Dossier d’œuvre architecture IA77000732 | Réalisé par
Caliste Lisa
Caliste Lisa

Chargée de mission, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire, de 2009 à 2010.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel et artisanal des communes de la vallée de la Seine en Seine-et-Marne
Avon - usine de matériel d'équipement industriel de la société PIC, puis Venot-Pic, puis Fives-Cail Babcock actuellement pépinière d'entreprises, logement et centre d'action sociale
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Philippe Ayrault, Région Ile-de-France
  • (c) Conseil général de Seine-et-Marne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-et-Marne - Fontainebleau
  • Commune Avon
  • Adresse 36 avenue Franklin-Roosevelt
  • Cadastre 2012 A 1257
  • Dénominations
    usine de matériel d'équipement industriel
  • Appellations
    Préparation Industrielle des Combustibles (PIC), puis Venot-PIC, puis Fives-Cail Babcock
  • Destinations
    pépinière d'entreprises, logement, centre d'action sociale
  • Parties constituantes non étudiées
    bureau d'études, laboratoire d'essais, bâtiment administratif d'entreprise

Au début des années 1920, l'ingénieur Christian Wolf met au point l'autodeschisteur, pour le lavage des charbons, et crée, en 1923, la société PIC (Préparation Industriel des Combustibles). Jusqu'en 1937, les bureaux d'études sont installés à Nogent-sur-Marne (25 bd de Strasbourg) puis déménagent à Fontainebleau (43 rue Royale). Le premier lavoir réalisé par la PIC est installé en 1928-29, dans le sud algérien ; en France, en 1937, à Béthune. En 1940, une partie de la PIC est transférée à Alès et se charge, après guerre, des contrats avec les houillères de Provence, du Midi et du Centre. A partir de 1945, la PIC connaît un important essor dans le cadre de la reconstruction et des plans de modernisation des houillères et partage ce marché avec Venot et BBT (Barbier, Bernard et Turenne). Entre 1948 et 1960, elle réalise près de 70% des lavoirs français. Une filiale, SRAPIC, est créée à Forbach en 1947, avec un bureau annexe à Sarrebruck. Elle est chargée de suivre la réalisation des installations en Sarre et en Lorraine, notamment le lavoir Reumaux de Freyming Merlebach (1952). Une autre filiale est implantée à Paris, PIC-Hermel (55 rue Hermel), en 1948. Le site accueille jusqu'à 120 dessinateurs et cadres. La même année, les bureaux de Fontainebleau sont installés à Avon dans l'ancien hôtel Savoy (oeuvre de l'architecte Edouard Johan Niermans) alors agrandi, auxquels est adjointe une station d'essais. Les ingénieurs de la PIC mettent au point procédés et installations nécessaires aux industries extractives, depuis l'extraction, le stockage, jusqu'au lavage (exceptés les moteurs, les pompes et les équipements électriques) : lavage en liqueur dense (drewboy inventé en 1947 par Marcel Dru, ingénieur de la PIC), bac à pistonnage à lit de feldspath pour les fines, récupérateurs magnétiques. La conception de ce matériel a lieu dans les laboratoires de la société, ses ateliers de dessin et de conception et sa station d'essais. Ne possédant pas d'atelier de fabrication, la société en sous-traite la construction mais assure le contrôle de fabrication puis le montage. Les techniques PIC sont diffusées grâce aux filiales implantées dans les pays européens avant guerre (AKA en Allemagne, ACCO installée en Grande-Bretagne et PIK en Pologne) et à celles créées dans les années 1940-1950 (SBM, Société Belge de Mécanisation, ADEMSA en Espagne et Nippon PIC au Japon), toutes concessionnaires licenciés de la PIC. Face à la crise charbonnière des années 1962-63, la PIC tente de diversifier ses activités et travaille pour des cimenteries (installation pour concassage et manutention, au Viet-Nam et en Equateur), sucreries (sucrerie d'Arcis-sur-Aube en 1962), mines d'uranium du Commissariat à l'Energie Atomique et industries pétrochimiques. En 1965, la PIC fusionne avec la société Venot. En 1972, Venot-Pic est racheté par FCB. Le département PIC subsiste à Fontainebleau jusqu'en 1989 avant de déménager à Evry, puis de fermer définitivement en 1991. Actuellement, l'hôtel Savoy est occupé par des logements de haut-standing et, l'extension PIC, par une pépinière d'entreprises. En 2006, l'ancienne station d'essais a été reconvertie en centre d'action sociale (Maison départementale des solidarités) par le cabinet d'architecte Riotte, Hérault, Marchal. Elle est occupée par 3000m² de bureaux répartis sur 4 niveaux. En 1936, la PIC emploie 50 personnes, 120 en 1939. De 1945 à 1948, la PIC embauche 125 immigrés (ingénieurs et techniciens) en provenance de l'Allemagne et des pays de l'Est. En 1953, elle compte jusqu'à 1200 salariés mais son effectif décroît à partir du début des années 1960. En 1965, sur le site d'Avon, il passe de 400 à 250 employés. Pour loger le personnel, la PIC achète ou loue divers logements, boulevard Magenta, avenue Franklin Roosevelt (Fontainebleau), avenue des Carosses (Avon). Elle ouvre également une école de dessin technique.

L'ancien hôtel Savoy a abrité une partie des bureaux d'étude de la PIC. Sa façade d'origine se déploie sur 64 m et 5 niveaux dans le style des Palaces de la côte normande avec des influences du courant Art nouveau, notamment dans l'ordonnance des ouvertures en plein-cintre et leur garde-corps et balcons en fer forgé ainsi que le traitement de l'avant-corps et de la marquise surmontant l'entrée et la porte à tambour (disparues). La PIC aménage l'ancien hôtel pour ses besoins : elle supprime les fausses toitures de tuiles pour retrouver un toit terrasse et rehausser une partie du bâtiment d'un étage. Elle ajoute également, dans le prolongement de l'avant-corps préexistant au centre de la façade arrière, une extension de 7 niveaux (12000 m²), invisible depuis l'entrée du Savoy en raison de la déclivité du terrain. Cette aile est marquée par l'architecture tertiaire des années 1930 : travées largement ouvertes suivant un module répétitif basé sur un quadrillage en béton supportant les vitres et souligné par un encadrement saillant (rénovation au début des années 2000). Les murs gouttereaux sont rythmés par 6 travées tandis que le pignon en compte trois. La travée centrale occupée par la cage d'escalier est vitrée, sur toute la hauteur du bâtiment, de carreaux de verre. Une extension de la façade arrière de l'hôtel, en rez-de-chaussée, encadre la nouvelle aile. L'ensemble accueille le principal siège d'activité de la société : conception et dessin du matériel de traitement du minerai, communication et logistique, archivage des plans et réception des clients. L'extension est conçue spécifiquement pour accueillir les travaux de conception et de dessin, les grandes baies vitrées éclairant les multiples tables à dessin. Le parc d'une superficie de 3ha est aujourd'hui entièrement loti. La station d'essais industriels a été installée de l'autre côté de l'avenue. C'est un bâtiment de plan rectangulaire, en béton et métal, surmonté d'une toiture à longs pans et croupes portée par une charpente métallique. Son architecture reprend la modénature de l'extension de l'hôtel Savoy, en particulier pour les ouvertures (huisseries modifiées dans les années 1990). La partie méridionale de la station d'essai, à l'origine sur trois niveaux, était réservée aux laboratoires d'analyse des échantillons de minerai. L'espace nord, entièrement libéré sur une hauteur d'environ 10 m, servait à tester à l'échelle 1 les machines conçues par la PIC. Un petit pavillon avec salle de squash au rez-de-chaussée se trouve au nord de la station d'essai.

  • Murs
    • béton béton armé
    • ciment
    • métal
  • Toits
    ciment en couverture
  • Étages
    7 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété privée
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2009
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
(c) Conseil général de Seine-et-Marne
Caliste Lisa
Caliste Lisa

Chargée de mission, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire, de 2009 à 2010.

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