Dossier d’œuvre architecture IA75001060 | Réalisé par
Philippe Emmanuelle (Rédacteur)
Philippe Emmanuelle

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
;
Mercier Marianne (Rédacteur)
Mercier Marianne

Chargée du recensement et de la protection au titre des Monuments historiques

Correspondante du label "Architecture contemporaine remarquable"

Conservation régionale des monuments historiques, DRAC Ile-de-France

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique régionale
Lycée Fresnel
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France
  • Commune Paris
  • Adresse 31 boulevard Pasteur
  • Cadastre 2020 CU 34
  • Dénominations
    lycée
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, cantine, chaufferie

Jeux de transparence pour une école d'optique : le lycée Fresnel.

HISTORIQUE ET PROGRAMME

 Ancienne école d'optique appliquée, le lycée Fresnel est un établissement lié au monde de l'enseignement pratique, conjugué à celui de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'optique et la lunetterie. D'abord intégrée à l'Institut d'optique créé en 1917, l'école est installée dans les nouveaux locaux de ce dernier, à l'angle du boulevard Pasteur et de la rue de Sèvres (Paris, 15e arr.). Le déménagement a lieu en 1926, sur un terrain mis à disposition par la Ville de Paris. L'inauguration se déroule en 1927 en présence de Gaston Doumergue, président de la République et d'Edouard Herriot, ministre de l'Instruction publique. L'Institut d'optique rassemble alors sur un même site : une école supérieure d’optique pour former des ingénieurs opticiens, un laboratoire central d’optique pour la recherche fondamentale et industrielle sur les appareils d'optique et les verres, une école professionnelle pour la formation des ouvriers spécialisés dans le travail du verre.

Cette configuration particulière ne présente pas de traits communs avec la structuration de l'enseignement technique par l’État, telle qu’elle apparaît à la fin du 19e siècle : sans lien avec la sphère privée et ses besoins économiques, l’école appliquée ne relève ni des écoles nationales professionnelles (créées en 1881) ni des écoles pratiques de commerce et d'industrie (créées en 1892), qui combinent traditionnellement formation théorique et travail en atelier. Elle échappe donc au cadre institué par la loi d’Astier du 25 juillet 1919[1]. En France, il n’existe qu’un seul établissement dédié à l’enseignement pratique de l’optique-lunetterie à Morez (Franche-Comté). Sur une initiative à l’origine communale, l’école primaire supérieure de Morez devient une école pratique d’industrie en 1895, puis une école nationale professionnelle de la lunetterie en 1925, dont les fameux bâtiments ont été construits par Paul Guadet (1873-1931).

 Après la seconde guerre mondiale, l'Institut renforce progressivement son activité de recherche et consolide sa filière d'enseignement supérieur dans le domaine de l'optique de précision, au détriment de la vocation appliquée de l'école professionnelle. Une scission amène l'école professionnelle à se séparer de l'Institut et à rejoindre le giron de l'Éducation nationale. Rattachée au statut des centres d'apprentissage créé dès 1939, l'école a pour programme pédagogique la formation des techniciens et cadres supérieurs de l'industrie et du commerce de l'optique, ainsi que des laboratoires de recherche. Le cursus scolaire dure de deux à quatre années et délivre le brevet d'enseignement industriel ou le diplôme de technicien. Le centre d'apprentissage comporte également une filière qui permet de rejoindre le baccalauréat et, ainsi, de poursuivre vers des études supérieures.

 Un nouveau terrain est donc acquis par le ministère de l'Éducation nationale peu avant 1950. Situé sur le boulevard Pasteur, à proximité de l'Institut d'optique, un nouveau bâtiment doit être construit. Ignorant les conditions précises de la commande ou du concours d'architectes, les documents d'archives disponibles indiquent seulement que les plans sont approuvés par le ministère de l'Éducation nationale en avril 1953[2], pour la construction d'un centre d'apprentissage de l'optique. Le permis de construire est déposé le 16 mai 1953 par les architectes Roger Richez et Michel Raclot[3], approuvé le 14 septembre suivant. L'école déménage en 1957, avec une capacité prévisionnelle de 500 élèves externes, garçons et filles. Il s'agit là d'un exemple précoce de mixité des élèves au sein même d'un bâtiment unique. Ce cas de figure est sans doute lié à la spécificité pédagogique de l'enseignement dispensé.

 Menée en 1959, la réforme Berthoin transforme le centre d'apprentissage en collège d'enseignement technique (CET). Dans les années 1960, l'établissement se révèle déjà trop exigu. Profitant de circonstances favorables liées à la construction du centre hospitalier Necker sur le terrain adjacent (156-160 rue de Vaugirard), également propriété du ministère de l'Éducation nationale, le centre d'apprentissage peut s'agrandir d'un bâtiment supplémentaire. La parcelle très étroite de celui-ci rendait quasi impossible la construction d'une extension. En profitant de la libération des terrains du futur centre hospitalier, le chantier peut alors être aisément conduit par l'arrière - terrassement, excavation, fondations - au lieu d'utiliser le seul accès des élèves sur le boulevard Pasteur. Les travaux sont donc menés conjointement par André Wogencsky entre 1965 et 1967. La densification de la parcelle a pour objectif de porter la capacité d'accueil à près de mille élèves. Le projet d'extension est approuvé par le ministère de l'Éducation nationale le 17 octobre 1963[4]. Son programme prévoit des salles d'enseignement, des ateliers et laboratoires, un gymnase.

Baptisé Fresnel en 1972, du nom du physicien Augustin Fresnel (1788-1827) à qui l'on attribue d'importants travaux sur la lumière[5], le CET devient lycée d'enseignement technologique et professionnel, tout en conservant la spécialité optique. Aujourd'hui, le lycée prépare à la fois au baccalauréat général scientifique et au baccalauréat professionnel d'optique-lunetterie. Un cursus d'études supérieures conduit également au brevet de technicien supérieur, puis à une licence professionnelle d'optique.

En 2002, le lycée obtient le label "lycées des métiers de l'optique".

 Les architectes

 Les recherches entreprises sur Roger Richez et son collaborateur Michel Raclot sont malheureusement restées infructueuses. Seule piste existante, l'agence Richez, en activité à Paris (11e arr .), s'est finalement révélée sans lien avec son homonyme Roger Richez.

 

[1]La loi d'Astier relative à l'enseignement technique, industriel et commercial, précisée par le décret du 12 juillet 1921, a jeté les bases de la formation professionnelle et plus particulièrement de l'apprentissage en créant les écoles de métiers, fondées sur un partenariat entre l'Education nationale et les professions, et en instaurant le certificat d'aptitude professionnel (CAP), diplôme venant sanctionner trois années de formation.

[2]Archives conservées dans l'établissement, non cotées.

[3]Archives de Paris, 1069 W 863.

[4]Archives nationales, 19940591 / 13.

[5]Travaux fondateurs de l'optique moderne ainsi que l'invention des lentilles employées pour l'éclairage des phares marins.

DESCRIPTION

Implantation dans le tissu urbain

Construit face au lycée Buffon, édifié par Émile Vaudremer en 1885, le lycée Fresnel se trouve sur une parcelle exiguë, peu profonde. À l'alignement du front bâti, le bâtiment principal est orienté vers l'est. Il est traditionnellement dénommé «bâtiment Pasteur». La façade se détache néanmoins du tissu environnant par sa grande surface plane vitrée, haute de sept niveaux et animée par deux bow-windows.

 L'extension construite par André Wogencsky, adjacente au centre hospitalier et traditionnellement dénommée «bâtiment Necker» forme un ensemble avec ce dernier. L'architecte a cherché à harmoniser la nouvelle construction avec les bâtiments de l'hôpital. Elle devait à l'origine être composée de deux niveaux sur pilotis, eux-mêmes posés sur un socle comportant un à deux niveaux semi-enterrés, de manière à former un préau couvert. La faiblesse des crédits alloués ont toutefois obligé André Wogencsky à réduire l'ambition du projet et à supprimer des espaces destinés à la détente des élèves, réduits par conséquent à la cour de 100 m2 et à la terrasse qui couvre le gymnase. Il en résulte un bâtiment monolithique, en barre et haut de quatre niveaux, dont les deux premiers sont enterrés. De larges ouvertures sont percées pour éclairer les salles d'enseignement du côté de l'esplanade aménagée par André Wogencsky et son épouse Marta Pan, auteure des sculptures et du mobilier. Cette esplanade s'apparente presque à une place publique. L'imbrication de ces dispositions devait permettre de servir un objectif tant pratique qu'esthétique : les élèves peuvent rejoindre le restaurant universitaire du centre hospitalier, dont l'environnement immédiat est valorisé par la résonnance avec la nouvelle façade postérieure de l'école d'optique. Le lien architectural avec l'école se révèle donc assez ténu.

 Plan

 Contraint par la faiblesse de la surface, le plan-masse du bâtiment consiste en une simple barre de dix-sept mètres de largeur. Deux escaliers droits, dont l'un est accessible depuis le porche d'entrée, sont placés aux extrémités. Les salles de classe et ateliers s'organisent par niveau, occupant soit toute la largeur de la barre, soit la moitié de celle-ci avec un couloir central servant de séparation.

 Le second bâtiment, ajouté en fond de parcelle, présente un plan en L, dont la longueur est mitoyenne du centre hospitalier. L'aile en retour abrite le nouveau gymnase. De moindre hauteur, ce bâtiment laisse pénétrer la lumière dans la cour.

 Répartition des espaces

 La confrontation de la description de l'article publié dans Glaces et verre[1] avec les plans conservés par l'établissement et ceux du permis de construire[2] permet de  comprendre l'articulation entre le programme pédagogique et l'architecture. La distribution générale, à la fois rationnelle et traditionnelle, privilégie les ateliers pratiques et laboratoires, en raison des besoins en surface, aux niveaux élargis par les saillies. Les niveaux occupés par des classes sans disposition particulière s'organisent autour d'un couloir central de séparation.

 Au rez-de-chaussée, se trouve la salle de mécanique-ajustage à laquelle est annexée une salle de traitements thermiques, ainsi que des vestiaires, une petite salle des professeurs et la loge du concierge placée à droite de l'entrée.

Au premier étage, sont installés un grand atelier d'optique sur la cour et un autre de lunetterie sur la rue. On y accède juste après avoir passé les bureaux de l'administration, en face desquels prend place un magasin de vente muni d'un petit cabinet d'examen de la vue, tous deux distingués par une paroi de glaces trempées.

Les deuxième, troisième et quatrième étages abritent l'enseignement théorique, particulièrement les sciences : sont prévus des amphithéâtres et salles de classe côté cour, les laboratoires d'optique et de mécanique nécessitant espace et lumière sont positionnés côté rue.

La partie située du côté de la saillie, au quatrième étage, est réservée aux ateliers de dessin, également plus larges et mieux éclairés.

Le cinquième étage est dévolu à l'optique de précision avec de vastes salles de polissage, plâtrage et glantage, collage, ébauchage et ébauchage mécanique. Sans couloir de desserte ni cloisons, ces salles occupent toute la largeur du bâtiment, tel un plateau technique. Un bureau des études et un bureau pour le chef des travaux permettent de superviser l'ensemble des opérations.

Le sixième étage est occupé par un vaste atelier de montage-réglage des instruments d'optique, également sur toute la largeur du bâtiment : vernissage, chromage, gravure, magasin aux verres. Deux petites salles de montage optique et de contrôle, ainsi que des vestiaires.

Au septième étage, se trouvent les logements du directeur et de l'économe.

Le premier sous-sol abrite cuisine et réfectoire, le seconds sous-sol, la chaufferie et les réserves.

Malgré la rationalité de cette distribution, il est permis de s'interroger sur la traduction spatiale du programme, tout particulièrement sur l'étroitesse surprenante des salles dédiées à l'enseignement pratique. Outre l'exiguïté du terrain, il est utile de rappeler que cette école est issue d'un établissement de recherche – d'où la présence de laboratoires et amphithéâtres, qui apparentent davantage ces dispositions à l'enseignement supérieur qu'à un traditionnel centre d'apprentissage. 

Le programme du second bâtiment comporte quatre salles d'enseignement général, trois salles de dessin industriel, une salle de collections et rangement des planches, une salle de technologie avec une salle de collections, une salle de permanence-bibliothèque, deux laboratoires d'optique avec un laboratoire photographique, un atelier de soufflage du verre, un atelier de soudage-câblage et travaux sur matières plastiques. Sa traduction spatiale conduira à installer des salles de classes et les nouveaux laboratoires d'optique et optométrie au premier sous-sol, les salles de technologie au second sous-sol, ainsi que des réserves et le gymnase semi-enterré. Au premier niveau, se trouvent les ateliers de soufflage et soudage, au second des salles spécialisées.

 Mode constructif

 Doté d'une structure intégralement en béton armé, le bâtiment sur rue dévoile des poteaux et nez-de-planchers apparents. Peints en blanc à l'origine, les poteaux filent à la verticale sur toute la hauteur de la façade, tandis que les horizontales sont teintées de gris. La façade en elle-même est donc libérée de sa fonction portante et peut-être close par des matériaux légers. Quant aux surfaces intérieures, elles sont libérées de la contrainte des murs qui jouent un rôle structurel, au profit de vastes espaces utiles à l'installation d'ateliers techniques et laboratoires. Le principe appliqué ici est une référence explicite à trois des cinq points de l'architecture nouvelle théorisée par Le Corbusier : ossature indépendante, façade libre, plan libre. Un document conservé dans les archives du lycée montre un avant-projet dessiné et daté de 1953, caractérisé par un mur-rideau. Non suivi, cet avant-projet n'en illustre pas moins l'intérêt des architectes pour les prémices de ce principe constructif.

 Le bâtiment situé en fond de parcelle présente également une structure entièrement en béton armé. Couvertes en terrasse, les maçonneries de façade sont exécutées en bois et aluminium d'un type similaire à celui du centre hospitalier[3]. Il convient de noter que le réseau de chauffage est raccordé à celui du centre hospitalier.

 Traitement des façades

 Le bâtiment principal de 1957 présente une façade entièrement vitrée, consistant en une grande surface plane animée par des parties en saillie, principalement deux larges bow-windows. Tout en brisant l'uniformité des travées, ces derniers produisent des jeux d'ombre au fil de la journée. La composition de la façade est rythmée par la répétition d'un module tripartite :

- Une allège constituée d'un bandeau de briques de verre translucide, creuses,

- Une baie transparente à menuiseries métalliques divisée en quatre pans, dont les deux centraux coulissent, les deux autres restant fixes,

- Une imposte à trois vitres ouvrantes en longueur.

Les menuiseries, réalisées par l'entreprise parisienne Ruhlmann[4], procurent un jeu de quadrillage, discrètement souligné par celui des briques de verre Dindeleux.

Cette composition associée à l'emploi du verre est sans doute à mettre en relation avec les réflexions sur la fenêtre et sa place dans la façade qui émergent dans les années 1950. Le trait le plus notable tient en la transparence des allèges, détail constructif qui confère une légèreté incomparable par rapport à la brique ou à la pierre précédentes. Simon Texier, dans son ouvrage sur les immeubles parisiens des années 1950[5], parle d'un «processus de dématérialisation de la façade» qui aboutira plus tard à la disparition complète de l'allège au profit d'une grande baie vitrée unique.

 Ce système de façade vitrée fait également explicitement référence aux constructions corbuséennes développées dans les années 1930 (Cité de refuge d'abord, en 1929-1933, puis immeuble Molitor à Boulogne-Billancourt et immeuble Clarté à Genève). Peu développé car interrompu par la crise des années 1930, ce type de façade demeure rare à Paris. Plus insolite encore, le principe corbuséen d'éclairement optimal des pièces est ici appliqué à un établissement scolaire consacré au verre et à la lumière. Les architectes se livrent alors à un jeu sur les différentes propriétés du verre et ses degrés de transparence. Roger Richez, interrogé par Glaces et verre, justifie le choix du matériau par son rejet des bâtiments scolaires sombres et par la nécessité d'un abondant éclairage à dispenser dans un bâtiment de 17 mètres de largeur comportant des niveaux peu élevés. Les différentes textures de verre employées contribuent pleinement à l'esthétique de la façade, tout en en rappelant l'enjeu plastique : «j'ai voulu que le verre, matériau clé de l'optique, fut mis en œuvre sous ses diverses formes, glaces, briques de verre creuses ou pleines, verre ondulé, verre dépoli»[6].

 La façade postérieure, beaucoup moins travaillée, présente quant à elle des allèges pleines. Les fenêtres en bandeaux soulignent les lignes horizontales. Seule la circulation verticale principale se distingue grâce à ses grands pans de briques de verre.

Très simples, les façades blanches et lisses du second bâtiment commandé à André Wogencsky sont uniquement marquées par des fenêtres en bandeau, qui rappellent les lignes horizontales de la façade antérieure, sur rue, que soulignent les allèges en verre. La lisibilité de ce bâtiment est aujourd'hui perdue. Surélevé en 1995, il a servi de soubassement à une seconde extension, due à Pierre de Blauwe. Très enclavée à cause de l'exiguïté de la cour, cette surélévation n'en joue pas moins avec son environnement :

-  La façade sur cour fait explicitement référence aux toits parisiens en zinc, tant par la forme que par les matériaux employés, entre autres, pour leurs nuances de gris («gris clair, gris alu»)[7].

- La façade donnant sur le centre hospitalier constitue, par un rappel formel, une variation sur la façade antérieure du premier bâtiment. Au-dessus du socle conçu par André Wogencsky, les niveaux supérieurs sont mis en valeur par un parement de tôle laquée qui reprend le principe du quadrillage, matérialisé par la superposition et l'alignement des pavés de verre. En partie centrale, une saillie se détache par son bardage de tôle laquée grise. Le pignon nord est traité par un long pan incliné, telle une grande diagonale qui vient briser les lignes horizontales et verticales. Cette surélévation contribue à renforcer la cohérence de l'esplanade, à laquelle elle procure une nouvelle façade.

 Décors

 Comme la majorité des centres d'apprentissage et autres établissements d'enseignement pratique, l'école appliquée d'optique présente peu, voire pas, de décors, à l'exception de la porte d'entrée. Réalisée au titre du 1% artistique, celle-ci est composée de glaces trempées ornées de quatorze motifs en bronze d'aluminium sur le thème du soleil et des signes du zodiaque. Sous la houlette du secrétariat aux Beaux-Arts du ministère de l'Éducation nationale, la commande au sculpteur Antoniucci Volti a été agréée par la commission du 12 mai 1954. La porte a été intégralement repeinte en vert à une date récente.

 Dans les intérieurs, le vestibule, la circulation principale et l'espace d'accueil situé au niveau des bureaux de l'administration présentent un traitement particulièrement soigné. Un jeu d'amplification du volume du vestibule, très éclairé, était à l'origine souligné par deux monumentales vitrines, closes par des glaces d'un seul tenant, pour la présentation des montages d'optique. Ces dernières ont été remplacées par des panneaux pleins et opaques. L'escalier principal, entièrement construit en comblanchien, est éclairé par des parois en briques de verre pleines qui procurent une lumière diffuse. Le même matériau élégant est employé pour le petit escalier conduisant aux bureaux de l'administration. Les autres revêtements de sol sont plus ordinaires : on trouve des petits carreaux de grès cérame dans les circulations secondaires, conservés pour certaines, et du lino dans les salles de classe et ateliers (changé depuis).

 De manière générale, cet établissement se distingue surtout par sa clarté étudiée, due aux larges vitrages, pans de verre, matériaux translucides ou clairs, l'architecte ayant pour préoccupation d'offrir à la jeunesse des conditions de travail confortables.

 Modifications

 La principale modification qui affecte la façade vitrée du bâtiment historique a eu lieu à une date indéterminée, consistant en le doublage intérieur des allèges vitrées par des panneaux isolants. Cette intervention entraîne donc la perte inévitable de la transparence d'origine. La paroi vitrée située juste au-dessus de la porte d'entrée a également été comblée. Enfin, l'espace d'accueil desservant les bureaux administratifs a perdu ses glaces trempées, qui servaient d'une part à isoler l'espace du secrétariat, d'autre part à séparer le magasin de lunetterie des bureaux.

 Le sous-sol abritant la cuisine et le réfectoire témoignait d'un traitement soigné, aujourd'hui disparu au fil de rénovations : un accès par une porte translucide, une hotte monumentale en verre imprimé. Seuls les globes en verre soufflé ont été conservés pour l'éclairage.

[1]Glaces et verre, Le clair et plaisant immeuble de l'Êcole d'optique appliquée, décembre 1957, n°153

[2]Archives de Paris, 1069 W 863.

[3]Archives nationales, 19940591 / 13.

[4]Archives conservées dans l'établissement, non cotées.

[5]Simon Texier, Paris 1950, un âge d'or de l'immeuble, cat. exp. Pavillon de l'Arsenal, 2010

[6]Roger Richez, in Glaces et verre, Le clair et plaisant immeuble de l'Êcole d'optique appliquée, décembre 1957, n°153

[7]Archives régionales, 903 W 1062 /1063 / 1066 et 1086.

  • Murs
    • béton béton armé
    • verre
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    7 étages carrés
  • Couvrements
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Énergies
  • Typologies
    ;
  • Statut de la propriété
    propriété de la région, Propriété du Conseil régional d'Île-de-France.
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections

  • Précisions sur la protection

    Label Architecture contemporaine remarquable (ACR) décerné en 2020.

Annexes

  • SOURCES
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Philippe Emmanuelle
Philippe Emmanuelle

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Mercier Marianne
Mercier Marianne

Chargée du recensement et de la protection au titre des Monuments historiques

Correspondante du label "Architecture contemporaine remarquable"

Conservation régionale des monuments historiques, DRAC Ile-de-France

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.