sensier, La vie et l’œuvre de Jean-François Millet, manuscrit publié par Paul Mantz, Paris, A.Quantin imprimeur-éditeur, 1881

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Sol Anne-Laure
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Py-Fauvet Constance

En 2019-2020, stagiaire au service Patrimoine et Inventaire auprès d'Anne Laure Sol. Étudiante en Master 2 Histoire de l'Architecture, Paris I.

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