Dossier d’œuvre architecture IA75000037 | Réalisé par
Blanc Brigitte (Rédacteur)
Blanc Brigitte

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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  • étude d'inventaire
résidence d'étudiants dite Maison des étudiants suédois
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cité internationale universitaire de Paris (CIUP)
  • Commune Paris 14e arrondissement
  • Adresse 7 F boulevard Jourdan
  • Dénominations
    cité universitaire
  • Précision dénomination
    résidence d'étudiants
  • Destinations
    architecture scolaire

A l'origine de la Maison des étudiants suédois

L’initiative première revient au Dr Rystedt, médecin de la cour, qui en tant que correspondant de l'Association pour le développement des relations médicales entre la France et les pays alliés et amis, est informé par le professeur Henri Hartmann, président de cette association à Paris, de la possibilité pour la Suède de réserver un terrain à la Cité universitaire. A l’automne 1924 le Dr Rystedt se rend à Paris, muni de lettres d’introduction d’Armand Bernard, ambassadeur de France à Stockholm, auprès du préfet de la Seine et du président du conseil municipal de Paris, afin de visiter la Cité où il rencontre le recteur Paul Appell. De retour à Stockholm il fait connaître le projet par voie de conférences et de presse, et entreprend des démarches auprès du gouvernement suédois. Recommandé par son compatriote auprès de Lucien Bechmann, architecte-conseil de la Cité, l’architecte Albin Stark se rend à son tour à la Cité universitaire pour évoquer la question du terrain, et prend contact avec un Suédois de Paris, l’avocat Thor Carlander. Ce dernier obtient d’André Honnorat, président de la Cité, une promesse de réservation du terrain en question.

Le 25 février 1926, le Dr Rystedt indique à l’ambassadeur Bernard que plusieurs personnalités suédoises manifestent un vif intérêt pour le projet : l’archevêque d’Uppsala, Mgr Söderblom, le ministre de l’Instruction publique M. Olsson, le recteur de l’université de Stockholm, et le ministre de Suède à Paris, M. Ehrenswärd. A la suite de diverses démarches, il met sur pied un comité de patronage composé de : A. Curman, conservateur en chef des Antiquités du Royaume, C. Lagercrants, directeur de banque, A. Lindblom, B. Nerman, Erik Staaff, professeurs, Anton Blanck et A. Stark, qui vient à sa demande d’établir les plans d'un collège de 29 chambres. Des sous-comités se forment en province (Gothembourg, Lund) pour la recherche de concours financiers, dont le maximum nécessaire est évalué à 300 000 couronnes. Une des premières souscriptions (25 000 francs) émane d’un Suédois demeurant au Vésinet, Léonard Englund, commerçant en bois.

En juin 1926, le groupement du Dr Rystedt fusionne avec un comité plus important, présidé par le baron Theodor Adelswärd, ancien ministre des Affaires étrangères, et président à Stockholm de l’Amitié franco-suédoise (son homologue à Paris est André Honnorat). Ce comité qui absorbe aussi les comités locaux s’emploie activement à recueillir les adhésions des plus hautes personnalités du royaume. Un appel lancé dans le public et communiqué à la presse porte non seulement les signatures du prince héritier et du prince Eugène, frère du roi, du président du Conseil, du ministre des Affaires étrangères et de l’archevêque d’Uppsala, mais encore de tout ce que la Suède compte d'écrivains (Selma Lagerlöf, Tor Hedberg), d'artistes, de professeurs, notamment les recteurs des universités de Lund et d'Uppsala, de diplomates, de gros industriels et de journalistes (150 personnes au total). Cependant, la souscription, en mai 1927, n’a produit que 400 000 francs environ, puis 75 000 couronnes en août suivant. Le baron Adelswärd, le professeur Staaff et Gösta Lindberg (trésorier du comité de l’Amitié franco-suédoise) adressent alors une requête au gouvernement en vue d'obtenir qu'une somme de 375 000 couronnes soit imputée sur le produit d'une des nombreuses loteries organisées par l'Etat en faveur des œuvres intéressant la culture du pays. La moitié des bénéfices d’une première loterie (le produit de chacune d’entre elles est d’environ 2 millions et demi de francs) est attribué au collège suédois (soit 200 000 couronnes). Une seconde loterie est autorisée jusqu'à concurrence de 135 000 couronnes, à la fin mars 1928. Parmi les particuliers, l’un des plus généreux est l’homme d’affaires Ivar Kreüger, connu comme le « roi des allumettes ».

Les clauses de l’acte de donation

L’acte de fondation est signé à la Sorbonne le 7 novembre 1927 par l’ambassadeur Ehrenswärd, au nom du comité de L'Amitié franco-suédoise. Il prévoit la donation à l’université de Paris d’une somme de 700 000 francs (affectée pour 500 000 fr à la constitution d'une fondation dont les revenus seront employés à couvrir le déficit éventuel d' exploitation ; pour 150 000 fr à un fonds de roulement ; et pour 50 000 à un fonds de réserve destiné à faire face aux grosses réparations) ; ainsi que d’un immeuble destiné à loger 40 à 50 étudiants comprenant aussi un appartement pour le directeur, un logement de gardien-concierge et des chambres pour le personnel domestique. Des professeurs, des médecins, savants ou artistes suédois venant faire à Paris des travaux de recherche ou des études complémentaires pourront être accueillis à la fondation. En vue de faciliter aux étudiants l'apprentissage de la langue française, un certain nombre de chambres seront réservées à des étudiants français désignés par la Fondation nationale et choisis de préférence parmi ceux qui font des études se rapportant à la Suède ou aux pays scandinaves. Par réciprocité, des chambres seront mises à la disposition des étudiants suédois dans les fondations françaises de la Cité universitaire.

Un comité consultatif siégeant à Stockholm prêtera son appui aux œuvres de la fondation, notamment auprès des universités et écoles suédoises, et lui fournira tous enseignements utiles sur les candidats.

La construction du bâtiment

L’architecte Peder Clason, choisi par le comité suédois en mai 1927, a pour correspondant à Paris le Français Germain Debré, médaille d'or à l'Exposition des Arts décoratifs (1925, section Architecture). La première question à régler est celle du nombre de chambres que devra contenir la future fondation. Le comité, dans son appel à souscription de l’année précédente, s’est basé sur une capacité de 30 chambres, mais la Fondation nationale, en janvier 1927, exige un minimum de 50, puis en avril, de 60 chambres, capacité en dessous de laquelle les loyers ne permettent pas de couvrir les frais d’entretien et de gestion. Le gouvernement suédois, dont le comité attend l'essentiel du financement, réclame une garantie officielle du côté français établissant le droit de construire une maison de 40 chambres : ce chiffre est « rigoureusement impossible à dépasser », celui de 60 n’a « absolument aucune chance d’aboutir en Suède, tellement il excède les besoins véritables » du pays. Pour régler le problème, la Fondation nationale offre alors de souscrire elle-même 20 chambres supplémentaires, voire un peu plus, qui seraient réservées à des étudiants français ; puis en juillet, elle consent à déroger aux principes qu'elle s'est fixés et accepte de descendre au chiffre de 40 chambres – tout en exigeant, pour se mettre à l’abri de demandes de même nature, qu'une telle dérogation ne soit pas ébruitée.

La seconde question concerne la largeur du terrain à attribuer à la fondation. Par arrêté rectoral du 27 mars 1928, une surface de 950 m2, contigüe au parc sur une longueur de 26 m, dont 16 m réservés à la construction, lui est affectée. Or à la même date, avec « le plus grand souci d’économie, surtout en ce qui concerne l’utilisation du terrain », l’architecte a établi l'avant-projet d'un bâtiment large de 17 m, dimension basée sur celle des chambres prévues aussi petites que possible (3, 12 x 3, 70 à 4 m). Ces 17 m « constituent un minimum absolu », déjà réduit par rapport aux 18 m initialement envisagés, correspondant à 3, 30 m de largeur par chambre. Le comité et l’architecte réclament donc « une étendue en rapport avec l’avant-projet de construction », soit 1 m de plus. Examinant les plans en août, Bechmann estime que l’architecte pourrait tirer un meilleur parti du terrain, et lui suggère de compenser la réduction de largeur par un allongement du bâtiment de 3 à 4 m, ce qui permettrait aussi de trouver deux chambres de plus, soit un total de 40 - Bechmann omet alors de compter comme chambres les deux ateliers d’artiste du dernier étage, du reste déclarés inutiles par la Fondation nationale qui se préoccupe elle-même de « recueillir les ressources nécessaires pour aménager un bâtiment spécial au profit des élèves de l’Ecole des beaux-arts ». Le 25 avril 1928, Clason maintient avoir « un besoin incompressible » de 974 m2, mais le 23 juin suivant, T. Adelswärd fait savoir à André Honnorat, qu’au cours d’une réunion du comité avec l’architecte, celui-ci a eu l'ordre d'élaborer immédiatement de nouveaux plans « en prenant en considération les remarques que vous nous avez fait parvenir ». Le 20 juillet 1928, le nouvel avant-projet de Clason est donc jugé à Paris « infiniment préférable au premier. Il tire un meilleur parti du terrain ; il répond à la plupart [des] desiderata ». En février 1929, les plans de Clason sont tout à fait terminés et le mois suivant transmis pour approbation au recteur puis aux services de la Ville. Le permis de construire est délivré pour un an le 30 avril (il sera prolongé à son expiration).

La pose de la 1ère pierre a lieu le 24 avril 1929, sous la présidence du prince Eugène. Pour être représenté à Paris dans la phase de construction qui commence, tout en se réservant le droit de prendre les décisions définitives, le comité de Stockholm crée à la Légation de Suède à Paris un comité exécutif présidé par l'ambassadeur Ehrensvärd et composé de Raoul Nordling, consul général de Suède à Paris, Clason et Debré, architectes, Carl Möller, ancien directeur général de l’administration royale des bâtiments publics et G. Forssius, vice-consul. Le 10 mai 1930, les travaux de gros oeuvre sont attribués à la Société foncière et Union réunies, 60-62 rue d'Hauteville, acceptée comme entrepreneur général. Un mois auparavant, le 5 avril, les limites du terrain ont été modifiées et portées par un arrêté du recteur à 1281 m2 79, pour permettre à la fondation « d'avoir plus d'espace libre que [sa voisine espagnole] et d'être moins gênée pour l'aménagement intérieur de son bâtiment ». En revanche, le changement d’orientation du pavillon, alors suggéré par P. Clason, paraît impossible à Bechmann (« il aurait pour conséquence de changer la conformation du lot voisin attribué à l'Espagne ») : seul un recul sur son axe est possible grâce au déplacement de l'allée du parc. Dans ces conditions, sur le plan dressé par G. Debré le 2 mai, « l'axe du bâtiment est reculé de 1 m vers l'est et le bâtiment lui-même [a glissé] sur son axe vers le sud », implantation qui est approuvée par Clason et le comité de Stockholm. Quant au dispositif d’exèdres du côté sud (« dispositif qui ne figure sur aucun plan qui m'ait été montré précédemment », note Bechmann le 29 avril), il ne peut être exécuté car il empiète sur les zones non aedificandi destinées à l'établissement d'allées de communication entre le parc et l'allée centrale. Une dernière modification est apportée au terrain en mai 1930 : sur la demande de G. Debré, et « afin que les constructions bordant l’allée de la Fondation japonaise s’équilibrent plus heureusement », sa surface est portée à 1328 m2 par décret rectoral du 19 mai 1930 qui rapporte ceux des 27 mars 1928 et 5 avril 1930.

La construction est élevée sur d’anciennes carrières et des travaux de fouille difficiles retardent la marche des travaux. Le percement des puits de la façade nord s’avère spécialement complexe, du fait d’un banc de calcaire très dur à partir de 5 m de profondeur. Celui du centre, traversant une ancienne carrière remblayée, a dû avant coulage du béton être consolidé sur quatre sens par des contreforts de moellons durs hourdis au ciment. L’achèvement de la construction est reporté de fin mai 1931 à fin août, puis au 15 octobre. Fin novembre, le chantier est arrêté pendant près d’un mois pour modifier les pentes des toitures et la position des lucarnes. Le procès-verbal de réception définitive est signé le 28 novembre 1931. Dans le jardin, des arbres à feuillage touffu (érables, tilleuls, etc…) sont plantés à l’arrière de la maison, du côté du parc, selon les desiderata de Clason. L’architecte refuse en effet les peupliers proposés par A. Honnorat au profit d’arbres de nature à mieux séparer le pavillon suédois de celui de l’Espagne, même s’il n’a rien à objecter contre les peupliers du côté de l'allée principale. Son premier choix, celui de platanes, n’a pas été agréé par la conservation des Promenades de Paris, pour des motifs financiers notamment - le platane doit être périodiquement taillé et entraine de ce fait des dépenses d'entretien onéreuses. La Fondation est inaugurée le 1er décembre 1931 en présence du prince héritier Gustave-Adolphe. Elle fonctionne sous la surveillance d'un conseil d'administration qui nomme le directeur et contrôle sa gestion. Ce conseil est présidé par l'ambassadeur de Suède ou en son absence le consul général, et en font partie le président de la chambre de commerce suédoise en France, le pasteur de l'église suédoise, etc.

La seconde guerre mondiale

La Maison, fermée dans le courant d’août 1939, est réquisitionnée par l’autorité militaire dès la déclaration de guerre. Réquisitionnée ensuite mais non occupée par les Allemands et n'étant habitée que par le directeur et la famille de la concierge, elle n'a pas subi de dommages graves, mais l'interdiction d'utiliser les locaux a nui à son état général. En 1943, une réparation urgente porte sur la terrasse (infiltrations d'eau de pluie dégradant plusieurs chambres). A partir du 28 août 1944, la Maison est habitée par une cinquantaine d'officiers américains ; elle est déréquisitionnée dans le courant de septembre et peut être rouverte presque immédiatement aux étudiants - étudiants français, les Suédois ne pouvant à cette époque venir en France. Les meubles, les tapis, les tableaux et objets d'art dispersé et mis à l'abri pendant l'occupation ont retrouvé progressivement leurs places et le bâtiment, au cours de janvier et février 1946, est entièrement reconstitué dans son état d'avant-guerre.

Les travaux des années 1950 et 1970

Une importante rénovation a lieu en 1958-1959, sous la direction de l'architecte Hans Aspland. Elle a été rendue possible grâce aux crédits extraordinaires donnés par la Fondation Wallenberg. Sollicitée le 19 septembre 1957 par le professeur Torsten, président du comité consultatif à Stockholm, qui a pu présenter oralement à ses membres le besoin d'une réfection totale de la maison, la Fondation, le 17 janvier 1958, fait part à l'ambassadeur de Suède de sa décision d'offrir 250 000 couronnes pour cet objectif. Aux travaux de base (installations électriques, aménagement de deux ateliers sur la terrasse, peinture, etc), s'ajoutent le renouvellement du mobilier, celui des chambres, livré de Suède le 18 juin 1959, et celui d'une partie des pièces communes du rez-de-chaussée, à la rentrée d'octobre. La Maison est officiellement réinaugurée le 18 octobre 1960 par le ministre de l'Education nationale de Suède.

A début des années 1970, le pavillon ne satisfait plus, du point de vue du confort, aux exigences de l’époque. Des représentants de l'instance compétente dans ce domaine, la direction nationale des bâtiments et de l'urbanisme, ont constaté sur place la dégradation du bâtiment. Dans un premier temps, le gouvernement suédois accorde des crédits exceptionnels, de l'ordre de 86 000 fr, pour la réfection de la chaufferie, dont les travaux qui s’achèvent dans le courant de l’été 1974, font partie de la modernisation complète de la maison. Un comité de travail a en effet élaboré un projet ambitieux (installation d'eau chaude dans les chambres d'étudiants, aménagement d'une réception dans le hall d'entrée, agrandissement et amélioration de l’appartement du concierge….), mais celui-ci est jugé irréaliste et trop coûteux par la direction des bâtiments publics, qui estime prioritaires la réfection de certaines installations de base (canalisations, sanitaires), ainsi que des mesures de sécurité. Un autre projet, élaboré par un expert français, dont le coût est évalué à environ 1,5 m de francs et la durée des travaux à 6 mois, est approuvé par le gouvernement suédois. Celui-ci le 25 novembre 1976, décide d'accorder la somme de 1 400 000 couronnes suédoises (environ 1 650 000 fr) pour la réfection et la modernisation de la Maison. Les travaux qui commencent à la fin de l’été 1977 et entraînent la fermeture du bâtiment pendant une grande partie de l'année scolaire 1977-78.

La mixité

A la différence de la Fondation danoise, qui est une maison mixte, la Maison suédoise est réservée aux étudiants. En 1964 le conseil d'administration envisage d'introduire une dose de mixité, ce qui contribuerait par ailleurs à diminuer le nombre des résidents étrangers et rendrait la majorité aux suédois - "depuis longtemps, la maison a [en effet] plus ou moins perdu son caractère suédois". Selon le directeur, il serait facile de séparer le 1er étage par une cloison, avec une porte fermée à clef, chaque étudiante ayant sa clef. Mais la Fondation nationale craint que cette solution ne puisse être invoquée comme précédent et qu'"elle n'ait des répercussions fâcheuses sur la gestion d'autres maisons". Pour le comité consultatif de Stockholm, exclure les étudiantes serait une "discrimination incompatible avec la situation actuelle dans les universités - le nombre d'étudiantes qui poursuivent en Suède des études en langues vivantes égale ou même dépasse le nombre d'étudiants - ainsi qu'avec les traditions de la Suède, où les étudiantes ont les mêmes droits que les étudiants". Il appuie fermement la solution antérieurement proposée par le directeur, qui est mise en application dans le courant de l'année 1965.

  • Dates
    • 1931, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Clason Peder
      Clason Peder

      Peder Clason est le fils de l'architecte Isak Gustaf Clason (1856-1930), à la tête d'une des plus importantes agences de Suède, et président de l'Académie royale des beaux-arts de Stockholm. Lui-même a été nommé chevalier du Mérite civil à l'Exposition internationale de Barcelone en 1929 et l'année suivante, a exposé divers projets au cours du XIIe congrès international des architectes à Budapest.

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Debré Germain
      Debré Germain

      Germain Debré représente à Paris le Suédois Peder Clason. Entré à l'École des Beaux-Arts en 1908, il y fréquente les ateliers de Henri Deglane et de Gustave Umbdenstock. Il réalise de nombreux bâtiments parisiens dont l’institut de biologie physico-chimique (Paris 5e) en 1930.

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L'architecture, l'aménagement intérieur et les chambres

La construction élevée sur d’anciennes carrières repose sur des puits et longrines en béton armé. Les murs de façade sont en briques enduites au ciment, et peints au silexore. Seuls l'encadrement de la porte principale et tout le soubassement sont en placage de pierre de taille (de Chassignelles). Le pavillon de plan presque carré et coiffé d’un haut toit, en tuiles du Nord, percé d’oeils-de-bœuf et de lucarnes, présente sur la façade principale un avant-corps où s'ouvre la porte d’entrée. Les fenêtres sont placées au nu extérieur du mur, comme dans les pays du nord. Sur décision prise par le Comité de Stockholm, seules celles du rez-de-chaussée sont munies de persiennes.

L'aspect général du bâtiment rappelle celui des gentilhommières suédoises du XVIIIe siècle, le désir des fondateurs étant de construire une maison rappelant aux étudiants la vie familiale plutôt qu’un collège. La même préoccupation a guidé l'aménagement intérieur : les architectes ont su créer un décor qui donne aux différentes pièces un caractère de foyer. On accède au rez-de-chaussée par une porte assez étroite, semblable à celle d’une demeure privée. Le hall s'ouvre par une large baie vitrée sur un salon confortable et baigné de lumière, donnant par des portes-fenêtres sur une terrasse dallée et gazonnée, tout comme la petite salle à manger et la bibliothèque alimentée grâce à des dons d’écrivains et d’éditeurs suédois.

A droite se trouve l’appartement du directeur (avec une entrée particulière), qui comporte dans le sous-sol éclairé par une cour anglaise, la salle à manger, l’office et la cuisine, au rez-de-chaussée, le salon et le bureau, et à l’étage, 2 chambres et une salle de bains. A gauche, se trouve la loge du concierge, avec la cuisine des étudiants et l’entrée de service.

Les meubles ont tous été importés de Suède et admis en franchise, en septembre-octobre 1931 (y compris un envoi de plaques d'argile, de papiers peints et de cuisinières). La plupart sont des dons faits par des fabricants suédois. Le hall d’entrée a été aménagé d’après le dessin de Carl Hörvik. Les meubles du salon ont été exécutés en bouleau et cuir d'après les dessins du même designer qui, en 1925, a obtenu le grand Prix de Paris pour ses meubles de "style empire 1920". La Maison a reçu aussi de nombreux tableaux et objets d'art offerts par les principaux artistes et collectionneurs suédois : le prince Eugène, Grunewald, Dardel, Verkmäster, Zuhr, Detthow, Carl Gunne (Vue d’Upsal, don du professeur August Hahr), Sörensen (toile offerte par un Suédois de Paris). En février 1932,10 tableaux et 35 gravures sont ainsi admis en franchise. Le tableau de Jerk Werkmäster (1896-1978), accroché dans le salon, dépeint à la manière d’une fresque de Dalécarlie, région connue pour ses décorations murales naïves, les étudiants suédois arrivant à Paris (le thème de l'étudiant est repris, dans l'élévation sud, sur les consoles en fonte moulée des trois appuis de baies du 1er étage). Un médaillon en bronze, portrait de Mgr Söderblom, est offert par Mme Söderblom, tandis que le sculpteur suédois Zadig réalise en 1932 un buste d'André Honnorat qu'il donne à la fondation.

Les 40 chambres d’étudiants sont réparties du 1er au 4e étage. Elles sont distribuées à chaque niveau par un hall central où débouche l’escalier, et non par un banal couloir. Ce hall est aménagé comme un salon privé, éclairé du fond par une large fenêtre à ébrasement, et orné de meubles anciens, de gravures et de médaillons représentant les grands hommes du pays. Les chambres ne donnent pas directement sur ce hall mais sont desservies par un dégagement intermédiaire, regroupant 2 ou 3 chambres autour d’un palier qui les isole des bruits de conversation provenant du « salon ». Chaque chambre comporte, pris dans la largeur des trumeaux de fenêtres et constituant ainsi de profonds ébrasements, un lavabo et une penderie, ingénieusement disposés hors de la vue.

A-dessus de l’étage des lucarnes se trouve une terrasse à ciel ouvert, protégée par l’excédent de hauteur du comble. Cette terrasse avec des auvents sur le pourtour et des bancs de repos sert pour la gymnastique en plein air.

  • Murs
    • brique enduit
    • parement
  • Toits
    tuile
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 3 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe

Documents d'archives

  • AJ16/7042 : négociations, terrain, réunions du conseil d'administration, 1924-1960.

    Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine
  • 20090013/398 : construction, plans, fonctionnement,1927-1958.

    Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine
  • 20090013 /1186-1187 : création, pose de la 1ère pierre, travaux, inauguration, 1926-1950.

    Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine
  • 20090013/1188 : fonctionnement général,1931-1995.

    Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine
  • 20090013/1189 : création, 1926-1934 ; conseils d’administration, correspondance. 1939-1976.

    Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine
  • 20090014/241-244 : création, construction, Occupation, travaux,1920-1993.

    Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine

Bibliographie

  • Un coin suédois à Paris : la Maison des étudiants suédois dans la Cité internationale universitaire de Paris, 1931-2009, Association des Amis de la Maison de la Suède, 2009, 130 p.

  • Brigitte Blanc, La Cité internationale universitaire de Paris, de la cité-jardin à la cité-monde, Lieux Dits, 2017, 390 p.

    p.134-135.
  • Lemoine, Bertrand, La Cité internationale universitaire de Paris, Hervas,1990, 120 p.

    p.102.
  • Tarsot-Gillery, Sylviane, (dir) et alii, La Cité internationale universitaire de Paris. Architectures paysagées, L'Oeil d'or, 2010, 63 p.

    p.37.

Périodiques

  • "Maison des étudiants suédois", L’Architecture d’aujourd’hui, 3e année, mars 1932, n° 2, p. 71-73.

  • Henry, Frédéric, "Quelques nouveaux bâtiments à la Cité universitaire", L'Architecture, 46e année, 1933, p. 239-248.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Blanc Brigitte
Blanc Brigitte

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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