Dossier d’œuvre architecture IA61001883 | Réalisé par
Sol Anne-Laure (Rédacteur)
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Van Eynde Salomé (Contributeur)
Van Eynde Salomé

Étudiante de l'École du Louvre et diplômée d'une licence de philosophie (université Sorbonne-Paris IV), Salomé Van Eynde est l'auteur d'un mémoire, soutenu en juin 2017, sur l'enseignement d'Hervé Baley à l'École Spéciale d'Architecture (1968-1990). Elle réalise un stage au sein du service de l'Inventaire de la région Ile-de-France en mai et juin de la même année, stage au cours duquel elle seconde la conservatrice du patrimoine Anne-Laure Sol dans ses recherches sur Hervé Baley (1933-2010) et Dominique Zimbacca (1928-2011).

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  • enquête thématique régionale, oeuvre des architectes Baley et Zimbacca
Maison Zimbacca, Tourouvre
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tourouvre
  • Commune Tourouvre
  • Lieu-dit les Coudrais
  • Cadastre 2015 000 ZO 01 92

Après la vente de sa maison à Varennes-Jarcy, Dominique Zimbacca et son épouse Geneviève se mettent à la recherche d'un nouveau lieu de vie. Dominique Zimbacca désire un endroit en pleine nature, préservé de l'urbanisation, au relief suffisamment mouvementé pour ménager des points de vues. Après de nombreux voyages dans toute la France, et en particulier dans la Drôme, le couple décide de s'installer à Tourouvre dans l'Orne. Au départ, ils achètent une petite maison dont ils modifient les fenêtres et l'aménagement intérieur (voir photographies de la maison mitoyenne), puis ils acquièrent le vaste terrain voisin et Dominique Zimbacca décide d'y construire leur nouvelle maison.

Le permis de construire est déposé en 1995 et la maison achevée durant l'année 1997. Lors de notre visite, nous avons pu constater que l'aspect général de la maison, très dégradé, avait d'autre part été beaucoup modifié par la seconde épouse de Dominique Zimbacca : la gloriette et le plan d'eau sur lequel elle semblait flotter ont disparu , les pavillons ronds ont été dégagés de la terre dans laquelle ils étaient enfouis au détriment de l'aspect enterré de la maison (qui provoquait très probablement le même effet qu'à Varennes-Jarcy) et plusieurs fenêtres percées au rez de chaussée de maison. D'autre part, le mobilier qui avait été conçu pour elle a été vendu. A l'intérieur, de nombreux changements sont aussi à relever : une cuisine achetée dans le commerce a pris la place de l'agencement original de cet espace, la charpente principale au dessus de la cheminée, initialement en bois, a été peinte en blanc et les châssis des fenêtres remplacés. A l'étage, la salle de bain a été refaite et des cloisons de séparations posées qui fragmentent désormais un plateau pensé comme totalement ouvert.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1995, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Zimbacca Jean-Pierre, Raymond , dit(e) Dominique
      Zimbacca Jean-Pierre, Raymond

      Étudiant à l’École des Beaux-Arts à partir de 1951, Dominique Zimbacca suit les cours de l'atelier Chappey puis ceux de l'atelier de Jean Faugeron (en 1958). C'est probablement là qu'il rencontre Hervé Baley (1933-2010) avec qui il crée entre 1959 et 1960 l'Atelier d'Architecture et Aménagement. C'est dans ce cadre qu'ils réalisent une première maison à Cholet, dite maison Résibois. Leur collaboration dure quelques années, prenant le plus souvent la forme de création de mobiliers. En 1968, alors qu'Hervé Baley devient professeur à l’École spéciale d'Architecture et fonde l'atelier Sens et Espace, D. Zimbacca donne quelques conférences et fonde le groupe Art et Habitation où il dispense un enseignement informel. En 1968, il épouse Geneviève Fournier. En 1969, il est chargé de la construction du Centre Paroissial Jean XXIII à Saint Quentin (Aisne). C'est à partir des années 70 que son activité de constructeur se développe réellement tout en maintenant une intense activité de concepteur de mobilier (il collabore de façon exclusive avec deux menuisiers successivement, M.Jacobi puis Jacques Mauraisin). Il réalise sa première maison en 1979 à Corbeil-Essonnes, et l'en-tête de son papier à lettres indique alors " Dominique Zimbacca, architecte, création de maisons organiques-architecture d'intérieur-mobilier.".

      1979 : Maison Michard à Corbeil-Essonnes (Essonne)

      1979-81 : Mobilier de la maison Auriol (architecte Edmond Lay, né en 1930)

      1982 : Inscription à l'Ordre des Architectes d'Ile-de-France

      1987 : Participation au Salon de la Maison Individuelle, Palais des Congrès, Paris.

      1988 : Maison Von Bredow, Yerres (Essonne) sur un terrain lui appartenant (également construction de la maison Bru et de la maison Andrès)

      1989 : Maison Étienne, La Chapelle du Mont du Chat (Savoie)

      1997 : Construction de sa propre maison à Tourouvre (Orne)

      1999 : Mariage avec Lucienne Wack

      2002 : Démission de l'Ordre des Architectes

      2011 : Décès. Dominique Zimbacca est enterré à Tourouvre, aux cotés de sa première épouse Geneviève Fournier.

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L'accès à cette maison, par une route en contrebas, permet au visiteur de l'apprécier tout d'abord dans son ensemble. Il faut s'immerger soi même dans le paysage, en approchant, pour découvrir les subtilités qui la composent.

La maison se développe à partir d'une butte, sur un vaste terrain en pente. La façade postérieure, où se trouve la porte d'entrée, ouvre sur la forêt alors que les baies de la façade antérieure offrent un panorama grandiose sur la campagne alentours. Dominique Zimbacca a utilisé avec beaucoup d'ingéniosité la déclivité du terrain. La maison joue de niveaux et de hauteurs différents, ce qui rend son intégration dans le site très harmonieuse, et renforce l'impression qu'elle fait corps avec son environnement. De nombreuses baies percées sur la façade antérieure favorisent l'effacement entre l'intérieur et l'extérieur, donnent le sentiment d'une maison totalement ouverte sur le paysage et font que la luminosité de la maison évolue tout au long du jour. Enfin, des menuiseries en bois bordent les ouvertures de la maison et jouent à la fois le rôle de brise soleil et de jardinières, cernant la maison d'un mouvement ondulatoire et introduisant le bois comme un élément essentiel de la façade.

Le plan, modifié depuis la mort de l'architecte, se décompose ainsi : un espace central de forme cylindrique surmonté d'une succession de toits terrasses. De façon symétrique, à chaque extrémité de ce bâtiment central, deux pavillons de forme ronde viennent se greffer, le tout formant une surface habitable de 253m2. De plus, à l'ouest, se trouvait une gloriette (selon les termes de l'architecte) reliée à la maison par un pont de bois qui enjambait un bassin aujourd'hui disparu. A l'est, une construction qui prend la forme d'une arche s'appuie sur un des flancs de la butte. C'est là que se trouvaient le bureau de l'architecte, sa chambre (qui dispose d'un balcon) et sa salle de bain. Cette arche, sous laquelle un passage est ménagé, illustre le concept de "Maison Pont", cher à Dominique Zimbacca et dont il a livré une réalisation à Corbeil-Essonne pour la maison Michard. Cet élément qui ancre la maison au sol, lui confère en même temps une allure aérienne, et renforçant l'impression de poésie qui s'attache à cette réalisation.

A l'autre extrémité de la maison, deux pavillons circulaires couronnés de toits en "chapeaux chinois" abritent la cuisine et l'espace dans lequel se trouve la cheminée, dont la monumentalité révèle son rôle de pivot central de l'habitation. Pas de toits enveloppants ici, mais plutôt un système proliférant d'espaces conçus comme des cellules et dont la structure ne peut être qu'évolutive. De la même façon, pour cette dernière réalisation Dominique Zimbacca semble avoir délaissé les variations sur le thème de l'angle à 45 degrés pour privilégier un réseau de lignes courbes qui se mêlent sans se briser.

L'intérieur de la maison, que nous n'avons pu découvrir que dans son état actuel, se caractérise par la présence d'une cheminée spectaculaire, au foyer ouvert, réalisée en parpaings de Siporex et enchâssée dans un faisceau de poutres (malheureusement peintes en blanc aujourd'hui). Le pavillon situé le plus à l'extrémité de la maison dispose lui d'une charpente apparente spectaculaire qui développe un motif rayonnant. Enfin, nous pouvons aussi noter la présence d'une très grande table à manger dans la cuisine (en partie encastrée dans un muret), réalisée en bois de cèdre. Au centre un ingénieux système d’éléments amovibles devait permettre de ranger un certain nombre d'ustensiles.

  • Murs
    • béton parpaing de béton enduit
  • Toits
    zinc en couverture
  • Étages
    1 étage carré, sous-sol, en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • terrasse
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AM Tourouvre, service urbanisme, PC n°61 491 94 JO014. Déclaration d'ouverture de chantier du 2 décembre 1994.

Bibliographie

  • LOMBARDET Annick (dir.). Intérieur Extérieur. Habiter autrement. Exposition d'architecture inaugurée à Rodez, galerie La Menuiserie, le15 mai 2004, La Vacquerie, Cantercel, 2004.

    p.23
  • TISSOT Ambre. Dominique Zimbacca. Un architecte organicien dans la seconde moitié du XXe siècle. Mémoire d'étude de l’École du Louvre, sous la direction d'Alice Thomine-Berrada, conservateur en chef au Musée d'Orsay, mai 2017.

    p. 30, 34, 36-38, pl. XXXV-XXXVIII, XXXIX, notice VI

Périodiques

  • LOMBARDET, Annick. Hervé Baley et Dominique Zimbacca. Architectes précurseurs et visionnaires. Les Cahiers d'IFMA-France, juin 2016, n°24, Une approche expérimentale : l'atelier Sens Espace, couverture.

    p.8
Date d'enquête 2016 ; Date(s) de rédaction 2017
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Sol Anne-Laure
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Van Eynde Salomé
Van Eynde Salomé

Étudiante de l'École du Louvre et diplômée d'une licence de philosophie (université Sorbonne-Paris IV), Salomé Van Eynde est l'auteur d'un mémoire, soutenu en juin 2017, sur l'enseignement d'Hervé Baley à l'École Spéciale d'Architecture (1968-1990). Elle réalise un stage au sein du service de l'Inventaire de la région Ile-de-France en mai et juin de la même année, stage au cours duquel elle seconde la conservatrice du patrimoine Anne-Laure Sol dans ses recherches sur Hervé Baley (1933-2010) et Dominique Zimbacca (1928-2011).

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