• enquête thématique régionale, Architectures du sport en Ile-de-France
Hippodrome de Longchamp
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Christian Décamps, Région Île-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France - Paris
  • Commune Paris 16e arrondissement
  • Lieu-dit
  • Adresse 2 Route des Tribunes

Avant la création de l’hippodrome de Longchamp en 1857, les courses de la Société d’encouragement pour l’amélioration des races chevalines en France se déroulent dans l’enceinte du Champ de Mars à Paris. Des tribunes sont alors élevées le temps de la course. C’est le décret impérial de 1854 qui signe la naissance de l’hippodrome de Longchamp, concédant à la Société le terrain situé dans le bois de Boulogne. Les architectes Gabriel Davioud et Antoine-Nicolas Bailly proposent une composition symétrique, ordonnancée autour de la tribune impériale, encadrée par deux tribunes réservées, elles-mêmes bordées par deux autres tribunes publiques, plus basses. Les bâtiments sont construits en brique, pans-de-bois et fonte, couverts de tuiles vernissées, en écho aux pavillons, toujours conservés, construits dans le bois par Davioud. L’empereur Napoléon III y tient une revue militaire en 1867, en présence du tsar Alexandre II venu pour l’Exposition universelle. Bombardé en 1870, l’hippodrome réouvre l’année suivante, avec une installation provisoire.

La capacité d’accueil des tribunes se révélant insuffisante, celles-ci sont rebâties en 1904 par l’architecte Charles Girault. La typologie reste inchangée, mais le style présente cette fois un vocabulaire plus classique. En 1919-1920, les tribunes sont modernisées et agrandies par l’architecte Charles Adda, édifiées en béton armé par la Société Hennebique. La suppression des piliers et l’ajout d’un large auvent de béton surplombant les tribunes rendent totale la visibilité sur les champs de course. 

En 1966, l’hippodrome de Longchamp connaît sa quatrième génération de tribunes, œuvre de Jean Regnault. Chargé de moderniser le site, l’architecte doit concevoir des tribunes proposant une capacité d’accueil multipliée et protégeant le public des intempéries. Les tours de la façade arrière des tribunes de 1904 devant être conservées, les nouvelles tribunes sont élevées séparément puis glissées sur des rails afin de prendre la place des anciennes tribunes détruites et se raccorder aux tours. De nouvelles tribunes sont édifiées dans les années 1970 à côté des précédentes, détruites pour laisser place nette au projet de l’architecte Dominique Perrault, chargé entre 2015 et 2018 du projet du « Nouveau Longchamp ».

Lauréat du concours du chantier de la Bibliothèque nationale de France en 1989, ce qui lui vaut une renommée internationale, Perrault travaille actuellement au village olympique de 2024. Pour l’hippodrome de Longchamp, il conçoit ce qu’il nomme lui-même une « architecture flottante » faite d’« étagères transparentes » superposées et décalées les unes par rapport aux autres jusqu’au dernier niveau débordant par un porte-à-faux, créant « un mouvement comme celui du cheval au galop à la fin de la course. On voit le jockey sur le cheval qui se courbe pour gagner les millimètres nécessaires pour remporter la course ». Longue de 160 mères sur 35, mais d’une faible hauteur de 23 mètres, la nouvelle tribune offre, grâce à ses larges baies, une vue à 360 degrés, dégagée de tout pilier. Sa couleur bronze lui permet de se fondre dans le paysage tandis que les garde-corps en verre comportent en partie basse un motif sérigraphié de géranium rappelant ceux qui garnissaient les balcons des anciennes tribunes démolies. Soucieux d’attirer de nouveaux publics, le lieu est également doté d’une guinguette, d’un rooftop-lounge, d’une scène de concert, de bars et restaurants.  Véritable jardin suspendu dominant l’ensemble, la promenade « Les Planches » est spécifiquement dédiée aux piétons. Enfin, Perrault a pourvu les tribunes d’une toiture photovoltaïque, inscrivant plus largement l’hippodrome dans une dynamique éco-responsable (systèmes de production d’énergie, orientation au soleil, etc.).

« Ce bâtiment rappelle une dimension festive telle qu’on l’a connue au XIXe siècle. C’est la promenade au bois » mêlant, selon Perrault, une « dimension de plaisir, de promenade, de garden party qui accompagne l’hippodrome lui-même ».

  • Statut de la propriété
    propriété publique, Exploitation et gestion par la société France Galop
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    tribune du public
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022