Dossier d’œuvre architecture IA75000342 | Réalisé par
Sol Anne-Laure (Rédacteur)
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Py-Fauvet Constance (Contributeur)
Py-Fauvet Constance

En 2019-2020, stagiaire au service Patrimoine et Inventaire auprès d'Anne Laure Sol. Étudiante en Master 2 Histoire de l'Architecture, Paris I.

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  • enquête thématique régionale, ateliers d'artistes en Ile-de-France
La Ruche
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France
  • Commune Paris 15e arrondissement
  • Adresse 2 passage de Dantzig

Ce lieu qui a été comparé au ‘Bateau lavoir’ sur la butte Montmartre évoque la renaissance du cubisme. Ici vécurent depuis le début du XXe siècle plusieurs des artistes et des écrivains qui firent la renommée de Montparnasse. Mais s’ils se trouvèrent rassemblés dans les étonnantes constructions que nous voyons encore, c’est qu’un artiste avait voulu établir dans ce coin retiré de Vaugirard une espèce de ‘Fondation’ philanthropique, un asile pour les jeunes peintres, sculpteurs, littérateurs…

En 1895 Alfred Boucher sculpteur et peintre d'Aix-les-Bains assez académique qui eut son heure de célébrité et avait notamment le buste de la reine de Roumanie se promenant avec son ami Toudouze peintre Montmartrois acquis un terrain de 5 000m2 bordant le chemin de Dantzig pour 1000 francs. Après l’exposition de 1900 voyant détruire les pavillons il eut l’idée d’y construire une cité d’Artiste afin de soutenir le courage des jeunes chercheurs et des intellectuels allant vers l’art. Il acheta dans ce but le pavillon des vins et divers autres fragments dont la grille d’entrée du Pavillon de la femme. Elle s’appela d’abord ‘la villa Médicis’ puis ‘La Ruche’ en raison de sa destination et de la forme polygonale du pavillon des vins. Elle fut inaugurée en 1902 par Dujardin-Baumetz sous-secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts.

D’autres bâtiments, très hétéroclites poussèrent autour de cette première ruche égrenée dans le jardin ou bordant le passage de Dantzig. Il y eu jusqu’à 140 ateliers qui abritèrent de nombreux artistes. Certains comme Boucher, qui influençait certains jeunes, étaient partisans des traditions des maîtres Rodin et Renoir, d’autres furent des novateurs. Beaucoup y vinrent : Henri Laurens, Fernand Léger, Archipenko, Thomson, Epstein, Kibein, Dobinsky, Moïse Kogan. Soutine vécut là comme un malheureux sans vêtement, voulu se pendre mais fut sauvé, il était ami d’un tueur de l’abattoir voisin. Chagall habite la Ruche en 1910 : il était considéré comme un fantaisiste et un poète qui jetait ses toiles mal venues par la fenêtre. Modigliani libéré des classiques et réalistes était influencé par le cubisme. Il apparait à la ruche en 1914, se lie avec Soutine ; c’est Chagall, Cendras, Zadkine et Lipchitz qui les rapprochèrent.

Des expositions de peinture avaient lieu à la Ruche, la première en 1905, fut inaugurée par le Ministre des Beaux-Arts. A.Boucher ouvrit aussi une salle de théâtre pour distraire les habitants de la Ruche et renouveler les commerçants de leur aide. Il voulut créer là un centre culturel pour servir l’art, donna des spectacles d’amateurs et invita aussi Le Bargy, M. de Feraudy, Max, Maris Lecomte, Madame Faucheux de l’Action qui logea rue de Dantzig, puis M.Moreno, Herbertot, Louis Jouvet qui y mit en scène ‘Britannicus’ et les ‘Triumvirs’. C’est là que Jouvet rencontra Jacques Copeau qui lui permit d’utiliser le Vieux Colombier ; il quitte alors la Ruche. Caracht de l’Odéon administra le théâtre qui avait 200 à 300 places – payait qui pouvait – A.Boucher finançait les spectacles. Quand il mourut en 1934 le théâtre fut abandonné.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle

On accède à la Ruche par un portail de style 1900 provenant du pavillon de la Femme à l’Exposition Universelle de 1900. Dans l’axe apparait le pavillon central, haut de trois étages et de forme polygonale (16 côtés).

La porte principale qui permet d’atteindre l’escalier central est encadrée de deux caryatides en ciment qui supportent un balcon. La cage d’escalier centrale forme un puits de lumière éclairé par un clocheton qui domine le toit évoquant vaguement celui d’une pagode. Les ateliers, ceux des sculpteurs au rez-de-chaussée, des peintres et des graveurs aux étages s’ouvrent tout autour tels les alvéoles d’une ruche. Parmi les bâtiments assez hétéroclites qui entourent la Ruche, il faut remarquer les ateliers qui bordent le passage Dantzig ; leurs toits en bâtières isolant chaque travée se présentent sur deux niveaux vus du jardin car la façade du dernier étage est en retrait. Les massifs de fleurs ont disparu mais de beaux arbres subsistent.

  • Murs
    • brique pan de bois
    • ciment
  • Étages
    3 étages carrés
  • Escaliers

Bibliographie

Périodiques

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Sol Anne-Laure
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Py-Fauvet Constance
Py-Fauvet Constance

En 2019-2020, stagiaire au service Patrimoine et Inventaire auprès d'Anne Laure Sol. Étudiante en Master 2 Histoire de l'Architecture, Paris I.

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