Dossier d’œuvre architecture IA77000688 | Réalisé par
Förstel Judith
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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  • inventaire topographique
quartier du Marché
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) http://delage.balloide-photo.com

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Meaux
  • Commune Meaux
  • Dénominations
    quartier
  • Appellations
    du Marché

Ce quartier s'étend sur la rive gauche de la Marne. Pendant l'Antiquité, la ville s'est développée plus au nord, mais l'existence de l'église Saint-Saintin, vraisemblablement construite sur le tombeau du premier évêque de Meaux, suggère qu'à l'époque antique il y avait là une nécropole. Depuis le Moyen Âge, ce secteur est connu sous le nom de quartier du Marché. Les textes montrent qu'il servait de lieux d'échanges dès le début du XIIIe siècle. Le comte Thibaut IV de Champagne dota le "Marché" d'une puissante enceinte dans les années 1230 (voir dossier IA77000651). Le côté sud de cette fortification était renforcé par le canal de Cornillon, qui recoupait le méandre de la Marne. Ces travaux ont eu un fort impact sur la composition urbaine, qui opposa dès lors deux quartiers pourvus chacun d'une enceinte. Meaux est ainsi devenue une « ville double » où coexistaient deux entités bien distinctes, la "Ville" et le "Marché", de part et d'autre de la Marne. Au XVIe siècle, le Marché devint le quartier des réformés, tandis que la Ville restait catholique. La communication entre ces deux espaces est longtemps demeurée réduite à un seul pont, dont l'existence est attestée par les sources depuis le Moyen Âge : le « pont roide » ou pont du Marché (voir dossier IA77000668), qui supportait de nombreux moulins (voir dossier IA77000666). Il était doublé en aval d'une passerelle également liée à des moulins, et réservée aux piétons. Une seconde passerelle fut en outre établie au XIXe siècle, en amont du pont du Marché. Mais ce n'est qu'au XXe siècle que de nouveaux ponts ont été lancés sur la Marne, modifiant les circulations entre les deux rives, aujourd'hui reliées par quatre ponts routiers et une passerelle. La partie ouest du quartier du Marché a par ailleurs été profondément modifié dans les cinquante dernières années, avec le percement de la « pénétrante » et la création récente de la ZAC Luxembourg, à l'emplacement d'un vaste quartier de cavalerie du XIXe siècle (voir dossier IA77000624). En revanche, la partie orientale a conservé une disposition plus ancienne. Le front oriental de la rue Cornillon (puis rue du Commandant-Berge), présente le même type de parcellaire laniéré que dans la « Ville », au sein de deux grands îlots que percent par endroits des ruelles et des cours communes. L'aménagement d'un port et d'une promenade au XVIIIe siècle, puis l'ouverture de la rue de Trévise au XIXe siècle, n'ont pas modifié en profondeur cette disposition d'ensemble. Il en va de même de la grande place du marché, qui a donné son nom au quartier : deux caves médiévales témoignent de la permanence du parcellaire autour de cette place.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age , daté par travaux historiques
    • Principale : Temps modernes , daté par travaux historiques
    • Principale : 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 2e moitié 20e siècle
    • Principale : 1er quart 21e siècle

Le quartier du Marché occupe l'espace délimité par la boucle de la Marne et par le canal de Cornillon. C'est une zone alluvionnaire qui s'élève en colline vers le sud,vers le faubourg de Cornillon. L'axe principal de ce quartier est la rue Cornillon, qui prend le nom de rue du Commandant Berge dans sa partie nord. Cet axe qui traverse tout le quartier, du sud au nord, aboutit sur le pont du Marché qui relie la rive gauche au quartier de la "Ville", sur la rive droite. Le long de cet axe, vers le nord, s'étend une grande place trapézoïdale, la place du Marché, lieu d'activité commerciale depuis le Moyen Âge jusqu'à nos jours. Tout autour de la place du Marché subsiste un parcellaire ancien. Le front oriental de la rue du Commandant Berge a conservé son tracé d'origine, si l'on excepte le percement de la rue de Trévise vers 1895. Plusieurs ruelles traversant les îlots sont également visibles : à l'ouest, un petit passage au rez-de-chaussée du 4, rue du Pot d'Etain permet de relier la place du Marché à la rue des Remparts ; du côté est, deux passages sont ouverts au niveau du 10 et du 12 quai Sadi-Carnot. Ce dernier, dénommé « cour du Bal », constitue une véritable cour commune desservant plusieurs logements (la cour du Bal a été fermée en juillet 2011 et ne permet plus aujourd'hui de traverser l'îlot). Les fortifications qui enserraient le "Marché" ont aujourd'hui presque disparu : il n'en demeure plus que quelques vestiges (pan de courtine le long du canal de Cornillon, bases de tour au sud-est et au nord-ouest), mais l'emprise de cette enceinte est marquée, côté est, par la "promenade de Bellevue" aménagée au XVIIIe siècle (dossier IA77000799) et bordée de maisons pittoresques, au XIXe siècle. Du côté ouest, en revanche, le paysage est résolument moderne avec l'aménagement, encore en cours au moment de l'enquête, de la ZAC Luxembourg. Le quartier du Marché présente donc une physionomie extrêmement variée, mais a conservé son identité propre, marquée notamment par la grande halle métallique où se tient toujours un marché hebdomadaire (dossier IA77000662).

Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2012
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
(c) Conseil général de Seine-et-Marne
Förstel Judith
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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