• enquête thématique régionale, Architectures du sport en Ile-de-France
Stade Pershing
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France
  • Commune Paris
  • Adresse route Bosquet-Mortemart
  • Cadastre 2023 BE 2Informations d'accès en transport en commun : Bus 112 - Mortemart (Av du Tremblay) / Bus 201 - Mortemart

À la faveur de la paix revenue en 1918, le directeur de la Young Men’s Christian Association (YMCA) propose de réunir les soldats des armées victorieuses et de leurs alliés lors de compétitions sportives interalliées. À ces fins, un stade de 29 000 places est aménagé en à peine trois mois par l’armée américaine sur un terrain du Bois de Vincennes cédé par le gouvernement français et la Ville de Paris à l’association américaine. En ce début des années 1920, ce stade est alors le plus grand de France. Il est inauguré en juin 1919 par les présidents Wilson et Poincaré et par le général Pershing. À la fin des jeux (qui se déroulent du 22 juin au 6 juillet), l’armée américaine et l’YMCA remettent l’équipement à la France comme symbole de l’amitié renouvelée entre les deux pays. Reconnaissant de l’aide américaine pendant la guerre, le gouvernement français baptiste le stade du nom de John Pershing (1860-1948), commandant en chef du Corps expéditionnaire durant le conflit.

En 1922, le stade s’impose comme lieu du sport féminin naissant en accueillant les premiers Jeux mondiaux féminins. Il reçoit deux ans plus tard les Jeux olympiques de 1924 et en particulier plusieurs matchs de football. Par ailleurs, le stade Pershing est le théâtre de nombreux matchs historiques : en mai 1921, la première victoire des Français face aux Anglais ; en mai 1922, la finale de la Coupe de France opposant le Red Star au Stade rennais. Le stade est également le cadre de rencontres de rugby, à l’instar du Tournoi des Cinq Nations en 1924.

En vue des Olympiades de 1924, le Comité olympique demande l’agrandissement et la rénovation du stade afin d’augmenter sa capacité d’accueil, ainsi que la construction d’équipements annexes (un deuxième stade plus petit, trois courts de tennis, un centre nautique, un gymnase à l’antique et même des bains-douches). Il est prévu que de nouvelles tribunes soient érigées et que l’ensemble soit entièrement couvert en ciment armé. Le stade Pershing étant finalement jugé trop éloigné de la capitale et mal desservi, ces projets sont abandonnés et le stade héberge seulement quelques rencontres de football.

Progressivement délaissé après les jeux, malgré quelques tentatives de rénovation, les projets successifs restent inaboutis et le stade tombe en ruine. Les installations sont rasées en 1960 pour permettre l’aménagement d’un vaste complexe multisports comprenant stades de baseball, handball, softball, basket et volley-ball, ainsi qu’une piste d’athlétisme courant tout autour du terrain de football. Héritage américain quelque peu tombé dans l’oubli, le stade Pershing disparu renaît aujourd’hui grâce à des rénovations et de nouvelles infrastructures destinées plus spécifiquement à l’accueil du handisport.

  • Statut de la propriété
    propriété publique

Site JO 1924 ; 2 ; 3

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
(c) La Manufacture du Patrimoine
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel