Durant l’Entre-deux-guerres, les pouvoirs publics encouragent la construction de piscines sur le territoire français : en effet, en 1922, le pays ne compte que 20 piscines, dont 7 à Paris, et accuse un certain retard face à ses voisins européens. La piscine Pontoise s’inscrit dans un projet d’ouverture de piscines dans différents quartiers de Paris autour de 1930, afin de répondre au manque de bassins dans la capitale. Située à proximité du boulevard Saint-Germain dans le 5e arrondissement, la piscine est édifiée par le maître d’ouvrage Les Belles Piscines de France en 1934 sur les plans de l’architecte Lucien Pollet, également auteur de la piscine Pailleron dans le 19e arrondissement, de la piscine de la Jonquière dans le 17e arrondissement et de la piscine Molitor dans le 16e arrondissement, édifiées sur un plan à peu près identique au même moment.
L’édifice présente une imposante façade en béton et brique. L’appareillage des briques, disposées de plusieurs façons et dans des sens différents, permet de donner du relief à la façade. Contrastant avec la brique, un grand auvent en béton permet de souligner l’entrée. Édifiée en béton armé, la piscine est couverte d’une verrière à double pans, similaire à celles de Molitor, permettant d’éclairer naturellement la halle-bassin et de la ventiler.
Le plan en croix du monument s’adapte naturellement à la forme d’un bassin long de 33 m, entouré de deux étages de coursives où se trouvent plusieurs dizaines de cabines. L’intérieur présente une grande régularité de lignes horizontales et verticales et quelques décors de mosaïques, caractéristiques des ensembles architecturaux et décoratifs qui s’épanouissent dans les années 1930. Si le vaste espace intérieur donne son caractère à l’édifice, la distribution a cependant été critiquée lors de la construction pour sa difficulté et la gestion des bruits qu’elle engendre.
Au regard de la rareté des piscines des années 1930 à Paris, la piscine Pontoise est inscrite au titre des Monuments historiques le 19 juin 1988. Entre 2021 et 2023, elle a fait l’objet d’une réhabilitation respectueuse par l’architecte du patrimoine Pierre Marchand, comprenant la création d’une nouvelle verrière, l’adaptation aux nouvelles normes (accessibilité, hygiène, environnement etc.) et la restauration des mosaïques, permettant de retrouver les couleurs d’origine.
