En 1900, le futur propriétaire, Monsieur Tissot, réside à Paris, rue d’Assas. Il possède, rue de la Tombe-Issoire une écurie qui se trouve sur un terrain de 1200 mètres carrés, parcelle en longueur située sur une partie des anciennes carrières, qu’il vient de racheter à Mme Delahousse.

Le 25 février 1901 il demande l’autorisation à la préfecture de « construire quatre groupes d’ateliers d’artistes sur ma propriété sise à Paris 83 rue de la Tombe-Issoire ».

Ce genre d’investissement était assez fréquent. Pour mémoire, à la même période exactement et non loin de là, rue du Saint Gothard Monsieur Anciaux Von Elberg investissait dans un terrain pour la construction des ateliers d’artistes (IMH 2006).

L’autorisation est reprise en mars 1901, par l’architecte voyer en ces termes : « Monsieur Tissot, propriétaire d’un immeuble83 rue de la Tombe-Issoire demande la permission de construire un. Bâtiment à usage d’ateliers d’artistes élevé sur terre-plein, d’un rez-de-chaussée et un étage carré ».

Les ateliers sont construits sous la direction de l’architecte Gustave Poirier, qui serait l’auteur également de l’immeuble sur rue, portant sa signature et la date de 1901. Il semble cependant d’après le plan de 1860 qu’un immeuble ai préexisté, et l’immeuble actuel ne figure pas dans le permis de construire. La construction des ateliers se situe probablement entre 1901 et 1902. Gustave Poirier, architecte actif à Paris entre 1894 et 1905, est l’auteur d’une dizaine d’immeubles, tous du même type Haussmannien sauf celui de la rue Hallé dans le 14e arrondissement de type néo renaissant.

Un cahier des charges très précis avait été élaboré concernant les locataires : Le propriétaire ne louant qu’à des « gens calmes, tous artistes » la copropriété a gardé cette clause jusqu’à ces dernières années dans son cahier des charges.

Ces artistes uniquement sculpteurs au rez-de-chaussée et peintres au premier étage (pas de musiciens jugés trop bruyants) au début ne venaient que pour y travailler et non y habiter. Dans un premier temps les familles seront donc exclues afin de ne pas perturber le travail de création. Les loyers perçus par Monsieur Tissot sont modestes et les artistes ne pouvant payer leur terme paierons en œuvres d’art.

Dix ans plus tard les familles des artistes commencent à s’y installer et les ateliers sont probablement légèrement remaniés. Les propriétaires actuels sont soit des descendants d’artistes y ayant vécu, soit de nouveaux propriétaires dont quelques artistes.