Dossier d’œuvre architecture IA93000263 | Réalisé par ;
Audoly Marion (Rédacteur)
Audoly Marion

Stagiaire, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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  • inventaire topographique
groupe scolaire Paul Langevin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Romainville
  • Commune Romainville
  • Lieu-dit quartier des Bas-Pays
  • Adresse 36 rue des Chantaloups

Le projet d'édification du groupe scolaire Paul Langevin a été approuvé par le ministère de l’Éducation Nationale dès 1937 pour la construction de 12 classes, bien que la commune en demandât 20 dès 1920 pour répondre à un besoin urgent, lié au manque d'école dans les Bas-Pays de Romainville, mais également pour répondre à une volonté « d'hygiène, de salubrité et de bonheur ». A cause de la guerre, la construction ne commence qu'en 1951, après de nombreux obstacles dus à la dévaluation chronique du franc, et donc à l'augmentation incessante du coût des matériaux de construction. Le groupe scolaire est finalement inauguré en juin 1956 en présence de Mme Langevin. Le nom de Paul Langevin, grand scientifique, a été choisi car il incarne le modèle de la réussite de l'école républicaine. La rentrée des classes est d'abord prévue en 1952 mais les travaux prennent du retard à cause d'un désaccord avec l’État sur le montant de la subvention versée à la commune. Des classes provisoires sont donc d'abord construites de 1952 à 1956. Un premier projet de l'architecte communal, André Bérard, est proposé en 1939, puis rectifié en 1949. Le bâtiment est, à part quelques aménagements d'origine, dans son état d'origine. La façade n'a pas subi de remaniement.

Le groupe scolaire se compose d'un bâtiment s'étendant le long de la rue des Chanteloups et présentant un rez-de-chaussée surélevé et un premier étage carré. Le corps central, en retrait, accueille la loge du gardien autour de laquelle s'organise la symétrie de la façade. Sont répartis de chaque côté les deux entrées à emmarchement, filles et garçons, et les bureaux de la directrice et du directeur. L'étage carré, en retrait par rapport à la façade, est animé par un balcon filant, dont le parapet est orné en son centre d'une horloge. Les deux corps latéraux présentent un rez-de-chaussée et un étage carré identiques en façade, rythmés par deux types d'ouverture, l'une à trois baies, la seconde en forme de hublot. L'édifice rappelle l'architecture d'un paquebot : hublots, garde-corps évoquant un bastingage et toit-terrasse. Le corps central abrite de manière symétrique les deux préaux. A l'origine, les corps de bâtiment transversaux comptaient, à l'étage, six classes pour chaque école, ainsi qu'un atelier, de travaux manuels pour les garçons et de travaux ménagers pour les filles. Les deux cours se trouvent à l'arrière du bâtiment.

  • Murs
    • béton
    • fer
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    1 étage carré
  • Techniques
    • sculpture
    • peinture
  • Précision représentations

    Dans les classes, couloirs et préaux, le revêtement des murs est soigné. Il présente les mêmes carreaux de faïence jaunes, à plinthe rouge au bas du mur et joints de faïence noirs. Le revêtement du sol montre aussi un jeu de couleurs. Des carreaux de grès cérame rouges, disposés en pavement de hasard, forment des bandes le long des murs et un quadrillage dans l'espace central. Des carreaux de grès cérame beiges, également disposés en pavement de hasard, s'insèrent dans ce quadrillage central. Un bas-relief en roche de Lavoux semi-dure de Cl. Viturat et quatre décorations murales à l'huile mate sur enduit spécial au sable de René Grégoire ont été commandées au titre du 1% décoratif. Le bas-relief en façade représente une scène familiale. Une mère fait la lecture à ses deux enfants. L'architecte, A. Bérard, en donne une description dans un rapport sur la décoration du groupe scolaire : « La maman est assise sur un chapiteau ionien, témoin symbolique de la culture et du savoir de nos ancêtres, tenant un livre, apprend à son aîné à découvrir les secrets contenus dans les lignes alors que pendant ce temps son benjamin, bien que totalement innocent, écoute d'une oreille attentive et émerveillée, les paroles inconnues qu'il ne comprend pas. Cette composition de sens moral et éducatif est destinée à la noble compréhension de la fonction enseignante». Dans le hall de l'école des garçons, un panneau peint (5x2,4 m) représente les professions masculines de part et d'autre d'une grande silhouette d'athlète, inspirée d'un modèle antique. A droite se trouvent les activités traditionnelles : exploitation agricole, pêche, artisanat. A gauche, sont présentées les activités liées au monde moderne et industriel : la construction, l'aviation. Ces différentes scènes sont intitulées par René Grégoire, dans son rapport de présentation, « l'homme dans la cité », au centre ; et « l'exploitation de la nature » et « la création » aux extrémités. Sous le préau des garçons : un second panneau peint (7,5x2,4 m), présente les loisirs masculins parmi lesquels l'entraînement physique tient une grande place. Les sports réservés aux garçons y sont juxtaposés : rugby, volley-ball, tennis, natation, water-polo, kayak. René Grégoire évoque dans son rapport les thèmes de « joie de vivre, vacances, sport ». De la même manière, dans le hall de l'école des filles : un panneau peint (5x2,4 m), représente les activités féminines autour d'une grande silhouette de danseuse. A droite, se trouvent les activités domestiques : soin et éducation des enfants, préparation des repas pour l'époux travailleur. A gauche, sont évoquées les métiers féminins avec l'infirmière, la couturière, la dactylographe et la danseuse. René Grégoire parle en effet des thèmes de « la femme dans la cité et au travail » et « la femme au foyer ». Sous le préau des filles, un dernier panneau peint (7,5x2,4 m) montre les loisirs féminins. D'un côté sont représentés les sports : volley-ball, natation, danse et même basket-ball. L'autre côté évoque les loisirs : lecture, cueillette de bouquets, farandoles et rondes. René Grégoire a, d'après son rapport descriptif, souhaité évoquer « la joie de vivre, les loisirs, les sports ». L'ensemble des panneaux peints possède une belle unité de style et de composition : les silhouettes ombrées, aux tons pastels, sont disposées sur un fond aux couleurs vives, composé de formes géométriques juxtaposées qui donnent du relief à la représentation. Cette réalisation est d'une qualité notable dans le cadre des décorations commandées au titre du 1% dans la commune de Romainville.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2011
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Audoly Marion
Audoly Marion

Stagiaire, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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