Dossier d’œuvre architecture IA75001095 | Réalisé par
Philippe Emmanuelle (Rédacteur)
Philippe Emmanuelle

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
;
  • enquête thématique régionale, Architectures du sport en Ile-de-France
Piscine et centre sportif de la Cour des Lions
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France
  • Commune Paris 11e arrondissement
  • Adresse 9 rue Alphonse Baudin
  • Cadastre 2022 BD 51
  • Dénominations
    piscine, gymnase
  • Précision dénomination
    centre sportif

La rue Alphonse-Baudin, située dans le quartier Saint-Ambroise (Paris, 11e arrondissement), a été tracée sur une partie de l'ancienne impasse (ou "cul-de-sac") Saint-Sébastien lors des opérations de rénovation urbaine menées dans les années 1970-1980.

C'est dans le cadre de cette vaste opération de rénovation urbaine que l'architecte Philippe Canac, assisté de l'ingénieur Robert Bichon-Morel, reçoit au début des années 1980 la commande par la Ville de Paris d'un ensemble sportif à réaliser sur un terrain caractérisé par son exiguïté, impliquant donc de "superposer" les différentes fonctions du programme en hauteur.

Philippe Canac, né en 1928 et décédé en 2018, fait ses études à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts et les achève en 1954, en obtenant le prix du meilleur diplôme d'architecture (prix Guadet). En 1962, il est admis par concours au poste d'architecte des bâtiments civils et palais nationaux, au titre duquel il sera chargé des travaux à l'ENSBA (1968-1994), au Muséum national d'histoire naturelle (1974-1994), au Conservatoire national supérieur de musique (1980-1994) et au domaine national de Chalais à Meudon (1989-1994). Il exerce les fonctions d'architecte conseil de la mairie de Paris (1978-1994), d'expert agréé par la Cour de cassation, d'expert près de la cour d'appel de Paris, près du tribunal administratif de Paris et auprès des institutions européennes; il est également président de la Fédération nationale des architectes des collectivités publiques (1967-1969), président d'honneur de la Compagnie des architectes en chef des bâtiments civils et palais nationaux, et membre de l'Académie d'architecture. Philippe Canac maintient une agence à Paris (287, rue Saint-Jacques, Paris 14e) et réalise des immeubles d'habitation et des bâtiments ou des rénovations pour la ville de Paris (écoles maternelles, collège, lycée, complexe sportif, hôtel de police, etc.) [1].

Le programme qui lui est ici imposé implique la construction d'une piscine, d'une part et d'un ensemble de salles de sport, d'autre part, prévus pour être confiés à deux gestionnaires indépendants, chaque salle de l'équipement devant donc disposer de ses annexes (vestiaires et douches) de manière à pouvoir accueillir simultanément les usagers, les élèves des écoles voisines et les associations sportives du quartier. L'équipement est donc dit "intégré", caractéristique de la volonté de regrouper sous un même volume diverses pratiques. Il est inauguré en 1981.

[1] Notice biographique sur Philippe Canac, extraite du site internet du Centre d'archives d'architecture contemporaine, fonds 277 AA : https://archiwebture.citedelarchitecture.fr/archive/fonds/FRAPN02_CANAC.

De plan en L, le bâtiment réalisé répond très fonctionnellement mais astucieusement à toutes les exigences du programme. Il se présente comme un volume volontairement simple, en béton armé et aux façades sans modénature saillante, "dont l'architecture réside dans les proportions générales, les rapports entre les pleins et les vides, la forme des fenêtres (carrées ou rectangulaires aux angles arrondis) et la répartition des couleurs du revêtement autolavable en carreaux de grès étiré" [1] orangé-brun.

Il se compose de deux corps de bâtiments accolés, intégrés dans le même volume, mais dont la distinction est marquée, en élévation, par un très léger retrait de la façade. Dans le premier corps, le plus au sud, se trouvent la piscine, au rez-de-chaussée et à l'étage, le gymnase, tous deux de 20 x 40 m sur 7 m de hauteur libre, qui sont superposés. Dans le second corps de bâtiment, qui ne comporte que trois travées, au nord, sont répartis, sur quatre niveaux, les salles de sport, les vestiaires, les annexes (boxe, danse, judo, tennis de table, etc.). Une aire de jeux de plein air équipée pour la pratique du tennis surplombait à l'origine le gymnase ; sa surface de 730 m2 est aujourd'hui utilisée pour un projet d'agriculture urbaine (apiculture et potager).

La piscine, dont le bassin fait 25 m de long, est visible depuis la rue par de larges baies, qui permettent à la fois aux passants de voir les nageurs évoluer mais assurent également un éclairage naturel optimal. Leurs menuiseries sont en aluminium et elles sont équipées de vitrages doubles, isolants et teintés, afin de limiter le coût du fonctionnement et de la ventilation à air conditionné des locaux.

A l'intérieur du gymnase comme de la piscine, en partie haute des murs, les revêtements en mousse d'argile contribuent à l'inertie phonique de ces imposants volumes.

En superstructure, sur le toit-terrasse, se trouvent les caissons d'extraction et la machinerie de traitement de l'air, ainsi que celle des ascenseurs, dont les volumes ont été étudiés pour se fondre dans le paysage urbain.

[1] Cette description est largement tirée de l'ouvrage de référence de Marc Gaillard. GAILLARD, Marc, Architecture des sports, 107 réalisations exemplaires. Paris : Édition du Moniteur, 1982.

  • Murs
    • béton béton armé carrelage mural en céramique
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    4 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
  • Techniques
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, Propriété de la Ville de Paris
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Bibliographie

  • GAILLARD, Marc. Architecture des sports, 107 réalisations exemplaires. Paris : Édition du Moniteur, 1982.

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Philippe Emmanuelle
Philippe Emmanuelle

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.