Dès le XVIIIe siècle, le terrain sur lequel se dresse l’actuel stade de football est un espace de détente et de promenade fréquenté par les aristocrates parisiens, situé non loin de la réserve royale de chasse surnommée « Fonds des Princes », de laquelle le stade tire son nom. Un vélodrome de 3 200 places donnant sur une piste de 666 mètres est inauguré en 1897, date à laquelle il porte déjà l’appellation de parc des Princes. Il est agrandi à plusieurs reprises, notamment en 1924 à l’occasion des Jeux olympiques de Paris. En 1970, le creusement de la voie express du périphérique donne l’occasion à la Ville de Paris de proposer une nouvelle infrastructure d’ampleur.
C’est l’architecte Roger Taillibert (1926-2019), spécialisé dans les équipements sportifs de grandes dimensions (piscine olympique de Deauville, centre d’entraînement préolympique en altitude de Font-Romeu), qui est choisi. Le stade est inauguré en juin 1972, pour la coupe de France de football. Il est depuis 1974 le stade de résidence du club de football du Paris Saint-Germain, ce qui ne l’empêche pas d’accueillir concerts et défilés de mode. Il fait l’objet d’une rénovation en 2000.
Ayant longtemps étudié les couvertures en membranes tendues sur câble et en voiles minces de béton, Taillibert propose pour le stade une structure légère, construite grâce aux performances de la précontrainte du béton armé. En outre, le rejet de l’ossature sur l’extérieur permet la mise en valeur de 17 000 m² sans points d’appui intérieurs. La visibilité est ainsi totale depuis n’importe quel point situé dans les gradins et aucun des 50 000 spectateurs ne se tient à plus de 45 mètres d’une ligne de touche. C’est en outre le premier stade d’Europe à être pourvu d’un éclairage intégré au toit. Chaque tribune est desservie par 25 vomitoires, passages voûtés inspirés des théâtres antiques aménagés pour gérer les flux et faciliter la sortie des spectateurs. La réduction maximum des circulations horizontales, grâce à quatre grands déambulatoires, restreint le temps d’évacuation du stade à un quart d’heure.
L’architecte a clairement manifesté sa volonté de « réaliser une œuvre d’art », basée sur les courbes car « le sport est une histoire de courbes ». Le parti constructif du Parc des Princes marque surtout une étape importante dans la réalisation des grands programmes sportifs en France. Le calcul sur ordinateur par exemple, encore peu développé à la fin des années 1960, la préfabrication ainsi que le collage des voussoirs en béton précontraint, technologie extrapolée de celle des ponts, participent à faire du Parc des Princes une œuvre technique exceptionnelle. Depuis le périphérique, le « chaudron », surnommé ainsi par son architecte, demeure un élément iconique et un signal de l’ouest parisien.