Dossier d’aire d’étude IA95000178 | Réalisé par
Cueille Sophie
Cueille Sophie

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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  • inventaire topographique
ville thermale d'Enghien-les-Bains
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
  • (c) Conseil général des Hauts-de-Seine

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Enghien-les-Bains
  • Adresse
    • Commune : Enghien-les-Bains
      Cadastre : 1995 AB, AC, AD, AE, AH

Née de l'exploitation d'eaux sulfureuses au début du 19e siècle, la station thermale d'Enghien-les-Bains doit aussi sa prospérité à la présence de son lac, paysage exceptionnel offrant toutes les qualités d'un site propice à la villégiature. Douceur climatique, cures et divertissements en ont fait la première station thermale française aux portes de la capitale.

Établissements thermaux, casinos et promenades, reconstruits au gré des modes, constituent le coeur de l'histoire de la ville d'eau. Tout d'abord village émaillé de cottages et de châlets pittoresques érigés au bord du lac, elle devient, en 1850, une véritable commune répondant ainsi à la constante progression du flux des baigneurs saisonniers et à I'augmentation de la population. Durant presque deux siècles, les choix architecturaux et urbains des différents édiles ainsi que ceux des commanditaires, propriétaires et spéculateurs, ont forgé l'image de la ville. Villas et immeubles de tous styles, se côtoient avec une prédominance de l'Art nouveau et de l'Art Déc0.

Le contenu de l'étude d'inventaire réalisée sur la ville d'Enghien-les-Bains, ainsi que l'ouvrage publié : "Enghien-les-Bains, Architecture et décor" sont accessibles dans la Rubrique Documentation - Liens web en bas de page.

La station thermale d'Enghien les Bains a été créée quasi ex nihilo au début du 19e siècle. Durant deux siècles elle se développe pour devenir la ville d'aujourd'hui qui compte, au dernier recensement, 10 368 habitants. Les principales étapes sont les suivantes : 1766, découverte des eaux par Louis Cotte. 1772, Le Veillard, déjà exploitant des eaux de Passy est attiré par celles d'Enghien et se porte acquéreur de leur concession auprès du prince de Condé. 1803, la concession passe aux mains de madame Gauthier, sœur du banquier Benjamin Delessert. 1811, construction du premier établissement thermal sur les bords du lac. L'amorce du premier quartier, dévolu aux soins thermaux est lancée. 1820, la qualité des eaux est confortée par une étude sur les eaux du royaume. 1821, arrivée de Jean-Baptiste Péligot, administrateur des hôpitaux de Paris. De nouvelles sources sont découvertes. Il modifie le premier établissement thermal et le nouvel établissement de la Pêcherie est construit. 1824, le premier hôtel de la station est construit, l'Hôtel des Quatre pavillons. Péligot lance alors un grand projet de lotissement des bords du lac, destiné à la villégiature. Si l'ensemble n'est pas totalement réalisé, on peut considérer que c'est entre les années 1830 et 1840 que le premier quartier de la ville est établi sur les bords du lac. En 1847, on compte 43 maisons de campagne sur ses rivages. 1846, construction de la gare qui permet le développement d'un nouveau quartier entre la gare et le lac. Cafés, restaurants, chalets se multiplient ainsi que les activités de loisir. 1850, le territoire jusqu'alors partagé entre les communes de Deuil, Soisy, Saint Gratien et Epinay, devient la commune d'Enghien les Bains : près de 175 ha dont 40 occupés par le lac. En 1851, la ville compte 13 voies. 1853, création du cimetière au nord. 1854, construction du Temple au nord également qui contribue au développement d'un quartier de maisons dans sa périphérie.1860, construction d'une église et en 1863, de la mairie école avec percement de nouvelles rue et ainsi développement d'un nouveau pôle urbain. La prospérité des années 60 est interrompue par la guerre de 1870. Fin du 19e et début 20e percement de nouveaux boulevards (notamment sur le plateau d'Ormesson, la rue Félix Faure ou le bd Sadi Carnot) qui conduit à la constructions de nombreuses villas et pavillons. Les quartiers nord se développent également avec la percée de nouvelles voies (rue Peligot, rue Alphonse Haussaire...). Les immeubles deviennent de plus en plus nombreux. En 1900-1902, l'image du casino, emblématique de la ville, se dessine avec la construction du grand casino sur le lac. Il sera à maintes reprises transformé mais restera toujours sur ce même site. L'édification de la jetée promenade en 1910 conforte l'aspect de ville d'eau. Apparaît également à cette période le phénomène des lotissements concertés privés comme la Villa des Sureaux, la Villa d'Ormesson, La Villa Messenie ou la Villa Cresson. Durant l'entre guerre a lieu une véritable renaissance urbaine avec tout particulièrement la construction de nouveaux équipements (poste, école, central téléphonique, square, crèche et l'édification d'un nouveau bâtiment thermal en 1933). La construction de grands immeubles Art déco, entre 1920 et 1930, s'impose dans toute la ville ainsi que de nouveaux lotissements dont le lotissement Taupin. Après la seconde guerre mondiale, de grands projets urbains modifient certains aspects de la ville. Parmi les grands chantiers, celui du lycée en 1950. Mais il faut aussi évoquer les aménagements de jardins, la piscine du casino, la construction d'immeubles pour pallier au manque de logement (notamment l'angle du casino au niveau de la rue du Général de Gaulle, et au sud ouest de la commune dans des espaces laissés encore vacants). Le centre ville subit une profonde modification avec la reconstruction de l'îlot du marché en 1978 suivie de la ZAC du centre ville puis de celle du front du lac. P lus récemment, de nouveaux équipements ont vu le jour (centre d'art, bibliothèque, nouvel établissement thermal, jardins...) ainsi que la rénovation totale du casino. La municipalité en place lors de l'étude d'Inventaire a créé une ZPPAUP, instaurée en 2007 protégeant ainsi une grande partie du patrimoine de la station thermale.

  • Sites de protection
    zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager

La ville s'est développée dans un site privilégié : autour du lac, et au pied de la colline de Montmorency, éléments paysagers qui outre la présence de sources thermales ont été des éléments majeurs pour le développement de la ville comme lieu apprécié de la villégiature parisienne. Le territoire est aujourd'hui entièrement bâti et les espaces vacants organisés en parcs et espaces de promenade.

Date d'enquête 2008 ; Date(s) de rédaction 2010
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Cueille Sophie
Cueille Sophie

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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