Dossier d’œuvre architecture IA78002266 | Réalisé par
Bussière Roselyne (Rédacteur)
Bussière Roselyne

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Philippe Emmanuelle (Rédacteur)
Philippe Emmanuelle

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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  • inventaire topographique
Lycées Saint-Exupéry et Jean Rostand
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Philippe Ayrault, Région Ile-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mantes-la-Jolie
  • Commune Mantes-la-Jolie
  • Lieu-dit Gassicourt
  • Adresse 8 rue Marcel Fouque , 66 rue Fernand Bodet
  • Cadastre 2014 AY 80-81
  • Dénominations
    lycée
  • Précision dénomination
    lycée général et technologique Saint-Exupéry, lycée polyvalent jean Rostand
  • Parties constituantes non étudiées
    gymnase

Administrativement séparés, les deux lycées de Mantes-la-Jolie ont pourtant été conçus par le même architecte, Raymond Lopez, (puis après sa mort par son fils Rémi) et construits en deux phases entre 1956 et 1967. Reflets des contraintes constructives propres à l’architecture scolaire de la période, ils présentent néanmoins certaines caractéristiques propres.

Initié par la municipalité de Mantes, le projet de lycée prend place sur d’anciens terrains d’aviation rachetés par la ville en 1954. Une partie est dévolue à la construction d’un stade et l’autre (environ 76 000 m²) est cédée au Ministère de l’Éducation nationale chargé de construire le lycée. Situé à la limite ouest du quartier de Gassicourt, le terrain du lycée est relativement éloigné du centre de Mantes-la-Jolie. Au moment de sa construction, il est d’autant plus isolé que le futur quartier du Val-Fourré n’est alors qu’en gestation. L’architecte Raymond Lopez est choisi pour concevoir les plans du lycée, établis à partir de 1954, et en suivre l’exécution. Il intervient ici au titre d’architecte en chef des Bâtiments civils et Palais nationaux (BCPN), qualification indispensable pour se voir confier un tel chantier. Sa très forte implication à Mantes-la-Jolie (pendant la reconstruction de la ville, et pour l’aménagement du Val-Fourré notamment) et ses liens avec la municipalité ont également dû peser dans sa nomination en tant qu’architecte du lycée. Raymond Gravereaux, lui aussi architecte BCPN et collaborateur régulier de Lopez depuis l’Entre-deux-guerres, est aussi officiellement mentionné comme architecte du lycée. Plusieurs sources d’archives tendent cependant à confirmer que la conception des plans est bien l’œuvre de Raymond Lopez. Au départ, le programme est celui d’une cité scolaire comprenant la construction d’un lycée mixte pour 700 élèves et de deux internats (un pour 124 filles et l’autre pour 228 garçons), ainsi que d’un centre d’apprentissage annexe (250 élèves), embryon du futur lycée technique, planifié dès le début des années 1960 pour 1200 élèves. La cérémonie de pose de la première pierre intervient en avril 1956, et l’inauguration du lycée, au terme d’une première tranche de travaux conséquente, en 1959. Sont alors construits l’externat et son portique d’accès, les logements de fonction, les deux bâtiments d’internat et l’infirmerie, le réfectoire circulaire, les ateliers du centre d’apprentissage et le gymnase. Simplement dénommé jusqu’alors lycée mixte de Mantes, le lycée est baptisé Saint-Exupéry en novembre 1960. Trois plaques commémoratives de ces dates clés ont été apposées prêt de l’entrée du lycée. Des classes provisoires préfabriquées s’avèrent rapidement nécessaires et ont été ajoutées dès 1962, puis supprimées et remplacées au gré des besoins, jusqu’à aujourd’hui.

Entre 1965 et 1967, une deuxième tranche de travaux vient compléter l’ensemble, augmentant la superficie et les fonctions allouées au centre d’apprentissage, qui prend son indépendance en devenant un lycée technique d’Etat distinct du lycée mixte. Le lycée technique est doté d’un bâtiment des classes, de bureaux pour l’administration et de logements. Une entrée dédiée au nouveau lycée est aménagée sur la rue Fernand Bodet. Les ateliers sont agrandis, de nouveaux bâtiments venant enserrer sur deux côtés ceux construits entre 1956 et 1959. Pendant cette phase du chantier, Raymond Lopez décède et son fils Rémi Lopez est chargé de reprendre le suivi des travaux et la conception des tranches suivantes. Entre 1967 et 1970, c’est donc Rémi Lopez qui veille à l’ajout d’une salle polyvalente (aujourd’hui désaffectée) et à la requalification des espaces extérieurs du lycée Saint-Exupéry en aménageant dans la cour des préaux basés sur un module de plan triangulaire.

Entre 1988 et 1993, le lycée Saint-Exupéry est partiellement réhabilité. Les internats sont supprimés et leurs bâtiments reconvertis en classes dédiées à l’enseignement des sciences et aux étudiants en classes préparatoires ou en BTS. La façade de l’ancien internat des garçons est alors remaniée, perdant son rythme d’origine et amoindrissant l’unité visuelle qui caractérisait les divers bâtiments du lycée. Les salles de sciences libérées dans le bâtiment d’externat sont à leur tour reconverties. Au lycée Rostand, si les bâtiments des années 1960 ne sont quasiment pas modifiés (mise à part l’insertion de classes sous une partie des sheds des ateliers), un bâtiment semi-provisoire de type OBM est construit à la place des classes préfabriquées entre 1988 et 1990. Au tournant des années 2000, une partie des préaux du lycée Saint-Exupéry sont détruits. Trois autres l’ont été en 2015 pour laisser place à une extension. Prévue dès 2011, elle comprend un bâtiment neuf à deux niveaux comprenant un nouveau CDI, un auditorium et un hall d’accueil incluant un espace de détente, situé entre l’externat et les anciens internats. Une nouvelle loge de gardien est également prévue à proximité de l’entrée des élèves, à l’est de la parcelle. Les deux bâtiments sont achevés en 2015. Dans le même temps, un ascenseur est ajouté dans le bâtiment d’externat et des escaliers extérieurs neufs desservent les logements de fonction.

Le lycée Saint-Exupéry à l'origine est composé de trois bâtiments principaux : la longue barre de l'externat Est-Ouest et les deux barres de l'internat (garçons et filles) orientées Nord-Sud et reliées par le bâtiment de l'infirmerie. L’ancien externat occupe une longue barre de trois étages orientée nord-sud, caractérisée par la trame constructive d’1,75 mètre alors en vigueur pour les constructions scolaires. Le rez-de-chaussée regroupe l’administration et la salle des professeurs, ainsi que les anciennes salles de travaux manuels et ménagers. Les deux premiers étages comprennent vingt-six salles de classes non spécialisées. Le troisième étage est consacré aux salles spécialisées dont les salles d’arts plastiques signalées à l’extérieur par la présence d’une portion de toiture sheds, en contraste avec la toiture en terrasse du reste de la barre. L’absence de fenêtre sous ces sheds du troisième étage constitue une autre rupture avec le rythme régulier de la façade : les ouvertures sont traitées différemment de celles des étages inférieurs. Elles sont légèrement plus espacées, et ne sont pas munies d’allège colorée. Les circulations verticales se font au moyen de deux cages d’escaliers, l’une intégrée à l’extrémité est de la barre, l'autre hors œuvre, sensiblement au milieu de sa façade nord. Toutes deux sont abondamment éclairées, côté est, par des pans de murs rideaux vitrés sur toute la hauteur du bâtiment. Les couloirs desservant les classes sont également disposés côté nord.

Dans la partie ouest, un bâtiment à R+1 abritant des logements est implanté perpendiculairement à la barre, et relié à celle-ci par un portique couvert délimitant un jardin où sont disposées deux sculptures. Le portique donne accès aux bureaux de l’administration du lycée ainsi qu’à la salle polyvalente construite en rez-de-chaussée sur un plan triangulaire et dont la toiture à trois pans contraste avec celle de la barre mais s’harmonise avec celles des préaux construits à la même période.

Séparés de l’externat, les anciens internats sont aménagés dans deux barres distinctes. L’ancien internat des filles (aujourd’hui classes préparatoires et BTS) s’élève sur deux étages. La barre de l’ancien internat des garçons (actuellement salles de sciences), dotée de trois étages, est implantée plus à l’ouest. Des logements de fonction trouvent leur place à l’extrémité sud? de ce bâtiment. Les deux barres d’internats sont reliées par un bâtiment à un étage implanté, abritant à l’origine l’infirmerie. Au rez-de-chaussée des internats étaient regroupés les foyers et salles d’études tandis que les étages étaient divisés en dortoirs et en boxes. Le tout a été remplacé par des salles de classe.

Le lycée Jean Rostand est construit de manière plus dense, sur une parcelle plus compacte. On est accueilli par un vaste patio entouré d'un portique bordé sur trois côtés d'une aile en rez-de-chaussée et à l'ouest du bâtiment des classes non spécialisées élevé de deux étages. il est composé de deux parties reliées en leur centre par de deux doubles cages d’escaliers en échelle-de-perroquet, éclairées zénithalement. Les couloirs longent ces escaliers et desservent deux rangées de classes, donnant sur les façades est et ouest. Les murs-rideaux habillant ces façades, constitués suivant une trame stricte de fenêtres en aluminium et de panneaux métalliques bleus conservés depuis l’origine, sont l’élément qui domine visuellement l’ensemble de l’établissement. Les doubles murs pignons des façades nord et sud présentent un fort contraste avec leur revêtement de briques rouges, et leur caractère aveugle. On retrouve la brique apparente sur le soubassement des autres bâtiments, et pour les cloisons intérieures des classes. La structure porteuse en béton armé est laissée partiellement visible au rez-de-chaussée de la façade sud.

Les cuisines et les réfectoires sont situés à la charnière entre les deux établissements. Les cuisines occupent un bâtiment de plan carré en rez-de-chaussée. Côté ouest, le réfectoire occupe une vaste salle de plan circulaire d’environ 30 mètres de diamètre, couverte d’une coupole. Largement vitré ce réfectoire fait figure d’exception dans la production de lycée de cette période en Île-de-France. Le réfectoire du lycée Jean Rostand ,de plan rectangulaire, est accolé à la cuisine. Il est relié au bâtiment d’administration par un portique couvert prolongeant celui entourant la cour. Un jardin d’agrément est disposé entre les deux. C'est son soubassement qui est doté de la frise décorative en céramique réalisée dans le cadre du 1% artistique.

Les ateliers s’organisent autour de l’ancien centre d’apprentissage, construit en même temps que le lycée Saint-Exupéry, et dont la partie sud, la seule dotée d’un étage, conserve la trame constructive. Le reste des ateliers est bâti en rez-de-chaussée et couvert par une toiture en tôle ondulée munie de sheds, assurant l’éclairage côté nord. Le vaste atelier unitaire a été subdivisé en différents espaces, séparés par des cloisons vitrées ou aveugles, suivant les spécialités. La forme des toitures permet de comprendre les différentes phases de construction : à l'origine les ateliers comportaient 4 sheds, auxquels deux autres ont été ajouté au nord. Ces derniers sont d'une facture plus complexe : étrésillonnés de tirants métalliques en croix de Saint-André. Dans la partie ouest, une autre adjonction se singularise par 15 lanterneaux carrés (chaudronnerie et maintenance des matériels des espaces verts).

  • Murs
    • béton béton armé
    • béton béton armé mur-rideau
    • brique
  • Toits
    béton en couverture, bitume, tôle ondulée
  • Étages
    3 étages carrés
  • Couvertures
    • terrasse shed
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier tournant à retours en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    monte-charge
  • État de conservation
    remanié
  • Techniques
    • céramique
    • sculpture
  • Mesures
  • Statut de la propriété
    propriété de la région
  • Éléments remarquables
    réfectoire
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Bussière Roselyne
Bussière Roselyne

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Philippe Emmanuelle
Philippe Emmanuelle

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