Dossier d’œuvre architecture IA78002219 | Réalisé par
Bussière Roselyne (Rédacteur)
Bussière Roselyne

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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  • inventaire topographique
Résidences de la Tour et Saint-Maclou
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Philippe Ayrault, Région Ile-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mantes-la-Jolie
  • Commune Mantes-la-Jolie
  • Adresse Quai de la Tour , rue Henri-Clérisse ,
  • Cadastre 2014 AH 97 ; 392
  • Dénominations
    secteur urbain concerté

Ces deux résidences ont été construites par Raymond Lopez à l'emplacement des Bas quartiers. Elles affichent une franche modernité à proximité du centre ancien.

Continuant sa politique de résorption de l'habitat insalubre, le 26 février 1957 le conseil municipal décide de procéder à l’opération de rénovation de ce quartier qui est confiée à la SEMICLE. Une enquête démographique, économique et sociale est menée. En 1958, un premier projet est prêt et soumis à une autorisation préalable. Il est l’œuvre de Raymond Lopez, chef de groupe et des architectes d’opération C. Lévy Lebar et M. Gojard. Accepté le 18 août 1959, il concerne tous les îlots insalubres subsistants et prévoit la construction de 327 logements HLM. L’enquête a lieu entre le 26 janvier et le 11 février 1959 sous la direction du commissaire enquêteur M. Gauthier, maire de Follainville. En juillet 1959, un plan masse est réalisé montrant un projet en deux tranches composé uniquement de barres sur un îlot rendu complètement vierge. Le chantier commence en octobre 1960. Les habitants des bâtiments détruits doivent être logés dans une opération HLM de transit, rue Emile Zola. En 1961 le bulletin municipal publie les photographies des démolitions et l’affirmation du maire qui veut que « Mantes devienne une ville moderne ». La seconde tranche est alors envisagée : le 8 novembre 1962, l’état parcellaire estimatif des propriétés à exproprier dans l’opération est approuvé et en avril 1964 un plan masse montre qu’il est prévu de construire 8 petits immeubles identiques de quatre étages ainsi qu’une école maternelle. Seules les maisons de l’angle de la rue de la Gabelle et de la rue Louis Cauzard qui dataient des années Trente seraient conservées. L’ordonnance d’expropriation est publiée le 24 juin 1964. C’est à partir de ce moment qu’intervient l’architecte des bâtiments de France, M. Delaunay qui écrit le 30 octobre 1964 : « Contrairement à ce que vous m’avez écrit le 26 octobre, mon service devait être consulté pour les projets de démolition situés dans le champ de visibilité d’édifices protégés même s’il ne s’agissait pas d’immeubles classés ou inscrits à l’inventaire supplémentaire ». Dans ces conditions, l’ABF demande au maire de surseoir aux démolitions des immeubles dans l’îlot délimité par les Rues de la Gabelle, de la Pêcherie et Louis Cauzard. Le 2 avril 1965 un nouvel échange épistolaire aboutit à cette réponse de l’ABF : « l’instruction des différents projets […] suit une procédure singulière. En effet le permis de construire concernant la première tranche semble illégal puisqu’il ne comporte pas l’avis conforme du service des Monuments historiques qui n’a pas été consulté. Il en est de même pour les démolitions en cours, car le dossier ne lui ayant pas été soumis n’a pu recevoir l’autorisation préalable. Enfin en ce qui concerne la deuxième tranche, mon service attend toujours les documents demandés depuis le 11 janvier, soit depuis bientôt trois mois. » Le maire lui répond le 10 avril : « je partage entièrement votre point de vue sur la nécessité pour le service des Monuments historiques et des sites d’être saisi de tous les projets de construction qui intéressent à quelque titre que ce soit l’esthétique de la ville. […J’espère donc que vous serez très prochainement en mesure de donner votre avis…car il importe que l’opération de rénovation ne subisse pas de nouveaux retards.» Finalement, un nouveau projet est présenté en mai 1966, il est encore signé Lopez, Gojard et Pradel-Lebar, nouveau nom de Levy-Lebar. On voit sur ce projet que « La résidence Saint-Maclou est composée de cinq immeubles de logements ayant des caractéristiques architecturales identiques ». Sur ce nouveau plan un deuxième bâtiment est noté « à conserver » et devrait servir de maison de gardien, le 4-6-8 de la rue de la Gabelle. Il s’agit d’une concession faite à l’ABF, comme le relate le bulletin municipal : " Les monuments historiques ont exigé que soient conservés les vieux bâtiments du 4, 6, 8 rue de la Gabelle qui feront la transition entre les groupes HLM du quai de la Tour et les maisons traditionnelles de la rue Nationale et du secteur de la Collégiale. Cette judicieuse remarque a entraîné des complications juridiques de propriété assez sérieuses étant donné que les bâtiments en cause étaient déjà expropriés".

La résidence de la Tour est composée d'une tour et d'une barre comportant chacune 7 étages pour un total de 122+32 logements. Les cinq immeubles de la résidence Saint-Maclou sont tous conçus sur le même schéma : façades en plaques de pierre polie, couleur bleue des volets, des garde-corps et des menuiseries des fenêtres. Afin d'optimiser la vue depuis le pont sur ce complexe immobilier,les immeubles ont des hauteurs différentes : de R+2 à l'est, jusqu'à R+7 à l'ouest. Les cinq immeubles, orientés dans la même direction, sont disposés en quinconce afin d'optimiser les vues sur la Seine.

  • Murs
    • béton plaquis
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    2 étages carrés, 7 étages carrés
  • Couvertures
    • terrasse

Documents d'archives

  • AM Mantes-la-Jolie, Dossier Quai de la Tour

    Archives municipales, Mantes-la-Jolie
  • MALEK Houssam, La rénovation des îlots insalubres du centre de Mantes-la-Jolie. Diagnostic d'un processus de transformation urbaine. Dir. Loïc Vadelorge. Mémoire de master DHAU. Université de Paris est-Marne-la-Vallée. tapuscrit 2016

    Région Île-de-France, Service Patrimoine et Inventaire, Saint-Ouen-sur-Seine

Bibliographie

  • GREM, Mantes et Mantes-la-Ville de 1789 à nos jours. Groupe de recherches et d'éditions mantaises. Volume I (1789-1889) 1991, 406 pages, Volume II (1889-1939) 1990, 495 pages, Volume III (1939-1989) 1993

    Tome III p.198-200
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Bussière Roselyne
Bussière Roselyne

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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