• enquête thématique régionale, Architectures du sport en Ile-de-France
Piscine Georges Hermant Paris 19e
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France - Paris
  • Commune Paris 19e arrondissement
  • Adresse 4 Rue David d'Angers
  • Dénominations
    piscine
  • Genre
    communal

Après les mauvaises performances des nageurs français aux Jeux olympiques de Mexico de 1968 et la noyade dramatique de 150 personnes sur le Lac Léman, le général de Gaulle souhaite que l’apprentissage de la natation soit généralisé. Ainsi, dans le cadre de la 3e loi programme, le secrétariat d’Etat à la Jeunesse et aux Sports lance l’opération des « 1000 piscines » afin d’équiper le territoire, sur le modèle de l’opération des « Mille-Clubs ». Afin d’industrialiser la construction de ces piscines, le secrétariat d’Etat organise en 1969 le concours national sur les piscines transformables, dont le 1er prix est attribué à la piscine Tournesol de Bernard Schoeller et le 3e prix à Roger Taillibert pour son modèle de piscine expérimentale. Ce dernier avait déjà réalisé une première piscine de ce type, dans le 12e arrondissement de Paris, avant même le concours : la piscine Roger-Le-Gall. Après le concours, en guise de prototype officiel, il conçoit la piscine Georges-Hermant dans le 19e arrondissement sur ce même modèle. Inaugurée en 1972, la piscine accueille dès 1973 les Championnats de France de natation.

Située près du parc des Buttes-Chaumont, il s’agit d’une piscine à couverture mobile dite « à géométrie variable », permettant au bassin d’être couvert l’hiver et de plein-air l’été. Cette piscine sans mur est dotée d’une toile de 1 800 m² en membrane de polyester armé, suspendue à un mât de 27 m de haut et pouvant être déployée en moins de 15 min grâce à un réseau de câbles actionné au moyen de chariots automoteurs, formant un chapiteau protecteur au-dessus du bassin, reposant sur un unique point d’appui. Ce velum ne descendant jamais jusqu’au ras du sol, le bassin reste toujours « de plein air » - peu importe les aléas climatiques - grâce à un rideau d’air chaud sur la plage et le bassin et un chauffage constant du sol. La piscine est dotée d’un bassin olympique de 50 m, comportant une paroi mobile permettant de le scinder en deux bassins de 25 m, ainsi qu’une fosse à plongeon logée dans une coque autoportante en béton, vitrée côté rue.

A la même époque, plusieurs autres expériences de couverture mobile sont conduites, notamment via la mise en œuvre de structures gonflables mais surtout des toits escamotables ou télescopiques à l’instar des piscines Tournesol, Caneton, Iris, Plein-Ciel et Plein-Soleil également lauréates du concours des « 1000 piscines » et qui connaissent un grand succès auprès des collectivités durant les années 1970. La piscine expérimentale de Taillibert, dont la conception est plus complexe, n’a connu que quatre exemplaires dont les deux piscines parisiennes sont les seules possédant encore leur toile tendue. En effet, la piscine intercommunale de Vénissieux et la piscine des Thiolettes à Reims ont perdu leur couverture amovible, la première à la suite d’un incendie en 2010, et la seconde lors de la tempête de 1999.

Afin de préserver ce patrimoine unique tant du point de vue technique qu’esthétique, la Ville de Paris a mené une campagne de réhabilitation de la piscine Georges-Hermant entre 2013 et 2015, conduite par le groupement Saunier & Associés et l’Atelier Arcos Architecture, et a procédé au remplacement du velum en 2018.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, Ville de Paris
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Bibliographie

  • Mandoul, Thierry, Sports, portrait d'une métropole, Paris, Editions du pavillon de l'Arsenal, 2014.

    p.275
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2022