Dossier d’œuvre architecture IA78002320 | Réalisé par ; ;
Philippe Emmanuelle (Contributeur)
Philippe Emmanuelle

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique régionale, Architectures du sport en Ile-de-France
Piscine intercommunale du Dôme
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France - Saint-Germain-en-Laye
  • Commune Saint-Germain-en-Laye
  • Lieu-dit
  • Adresse avenue des loges
  • Cadastre 2022 A 1527
  • Précisions

Equipement pensé et construit à partir du milieu des années 1960, la piscine olympique intercommunale de Saint-Germain-en-Laye a été réalisée par l’architecte Louis Blanchet, Grand prix de Rome en 1952, et inaugurée le 28 décembre 1969.

Louis Blanchet, né en 1927 à Chambéry (Savoie), et formé à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts dans l'atelier d'André Leconte, travaille sur ce projet en sa qualité d'architecte en chef et conservateur du domaine national et château de Saint-Germain-en-Laye à partir de 1966.

Le programme fait face à une contrainte majeure : il est situé à l’orée de la forêt et à proximité immédiate de la ville et du château de Saint-Germain-en-Laye, classé au titre des Monuments Historiques. Il bénéficie toutefois d'un avantage : sa future desserte par le RER A, qui sera effective en 1972, lors du prolongement vers l'ouest du tronçon allant vers La Défense, par connexion avec l'ancienne ligne de Paris à Saint-Germain-en-Laye.

Son emplacement dans ce périmètre (abords MH) nécessite donc des adaptations : élévations limitées, report en sous-sol des différents espaces d’usage, transparence, traitement en brun-vert (les couleurs d'origine) pour s'harmoniser avec la nature environnante.

Le "morceau de bravoure" de cette réalisation est naturellement sa coupole, grâce à une technique alors peu usitée en France (sauf à Drancy, dans la piscine édifiée en 1964-1965 par les architectes Bouillard et Marcoz en collaboration avec l'ingénieur Stéphane du Château) et que seul l'acier permet de mettre en œuvre : une résille métallique donne au volume intérieur une ampleur inédite, sa clef surplombant le plan d'eau de 17m. Cette solution permet de constituer comme un vaste chapiteau autour du spectaculaire plongeoir de 10m. Le dôme a un diamètre de 30 m. Tout le travail préparatoire pour calculer la stabilité et la résistance de cette coupole a été effectué par ordinateur.

En 2016, une rénovation totale de la piscine est engagée et la maîtrise d’œuvre est confiée à TNA Architecture. L’objectif est de permettre un meilleur accueil du public et de moderniser les équipements et les installations de traitements d’air et d’eau, sans changer la structure originelle. Dans la volonté de ne pas interrompre le service intercommunal, une structure provisoire a été créée le temps des travaux, comprenant un bassin extérieur de 25m (encore en place aujourd’hui), une aire de jeux d’eau et une salle de sport. La nouvelle piscine, rebaptisée « Dôme de Saint-Germain-en-Laye », a été inaugurée en mai 2019.

La volonté du projet en 1966 est d’intégrer à proximité de la ville, du château de Saint-Germain-en-Laye et de la forêt, un ensemble nautique comprenant un bassin olympique (50 x 20 m), un bassin d’apprentissage (20 x 10 m), un plongeoir de 10 m, une pataugeoire ainsi qu’un lieu d’accueil de qualité pour les usagers comprenant de nombreuses annexes : des gradins pour 1000 spectateurs, un bar et un snack-bar, et des parcours groupes et usagers distincts. De larges dégagements périphériques doivent s'ouvrir sur plus de deux hectares d'espaces libres autour de l'équipement, traités en solarium et jardin d'agrément. L'ensemble doit être conçu pour recevoir de grandes compétitions internationales de natation et de plongeon de haut vol.

Le bâtiment rectangulaire de plain-pied, rythmé de grandes baies vitrées, forme un ensemble léger et discret en réponse aux contraintes du lieu. Louis Blanchet choisit de construire les locaux techniques et les parcours usagers et groupe en sous-sol, et de n’avoir qu’une élévation pour le hall d’entrée, le haut des gradins et les plongeoirs. Le bâtiment est surmonté d’un dôme qui est l’élément remarquable de l’ensemble. Bien qu’inédite, la coupole de la piscine est inspirée des recherches contemporaines sur les grandes structures métalliques menées par les architectes Richard Bunckminster Fuller et Stéphane du Château. Sa structure en résille métallique soudée laissée apparente supporte des éléments composés de polyester et mousse de polyuréthane, sorte de coque monolithique étanche, ne recouvrant pas la totalité du dôme afin de permettre un éclairage zénithal important. Le dôme, situé au côté sud de l’ensemble, permet de laisser place à un plongeoir de 10 mètres, aujourd’hui fermé au public en raison du rehaussement du niveau du grand bassin en 2016.

L’entrée de la piscine se fait par un hall situé au nord, menant jusqu’à l’aplomb des bassins. Un escalier donne accès au niveau bas du rez-de-chaussée, où se trouvent le bassin d’apprentissage ou « Petit bain » (20 x10m pour 1,17m de profondeur) et le bassin olympique ou « Grand bain » (50 x20m, pour 4,80m de profondeur au maximum). Les gradins prévus pour 1000 spectateurs entourent les bassins au nord et au sud et donnent accès au niveau haut du rez-de-chaussée, de plain-pied avec le niveau du sol extérieur et fermé par un mur-rideau. L’infrastructure est en béton armé tandis que les bassins sont en béton traditionnel, et leur étanchéité est assurée par le procédé Vandex. L’ensemble a un revêtement en carrelage. Douze doubles piliers en anse de panier inversé (6 côté sud et 6 côté nord), servent de points d’appui pour les poutres métalliques en lame pleine de 43 mètres de portées, posées sur des appuis de néoprènes. Les poutres dont la hauteur moyenne est de 2,30m, permettent la création d’un étage technique pour la distribution de la chaleur et de la lumière. L'ossature supporte en effet un faux-plafond chauffant et des luminaires.

La piscine olympique comprend deux parcours, groupe et usagers, situés au sous-sol. Le parcours usager, dont l’entrée se fait au nord-ouest du bâtiment, comprend un vestiaire mixte, une salle de déchaussage et un deuxième vestiaire comprenant neuf rangées alternants casiers et vestiaires (mixtes et non mixtes), menant jusqu’à un escalier au côté sud-ouest de la piscine, permettant l’accès aux bassins. L’entrée du parcours groupe se fait par le hall d’entrée côté nord-est. Il est composé de vestiaires collectifs comprenant douze cabines de groupe, des douches et des sanitaires, et mène jusqu’à l’escalier permettant l’accès au bassin d’apprentissage. Les locaux techniques (local de traitement d’eau, gaz, central de traitement d’air, chaufferie) sont situés au premier sous-sol.

Au sud du bâtiment se trouvaient un bar et un snack-bar sur les niveaux bas et haut du rez-de-chaussée.

En 2016, des travaux de rénovations ont été engagés, dans la volonté d’améliorer l’accueil de l’usager, d’offrir davantage de service et de moderniser les équipements et installations. Les espaces formes (musculation, fitness et cardio au rez-de-chaussée, distribués sur deux plateaux) et bien-être (hammam et sauna au sous-sol) ont été ajoutés en remplacement du bar et du snack-bar. Les travaux avaient également pour objectif de rendre le bâtiment, construit pendant les Trente Glorieuses, moins énergivore. Le bassin olympique qui atteignait auparavant une profondeur de 4,80m a été rehaussé de 1,95m lors des travaux. Sa profondeur actuelle est donc de 3,95m. L’espace vide a été comblé par une chappe de béton. Le rehaussement du bassin a obligé à condamner le plongeoir de 10m abrité par la coupole pour des questions de sécurité.

 Composé de huit couloirs de nage, le grand bassin est doté depuis 2016 d’un mur mobile fonctionnant avec un système de ballast, permettant de subdiviser le bassin en 2 ou 3 espaces. Les travaux n’ont cependant pas modifié la structure générale du bâtiment et son organisation qui demeurent fidèles à la construction d’origine.

  • Murs
    • béton béton précontraint crépi
    • verre mur-rideau
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée, 2 étages de sous-sol
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée sans travées
  • Couvertures
  • Énergies
  • Typologies
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
  • Représentations
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public communal, Propriété du Syndicat Intercommunal (Aigremont/Chambourcy/Le Pecq/Le Vésinet/Mareil-Marly/Marly-le-Roi/Saint-Germain-en-Laye)
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    plongeoir
  • Sites de protection
    zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique

La piscine n'entre pas dans le périmètre direct de protection du château de Saint-Germain-en-Laye classé au titre des Monuments Historiques, mais son emplacement aux abords du monument a nécessité la création d'un projet adapté de la part de l'architecte. La piscine est située à proximité immédiate de la forêt de Saint-Germain-en-Laye, zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique.

Bibliographie

  • GAILLARD, Marc. Architecture des sports, 107 réalisations exemplaires. Paris : Édition du Moniteur, 1982.

Périodiques

  • "Piscine intercommunale du dôme", dans Techniques et Architecture, 1970, n°3, pp. 68-71.

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Philippe Emmanuelle
Philippe Emmanuelle

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.