Dossier d’œuvre architecture IA95000371 | Réalisé par
Cueille Sophie
Cueille Sophie

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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  • inventaire topographique
casino municipal
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Enghien-les-Bains
  • Commune Enghien-les-Bains
  • Adresse 1 avenue de Ceinture
  • Cadastre 1995 AC 450
  • Dénominations
    casino
  • Appellations
    Casino municipal
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    casino, restaurant, salon, fabrique de jardin, jardin d'agrément

Si l'histoire architecturale des casinos d'Enghien semble débuter à la fin du 19e siècle, plusieurs casinos, moins ambitieux, se sont succédés durant la deuxième moitié du XIXe siècle dans le jardin des roses, sur les berges du lac. L'un des premiers casinos a été mis en place en 1842 dans un chalet de bois, mais sans jeux. Les jeux de société apparaissent en 1864 mais ce n'est qu'en 1877 que Villemessant introduit les jeux de hasard dans la ville en obtenant l'autorisation d'ouvrir les jeux des petits chevaux. En 1872, le premier chalet de bois ayant été détruit par les prussiens, un nouvel établissement est reconstruit sur le site. Au début du siècle la station estivale d'Enghien accueille plus de 7000 personnes aussi le projet d'un nouveau casino est lancé. Dans une volonté délibérée d'étonner le public, l'architecte parisien Édouard Autant (1874-1964) édifie en 1898-1901 un navire-casino. De son aménagement intérieur, peu d'éléments sont connus si ce n'est une planche de La décoration ancienne et moderne (1902) et quelques cartes postales. Une partie du décor, reprenant le thème architectural, évoquait la mer au travers de vitraux figurant des navires aux voiles gonflées par la brise voguant sur des vagues stylisées et par des personnages en costumes traditionnels bretons. Des corniches de stucs, ornées de tournesols en demi-ronde bosse, des boiseries aux lignes en arabesques, un sol au décor de vagues, laissent à penser que l'architecte, accompagné des décorateurs Klein et Baccard, y mêlait Art nouveau et régionalisme, à l'instar de nombreux décors des casinos balnéaires. En 1907, les jeux dans les cercles et casinos des stations thermales, balnéaires et climatiques, sont à nouveau autorisés, en les limitant à la saison des étrangers. C'est l'occasion pour Enghien de construire un nouveau casino, d'autant que le précédent présente déjà des signes de faiblesse. Une partie du navire qui s'effondrait a déjà été détruite. Sous la direction des architectes F. Delmas et Louis-Stanislas Bernier les travaux sont exécutés par l'entrepreneur parisien André Payer qui dans un temps record érige le bâtiment inauguré en avril 1909. Le théâtre ne sera achevé que l'année suivante. La belle époque du casino, marquée en 1912 par l'apparition du jeu de la Boule qui se substitue au jeu des petits chevaux, s'achève avec la première guerre mondiale, où il est transformé en hôpital militaire. En juillet 1920, il est touché de plein front par l'arrêté ministériel interdisant l'exploitation de salles de jeux dans un rayon de 100 km autour de Paris. En 1931, une loi levant enfin cette interdiction, le casino peut enfin rouvrir ses portes. Rénové, il est dépouillé de tous ses ornements ; tours et décors sculptés disparaissent pour privilégier la simplicité des lignes architecturales répondant ainsi aux nouveaux critères de l'esthétique Art déco. L'aspect extérieur actuel, dont la base est celle du casino construit en 1909, est le résultat d'une succession de transformations et de reconstructions. On peut citer, en 1973, le remaniement de la façade sur l'avenue de Ceinture qui est alors recouverte d'un parement de pierre. La dernière restauration importante date de 2005, commande du groupe Lucien Barrière, propriétaire de l'établissement depuis 1988. L'architecte Louis Soors a dressé une façade de verre pour établir un immense atrium d'entrée, décoré sur le thème de la mer par le décorateur Jacques Garcia. Pour l'aspect intérieur, l'ensemble a été totalement remanié, le décor le plus ancien datant des années 1990 avec la mise en place d'un style Art déco notamment dans le salon des Princes orné de huit grandes compositions évoquant l'œuvre du peintre viennois Klimt, exécutés par l'atelier de peinture Coltat-Castagnier en 1992.

Construit en béton armé, en partie sur pilotis, le casino construit par Autant est unique en son genre et reflète le caractère original de ce jeune architecte. La partie du casino donnant sur le lac est en forme de navire avec proue, ponts et mâts. Depuis le pont supérieur une passerelle conduit ver un escalier rustique dit escalier des alpinistes aux rampes de fausses branches d'arbres écotés de béton. Passage entre le monde de la mer et celui de la forêt merveilleuse cet escalier conduit au jardin et au théâtre. Donnant sur le jardin des roses, le bâtiment du théâtre présente une façade au décor extravagant constitué d'un amoncellement de rochers artificiels enchâssés dans des arbres. Tour à tour nommée grotte merveilleuse ou théâtre élégant construit dans un rocher, le théâtre ne présente ni gradins, ni balcons, mais un seul vaste parterre de chaises et quelques baignoires latérales. Murs et plafond ne sont qu'une imbrication de rochers qui pour un plus grand réalisme sont entremêlés de végétaux et de lustres imitant semble-t-il des branches de gui. Les contemporains étaient impressionnés par le rideau de scène, immense glace reflétant l'architecture rocheuse de la salle dans laquelle le public perdait son regard. L'élévation du second casino, de 1909, est d'une grande profusion décorative mais reste un ensemble peu homogène constitué de plusieurs éléments architecturaux avec des façades différentes : sur le jardin, le théâtre se distingue par sa propre façade dont le dessin ordonnancé présente un corps central de trois grandes baies cintrées encadré de deux légers avant corps d'une travée couronnés d'un fronton demi-circulaire abondamment orné de sculptures monumentales. Cette façade est accostée à gauche par l'entrée du casino, monumentalisée par la présence de deux atlantes encadrant la porte. Enfin, troisième composition, celle des salles de jeux dont la silhouette se distingue par la présence de hautes tours aux lanternons ajourés. En partie construit sur pilotis pour les bâtiments empiétant sur le lac, le casino couvre une superficie totale de 2 700 m². Il déploie salles de jeux, restaurants, salle de bal, petits salons, salons de lecture, grand hall promenoir, le Cercle et le théâtre. Un guide publié en 1910 souligne que les salles sont dans le style Louis XVI le plus pur avec vues sur le lac. Ce style très apprécié de la clientèle bourgeoise est alors fréquemment utilisé dans ce type d'établissement et dans les grands hôtels.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    béton en couverture, zinc en couverture, ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvertures
    • terrasse
    • bulbe
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Techniques
    • ferronnerie
    • sculpture
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Annexes

  • Enghien, casino municipal. Sources et bibliographie
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Cueille Sophie
Cueille Sophie

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Articulation des dossiers
Parties constituantes
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