Dossier d’œuvre architecture IA75000343 | Réalisé par
Sol Anne-Laure (Rédacteur)
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Jantzen Hélène (Contributeur)
Jantzen Hélène

Ingénieur d'étude, chargée du recensement du patrimoine, CRMH, DRAC, Ile de France.

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Py-Fauvet Constance (Contributeur)
Py-Fauvet Constance

En 2019-2020, stagiaire au service Patrimoine et Inventaire auprès d'Anne Laure Sol. Étudiante en Master 2 Histoire de l'Architecture, Paris I.

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  • enquête thématique régionale, ateliers d'artistes en Ile-de-France
Lotissement d'ateliers d'artistes
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation

Le 16 et le 16 bis de la rue du Saint Gothard correspondent à la parcelle portant le n°4 sur les plans appartenant aux frères Sauton, entrepreneurs de travaux publics. Sur le plan le plus ancien de 1887, on voit très bien que la parcelle n°4 va de la rue du Saint Gothard à l’avenue Montsouris (avenue René Coty), et est très peu construite. Avant 1861, la propriété appartenait à la famille Gruinagem-Folcard. Ensuite un acte notarié mentionne que de 1861 à 1883 « le terrain et ses constructions compris entre le 16 et le 16 bis rue du Saint Gothard et le 31 avenue de Montsouris appartenait à la famille Bouret – Aubelot jusqu’à sa vente aux frères Sauton ».Le 25 juillet 1884, les frères Sauton, demandent une autorisation de construire un édifice à destination d’ateliers d’artistes au 16 bis rue du Saint Gothard. L’autorisation leur est accordée en 1886.

C’est probablement dans cet atelier qu’a séjourné quelque temps Paul Gauguin. On sait d’après plusieurs biographies (Pierre Le Proton : Paul Gauguin, Chaix, Paris 1975 et Jean Marie Dallet : Je, Gauguin : Laffont, 1981), qu’il loua avec son ami Shuffenecker peintre lui aussi, un atelier sis au 16 et 16 bis rue Saint Gothard en 1889, au cour d’un de ses passages à Paris. Il semblerait que c’est dans cet atelier qu’il ait peint le portrait de « la famille Shuffenecker ». Cette hypothèse pourrait être confirmée par la vue au second plan du tableau qui représente le dôme de la chapelle de l’hôpital Saint Anne tel qu’on peut encore l’apercevoir depuis le bâtiment actuel. Ce bâtiment sur rue est actuellement complètement dénaturé, et n’a plus rien à voir avec l’atelier d’origine. Il est actuellement occupé par le peintre Sergio de Castro.

En 1907 Anciaux von Elsberg rachète le terrain du 16 et du 16 bis pour y travailler. Ce sculpteur connu également sous le nom de Anciaux d’Elberg, est un élève de Capelier et Barrs. Il expose à la société des artistes français et obtient une mention en 1898. Il est membre de cette société à partir de 1901.

En 1982, le décès du propriétaire et le règlement de la succession ont fait peser de grosses menaces de destruction sur l’ensemble des ateliers. L’édifice avait fait l’objet auprès des services municipaux de la Ville de Paris d’une déclaration d’aliénation du mois de mai 1983, mais en juin de la même année la mairie de Paris fait savoir qu’elle renonce à son droit de préemption sur le bâtiment. Cette menace de démolition a provoqué la demande de protection de la part de l’ensemble des locataires, mais les avis de l’époque n’étaient pas favorables à une protection monument historique, tout en reconnaissant l’intérêt de préserver les ateliers. Un compromis a pu être établi entre l’héritier du propriétaire, un marchand de biens et les artistes locataires qui sont peu à peu devenus propriétaires et y vivent toujours pour la plupart. Actuellement plusieurs ateliers sont vacants ou risquent de le devenir. Les copropriétaires demandent de nouveau une protection monument historique afin d’éviter une dénaturation des éléments existants.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1886, daté par source
  • Auteur(s)

Un rapport de la préfecture de Paris décrit ainsi les lieux en 1891 : « Les frères Sauton, domiciliés au 25 avenue de Montsouris détiennent une propriété de 4438m2. Ils sont entrepreneurs en maçonnerie. L’immeuble qu’ils ont acquis se compose de terrain nu et d’une série de constructions à usage d’habitation et de magasins. Cette propriété a des accès principalement par l’avenue de Montsouris, au 31, cependant il existe un escalier de pierre de 10 marches pour descendre à la propriété au 16 bis rue du Saint Gothard. Le bâtiment sur la rue du Saint Gothard comprend un rez-de-chaussée sur cour et un 1erétage formant rez-de-chaussée sur rue. Cet étage est divisé en deux ateliers d’artistes sculpteurs ou peintres, loués à titre verbal. Il est séparé de la rue actuelle par la bande de terrain à exproprier. L’expropriation aura pour conséquence la suppression d’une dépendance dit bâtiment bas qui comporte une cuisine et un cabinet d’aisance. ».

L’acte précise que les constructions existantes qui étaient élevées sur le terrain lors de la vente de 1907 ont été abattus sauf le bâtiment sur rue. C’est peut-être à cette occasion que la division des parcelles avec l’avenue de Montsouris s’est effectuée.

Le 19 octobre 1907, Anciaux von Elsberg adresse une demande de permis de construire au préfet du département de la Seine, ainsi rédigé : « Je soussigné Von Elberg propriétaire d’un immeuble sis à Paris rue du Saint Gotahrd n°16 vous prie de bien vouloir l’autoriser à construire en aile à droite et au fond du dit immeuble un bâtiment à usage d’ateliers d’artistes élevé sur un terre-plein en rez-de-chaussée et d’un étage de comble au-dessus couvert en tuiles, le tout conformément aux plans et coupes annexes. Nota : Le tout à l’égout est déjà installé dans le dit immeuble et sera complété suivant les besoins des nouveaux ateliers. »

Le 27 mai 1910 les travaux sont déclarés conformes au permis. Sur les plans, on peut constater qu’une zone est construite à l’emplacement des ateliers en rez-de-chaussée à gauche de la cour. Ces ateliers élevés par Anciaux von Elsberg ont la réputation d’être des éléments de récupération d’une exposition universelle, celle de 1889 ou celle de 1900. Aucune source fiable jusqu’à ce jour ne peut confirmer cette hypothèse, cependant, deux éléments pourraient la confirmer : un acte notarié stipule que « les constructions ont été édifiées par le sieur Anciaux et sans avoir conféré de privilège d’entrepreneur, d’architecte ou d’ouvrier » ce qui pourrait accréditer la thèse du remontage, d’autre part comme on peut le voir sur les plans du permis de construire, il n’y a pas de signature d’architecte mais un simple tampon d’un architecte de l’administration. La seule signature qui apparaisse est celle de von Elberg.

L’ensemble n’a pas subi de transformations majeures depuis sa construction. Seul le balcon et sa rambarde de bois qui bordaient les ateliers au premier étage ont été remplacés par des éléments métalliques.

  • Murs
    • brique pan de bois
  • Toits
    brique en couverture, verre en couverture
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    1 étage carré
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit cage ouverte, en charpente métallique

Documents d'archives

Bibliographie

Périodiques

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Sol Anne-Laure
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Jantzen Hélène
Jantzen Hélène

Ingénieur d'étude, chargée du recensement du patrimoine, CRMH, DRAC, Ile de France.

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Py-Fauvet Constance
Py-Fauvet Constance

En 2019-2020, stagiaire au service Patrimoine et Inventaire auprès d'Anne Laure Sol. Étudiante en Master 2 Histoire de l'Architecture, Paris I.

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