• enquête thématique régionale, Architectures du sport en Ile-de-France
  • opération ponctuelle, 100 sites emblématiques du sport
Hippodrome d'Auteuil
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Île-de-France (reproduction)

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France - Paris
  • Commune Paris 16e arrondissement
  • Adresse 2 Route d' Auteuil-aux-Lacs

A Paris, jusqu’à la guerre de 1870, les courses de chevaux se déroulent dans le bois de Vincennes. Mais celui-ci ayant été très détérioré par le conflit, la Société des Steeple-chases (née en 1863) décide de faire construire un nouvel hippodrome. En 1873, la Société se voit accorder par la Ville de Paris une concession située en bordure du bois de Boulogne, destinée à accueillir uniquement les courses d’obstacles. L’hippodrome est inauguré cette même année, bordé par une tribune (disparue) de 75 mètres. Œuvre de l’architecte Walter Destailleurs, cette tribune édifiée sur une structure métallique à colonnettes de fonte, est ornée d’un riche décor de lambrequins en bois sculpté aux réminiscences mauresques. À chaque extrémité est placé un pavillon surmonté d’un belvédère et couvert en terrasse.

La notoriété croissante de ce « temple de l’obstacle » requiert une nouvelle construction. Engagées en 1921 par Albert Emmanuel d’Ondt, les nouvelles tribunes voient le jour en 1924, en même temps que le parcours des steeple-chases sur lequel prend place le célèbre obstacle rail-ditch-and-fence (« tronc, fossé et barrière ») baptisé le « juge de paix » d’Auteuil par la presse spécialisée. Ces nouvelles tribunes, surmontées d’un auvent en béton, offrent cette fois un décor issu du vocabulaire stylistique du XVIIIe siècle : guirlandes et médaillons sculptés ornés de têtes de chevaux, œuvre de l’artiste Léon-Eugène Lambert. L’année même de l’inauguration de ces tribunes, l’hippodrome d’Auteuil accueille les épreuves d’équitation des Jeux olympiques d’été de 1924, contribuant à sa renommée.

En 1967, la construction du boulevard périphérique contraint à modifier les pistes et à déplacer les écuries et le paddock. Quant aux tribunes, celles-ci sont devenues inconfortables, difficiles d’accès et peu pratiques en termes de visibilité. Mais la prise de conscience de leur valeur architecturale – construction en béton caractéristique de leur époque – les sauve de la destruction. Transformées dans le milieu des années 1970 par l’architecte Eugène Lizero, celles-ci peuvent désormais accueillir 8 600 personnes (contre 3 600 auparavant). Du côté des pistes, l’architecture préexistante est conservée, tandis qu’une nouvelle construction est érigée côté pesage, prolongeant l’ancienne structure. La structure en béton armé du nouveau bâtiment est recouverte de plaques de béton clair préfabriquées en forme de croix, constituant les piliers et les éléments filants horizontaux. La pose, au dernier moment, de ces pièces de béton moulé a permis de ne pas soumettre les courses aux aléas du chantier. En acier inox, les menuiseries se marient parfaitement au blanc du béton.

Recomposé en 2013 par le paysagiste Michel Péna, le parc des pelouses de l’hippodrome d’Auteuil associe en outre un jardin paysager, des aires de jeux et des équipements sportifs : terrains de football, de basket-ball, de hockey, de rugby, piste d’athlétisme.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    tribune du public
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022