Dossier d’œuvre architecture IA77001056 | Réalisé par
Philippe Emmanuelle (Rédacteur)
Philippe Emmanuelle

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
;
Mercier Marianne (Rédacteur)
Mercier Marianne

Chargée du recensement et de la protection au titre des Monuments historiques

Correspondante du label "Architecture contemporaine remarquable"

Conservation régionale des monuments historiques, DRAC Ile-de-France

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique régionale
Lycée François-Couperin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Stéphane Asseline, Région Ile-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France
  • Commune Fontainebleau
  • Adresse route Hurtault
  • Cadastre 2020 AW 19
  • Dénominations
    lycée
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, cantine, préau

L'appel de la forêt : le lycée François-Couperin de Fontainebleau

HISTORIQUE ET PROGRAMME : UN LYCEE DE GRAND AIR EN ILE-DE-FRANCE 

Vers la création d’un lycée d’Etat de jeunes filles à Fontainebleau

Véritable révolution, le décret du 25 mars 1924 établit pour l’enseignement secondaire féminin des programmes identiques à ceux des lycées de garçons et offre aux jeunes filles la possibilité de préparer et de passer le même baccalauréat[1]. Bien qu’elles soient en moyenne, jusqu’à la fin des années 1930, trois fois moins nombreuses que leurs camarades masculins à travailler pour l’obtention de cet examen, elles choisissent de plus en plus cette voie car elle leur offre la possibilité d’exercer un métier dont elles peuvent raisonnablement penser qu’il sera lucratif et leur garantira une certaine indépendance matérielle. Aussi les effectifs féminins dans l’Enseignement du Second degré augmentent-ils régulièrement durant l’entre-deux-guerres et de nombreuses municipalités, qui ne proposaient jusqu’alors que des cours du soir à ces élèves, se battent pour leur déménagement dans des locaux plus conformes et leur transformation en collèges.

C’est le cas de la ville de Fontainebleau, dont le maire, le docteur Clément Matry, acquiert en 1930, au 35, rue Saint-Honoré, l’hôtel de Maintenon, entouré d’un vaste parc, pour y installer les cours secondaires féminins qui se tenaient rue Grande et ouvrir un internat[2]. A partir de 1948, cet établissement devient le groupe féminin du lycée mixte de Fontainebleau[3]. Il accueille près de 600 jeunes filles à la fin des années 1950, mais dans des conditions de fortune que ne manquent pas de dénoncer ses directrices successives. En octobre 1955, Madame Solon, fraîchement nommée à la tête de l’établissement, écrit au recteur de l’Académie pour l’alerter sur sa situation sanitaire : « notre équipement en douches à l’internat est inexistant, deux baignoires alimentées par l’eau chaude de la cuisine réussissent tout juste à obliger les élèves à se laver chez elles le dimanche » ; « il n’y a pas d’infirmerie et les grippes se soignent au dortoir »[4]. Elle conclue : « un nouveau lycée est indispensable, nous refusons des élèves à longueur d’année. Malgré cela, les salles de classes sont surchargées, professeurs et élèves ne peuvent circuler une fois tout le monde rentré car il n’existe pas d’allées entre les tables, le lieu n’est pas adapté à sa destination [5] ».  

A partir de 1957, c’est la nouvelle directrice du groupe féminin, Madame Bouynot, qui, en concertation avec Paul Séramy, professeur d’allemand au lycée de Fontainebleau, devenu maire de la ville en 1959, porte la création de ce qui n’est encore qu’un nouvel internat en complément de l’hôtel de la rue Saint-Honoré. Une première parcelle d’environ deux hectares, propriété de la Préfecture de la Seine-et-Marne, est cédée à l’Etat (Ministère de l’Education nationale) à titre gratuit, pour la construction de cet internat si attendu. Mais grâce à un jeu complexe d’échange de terrains entre la commune de Fontainebleau et l’administration des Eaux et Forêts et le versement d’une soulte (financement municipal et subvention du Ministère) [6], ce sont finalement huit hectares de forêt, situés à l’ouest de la localité, qui sont mis à disposition du projet.

Ce dernier change bientôt d’échelle pour se transformer en un lycée de jeunes filles prévu pour accueillir 1100 élèves, dont 330 externes, 70 externes surveillées, 400 demi-pensionnaires et 300 internes. « En raison de sa proximité avec un quartier résidentiel et de son caractère boisé, cet emplacement réunit en effet des conditions particulièrement favorables à l’implantation d’un établissement scolaire plus ambitieux »[7].

Par arrêté ministériel en date du 12 septembre 1960, c’est l’architecte en chef des Bâtiments civils et des Palais nationaux, Rogatien de Cidrac (1909-1997), qui est désigné pour sa réalisation. Diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts en 1936, il débute sa carrière au Moyen-Orient (Liban, Egypte, Syrie) avant d’être appelé en 1939 sous les drapeaux et de s’engager dans les Forces Françaises Libres (sous le nom de code de Robert Beauroir). A la fin de la guerre, il s’établit en France et est nommé architecte en chef de la Reconstruction en 1946 et la même année, architecte de la Marine marchande. En 1951, il est promu architecte en chef des Bâtiments civils et des Palais Nationaux. En 1958, il succède à son confrère Jacques Warnery et devient en 1959 conservateur du Domaine national de Fontainebleau. La rénovation du palais, soutenue par le Ministre de la Culture André Malraux, sera « le grand œuvre de sa vie »[8]. « Ne professant aucun dogme », car « on ne trouve chez lui aucune production uniforme et normalisée »[9] , il est un véritable touche-à-tout et s’’illustre aussi bien dans la construction de nombreuses centrales électriques – comme celle, souterraine, de la Bathie (chute de Roselend) à l’entrée de la vallée de la Tarentaise, conçue avec Albert Laprade (1954-1961) – que dans celle de groupes scolaires en région parisienne (Maisons-Laffitte, Mantes-la-Jolie, Sartrouville, Viroflay, etc.) ou d’HLM. A Fontainebleau, il fournit les plans de ceux de la rue Saint-Honoré et du groupe des « Lilas » situé juste en face du lycée. Il y signe également les bâtiments du campus de l’Institut européen d’Administration des Affaires (INSEAD) avec Bernard de La Tour d’Auvergne.

Rogatien de Cidrac s’attelle immédiatement à la tâche et remet un premier plan de masse, dans lequel les bâtiments du futur lycée de jeunes filles s’égrènent du sud au nord de la parcelle. L’internat, placé au sud-est de la composition, est toutefois jugé trop proche des nuisances sonores générées par le trafic de la route nationale n° 7[10] et la conception d’ensemble semble peu adaptée à la qualité du site[11].

Le modèle déterminant des lycées de Grand Air

Mme Bouynot a en effet d’autres modèles en tête pour son établissement : « le futur Lycée de jeunes filles, dit « Lycée de grand air » et pris sur la forêt, exige une vie salutaire pour tous ses occupants et le respect des arbres que le maçon fait dépérir » déclare-t-elle en octobre 1960[12]. Elle convoque en particulier une référence : celle du Lycée de Grand Air de La Baule (Loire-Atlantique).  

Portés par le courant hygiéniste de l’après-guerre[13], les lycées « climatiques » ou de « Grand Air » appartiennent à une génération d’établissements créés en France peu après la Seconde Guerre mondiale pour permettre l’éducation des enfants dont la santé fragile nécessite l’exposition à un air pur, le plus souvent balsamique et marin.

L’un des prototypes du genre, à la manière d’un « sanatorium pour les maîtres et les élèves [14]», est inauguré en 1952 à Arcachon (Gironde) sur les plans de Paul Domenc, premier Grand Prix de Rome et architecte en chef des Bâtiments civils et des Palais nationaux. Ses différents bâtiments sont implantés sous la forme de pavillons séparés et de plateaux de sports répartis au sein de la forêt, dans un parc de dix-sept hectares, situé sur le versant sud d’une dune bénéficiant d’un ensoleillement journalier maximum. Il ne reçoit les vents océaniques qu’atténués et tamisés par les vallonnements de son terrain sablonneux et ses nombreuses plantations de pins et de chênes. Le lycée se démarque par ses larges baies laissant abondamment pénétrer la lumière et par ses passages couverts, reliant les pavillons entre eux et faisant office de préaux et de brise-vents, mais il se rattache encore, par son architecture à la fois « palatiale » et régionaliste, aux années trente. En revanche, le lycée de Grand Air de La Baule, terminé en 1954 par l’architecte Claude Béraud[15], inaugure, pour ce type d’établissement « climatique », le recours à un plan de masse plus ouvert, constitué de longues barres aux orientations différentes, disposées de manière très lâche sur la parcelle afin de délimiter des cours.

C’est de cette réalisation que Rogatien de Cidrac est invité à s’inspirer, « pour se détacher d’un parti de composition trop rigide », « procéder à des coupures et prévoir des bâtiments moins importants, d’un aspect plus discret, pour s’intégrer également à l’ambiance de la Ville de Fontainebleau et tenir compte de son caractère exceptionnel dû au voisinage du Palais »[16].

En mai 1961, l’architecte soumet un nouveau projet à la section spéciale du Conseil général des Bâtiments de France[17] : le bâtiment de l’administration et des logements de la direction (1) est reporté au sud, à l’intersection de plusieurs allées forestières. L’externat occupe l’est du site, du côté de la ville mais il est davantage éloigné de la route nationale n° 7 que dans la première mouture et la municipalité prévoit la création d’un passage souterrain pour permettre aux lycéennes d’y accéder en toute sécurité sans avoir à franchir cet axe de circulation majeur. Pour éviter des constructions de grandes hauteurs, cet externat est divisé en deux bâtiments parallèles : celui des classes d’enseignement général (8) (le plus proche de la route) et celui des classes spécialisées (9), tous deux orientés est-ouest. Les chênes bicentenaires et la pinède sis au centre du terrain forment une coupure naturelle avec l’internat, tourné vers le calme de la forêt et également composé de deux bâtiments de dortoirs, l’un plus court et orienté nord-sud (3) et l’autre, long et orienté est-ouest (4), prolongé par des logements (5). Le bâtiment des cuisines, des réfectoires, de la buanderie et de l’infirmerie (2) est implanté au nord, à proximité d’une voie de desserte destinée aux livraisons et doté d’une chaufferie séparée (10) en raison de la présence, à une certaine profondeur, d’une nappe phréatique empêchant de l’inclure dans son sous-sol[18]. Les plateaux de sport sont prévus au sud, dans une zone où les arbres sont moins anciens et moins denses ; un gymnase (6) les sépare du reste du campus.

La construction est entreprise en 1961, elle démarre par les deux premières tranches correspondant à la réalisation de l’internat, de la chaufferie et du bloc réfectoires-cuisines-buanderie-infirmerie. Menées sous la maîtrise d’ouvrage de l’Etat (Ministère de l’Education nationale), elles sont livrées pour la rentrée scolaire de septembre 1963. Les deux tranches suivantes (externat), conduites sous la maîtrise d’ouvrage de la Ville, s’achèvent, après bien des atermoiements financiers[19], en 1968.

Conformément au décret du 18 mai 1951, ce sont un peu plus de 100 000 francs qui sont consacrés à la décoration de l’établissement au titre du 1% artistique : en 1974, François Gillen (1914-1997) créé pour le foyer du plus vaste bâtiment d’internat huit vitraux en dalles de verre ornés de motifs géométriques[20]. Un panneau décoratif en mosaïque et pâte de verre de 13 m 2 aurait également été conçu par l’artiste pour le hall d’entrée de l’externat[21] (non vu).

[1] HERY, Evelyne, « Quand le baccalauréat devient mixte », Clio, histoire, femmes et sociétés [En ligne], 18 / 2003, mis en ligne le 4 décembre 2006, consulté le 30 septembre 2016. URL : http:// clio.revues.org/612/ p. 1.

[2] JACQUIN, François, « Un lycée en forêt, François Couperin », La revue de l’histoire de Fontainebleau et de sa région, n° 14, mai 2018, pp. 24-27.

[3] Le lycée François 1er, ex-collège masculin Carnot, bâti à partir de 1882 sur les plans de l’architecte Henri Proust rue Victor Hugo. 

[4] Archives nationales, AJ 16 8579, rapport de la directrice du groupe féminin du lycée mixte de Fontainebleau au recteur de l’Académie, 10 octobre 1955.

[5] Ibid.

[6] JACQUIN, François, « Un lycée en forêt, François Couperin », La revue de l’histoire de Fontainebleau et de sa région, n° 14, mai 2018, p. 24.

[7] Archives nationales, 1978 0614 337-338, Conseil général des Bâtiments de France, section spéciale des bâtiments d’enseignement, compte-rendu de la séance du 8 novembre 1960, p. 1.

[8] Archiwebture, base de données d’inventaires du Centre d’archives de l’Institut Français d’Architecture, fonds CIDRAC, Rogatien de (1909-1997), 280 AA, notice biographique, 2005.

[9] BRICHET, Robert, « Grands architectes – R. de Cidrac », brochure, Paris, s.d., p. 2.

[10] Actuelle route Hurtault.

[11] Archives nationales, 1978 0614 337-338, Seine-et-Marne, constructions scolaires, lycée de jeunes filles de Fontainebleau, Conseil général des Bâtiments de France, section spéciale des bâtiments d’enseignement, compte-rendu de la séance du 8 novembre 1960, p. 2.

[12] Archives nationales, 1978 0614 337-338, Seine-et-Marne, constructions scolaires, lycée de jeunes filles de Fontainebleau, plan de masse du futur établissement, observations du chef d’établissement présentées en application de la circulaire ministérielle du 16 février 1953, rapport du 27 octobre 1960, p. 3.

[13] Des « Etats généraux du thermalisme et du climatisme » se tiennent à Paris en mars 1947.

[14] CHARNEAU, Bertrand, « Le lycée Grand Air d’Arcachon », Focus – Région Aquitaine [en ligne], février 2012, consulté le 28 février 2020. URL : http://inventaire.aquitaine.fr/decouvertes-virtuelles/focus/le-lycee-grand-air-darcachon.html

[15] RAMBERT, Charles, Constructions scolaires et universitaires, collection L’Architecture française de nos jours, Paris, Vincent Fréal et Cie, 1954, pp. 93-98.

[16] Archives nationales, 1978 0614 337-338, Seine-et-Marne, constructions scolaires, lycée de jeunes filles de Fontainebleau, Conseil général des Bâtiments de France, section spéciale des bâtiments d’enseignement, compte-rendu de la séance du 8 novembre 1960, p. 2 et 3.

[17] Archives nationales, 1978 0614 337-338, Seine-et-Marne, constructions scolaires, Ministère de l’Education nationale, Fontainebleau, lycée de jeunes filles, plan de masse et d’implantation, 30 janvier 1964.

[18] Archives nationales, 1978 0614 337-338, Seine-et-Marne, constructions scolaires, lycée de jeunes filles de Fontainebleau, Conseil général des Bâtiments de France, section spéciale des bâtiments d’enseignement, compte-rendu de la séance du 25 mai 1961, p. 1. 

[19] En décembre 1965, l’architecte fait savoir au maire de Fontainebleau que les travaux de l’externat vont devoir être interrompus car les entreprises n’ont pas reçu les acomptes demandés. Paul Séramy intervient alors à plusieurs reprises auprès du Ministère de l’Education nationale pour obtenir de nouvelles aides financières ; certains travaux sont, malgré tout, différés compte-tenu des coûts - comme la construction d’un garage à bicyclettes, l’exécution des clôtures délimitant l’établissement ou encore l’aménagement des espaces verts. Ils seront finalement achevés en 1968.

[20] Art / Lycées (1951-1993). Le 1 % artistique en Région Île-de-France. Paris, Conseil régional d’Île-de-France, 1994, p. 60-61. Ces vitraux n’ont pas été retrouvés lors de la visite de l’établissement. 

[21] JACQUIN, François, « Un lycée en forêt, François Couperin », La revue de l’histoire de Fontainebleau et de sa région, n° 14, mai 2018, p. 25. Ce panneau semble également avoir disparu.

DESCRIPTION

Le parti pris d’une mise en œuvre traditionnelle, dérogeant aux normes imposées par le Ministère de l’Education nationale

Implanté à l’ouest de la ville, sur une vaste parcelle limitée au nord par la route des Gorges de Franchard et à l’est par la route Hurtault, le lycée, rebaptisé François Couperin en hommage au compositeur dont la famille était originaire de la commune de Chaumes-en-Brie[1], est composé de bâtiments librement disséminés à l’orée de la forêt, dont les orientations et les hauteurs diverses viennent casser la rigueur des plans longitudinaux et des travées régulières.

Si la nette séparation des externats (à l’est) et internats (à l’ouest) répond bien aux instructions ministérielles édictées le 28 janvier 1949[2], Rogatien de Cidrac obtient l’autorisation des Bâtiments de France « de donner à ses façades l’aspect convenant à la situation particulière de ce lycée en forêt de Fontainebleau et à proximité d’une Ville ayant un caractère patrimonial aussi marqué »[3].

Aussi fait-il le choix d’une ossature en béton armé mais établie sur une trame plus large que celle encore de rigueur (1, 75 m), pouvant aisément être modulée en fonction de la destination des locaux. Pour que ceux-ci s’accordent tout particulièrement à l’environnement boisé de l’établissement, de Cidrac privilégie des matériaux soignés : murs pignons en gros moellons de grès du pays, cadres et appuis préfabriqués en béton laissé apparent, revêtements extérieurs en tesselles de pâte de verre grises, brunes et beiges, aux teintes neutres faisant écho au terrain sablonneux, sols en dalles d’ardoise, menuiseries en acier dépoli – l’ensemble renforçant l’impression d’immersion en pleine forêt de Fontainebleau.

L’horizontalité des édifices, soulignée par les toits-terrasses, les épaisses corniches débordantes et les auvents surmontant les entrées, forme un écrin pour toutes les espèces de conifères du parc, dont les troncs et les branches partent à l’assaut du ciel.

Cette volonté d’ouvrir une fenêtre sur la nature est particulièrement sensible dans le pavillon d’entrée abritant l’administration, sis au sud. Le mur du fond de son hall d’honneur est ainsi constitué d’une paroi entièrement vitrée, permettant au regard de se diriger sans obstacle vers les cours arborées et autorisant des effets de transparence et de reflets. Les bâtiments d’externat (actuels bâtiments G et S) s’élèvent sur deux étages carrés, tandis que ceux de l’internat en présentent trois et le bloc infirmerie-réfectoires-cuisines un, sans jamais dépasser la cime des arbres.

Seul se distingue dans ce cadre relativement uniforme le gymnase, de plan oblong, aux murs-pignons bardés de bois, dont les lignes courbes tranchent avec les barres rectilignes voisines. Sa charpente est formée de longues poutres en bois courbé, la façade la plus haute dispensant un éclairage unilatéral abondant. Il s’agit d’un exemple intéressant de la genèse de ce programme sportif dans un établissement initialement réservé à des jeunes filles. 

Modifications ultérieures

Devenu une cité scolaire (CES + lycée) en 1971, l’établissement commence à accueillir des garçons mais la mixité ne s’y impose que tardivement, en 1976.

Au fil du temps et malgré son importante capacité, les élèves s’y sentent bientôt à l’étroit et des extensions sont bâties entre 1991 et 1994 :

-          Le bâtiment J en arc de cercle, aux vitres teintées, érigé dans le prolongement des classes d’enseignement général. Il accueille sept classes supplémentaires, ainsi qu’une salle de musique, une salle d’art plastique, un laboratoire de langues, un dépôt pour les cartes de géographie, un laboratoire photo et au rez-de-chaussée, des bureaux pour l’administration, un foyer pour les élèves, un hall et un préau.

-          Le bâtiment de l’infirmerie, des cuisines et du réfectoire reçoit une adjonction demi-circulaire accolée à sa façade antérieure, qui permet la mise en place d’un self-service avec deux files de distribution et deux salles à manger.

-          Une loge et un logement du gardien sont élevés à l’entrée de l’établissement, ainsi qu’un abri pour les cycles.

Deux kiosques en bois faisant office de préau sont construits entre 1997 et 1998 au milieu des cours, mais sans abattage d’arbres et dans une teinte foncée qui s’intègre bien au site.

 Le terrain du lycée est amputé de deux hectares au sud, afin que voit le jour un IUT de gestion des entreprises et des administrations, inauguré en 1995.

 Hormis le remplacement de certaines huisseries (portes battantes en PVC), le lycée a conservé une bonne partie de ses aménagements intérieurs : sols en carreaux de grès cérame coloré, blocs sanitaires, mobilier (notamment dans l’infirmerie, avec ses lits en fer blanc), éclairage de second jour des salles de classes.

 

 

[1] Située à une vingtaine de kilomètres de Fontainebleau, au nord de Melun (77).

[2] PESCHARD, Marcel, « Les Etablissements de l’Enseignement du Second degré », L’Architecture d’aujourd’hui, n° 34, février-mars 1951, p. 8.

[3] Archives nationales, 1978 0614 337-338, Seine-et-Marne, constructions scolaires, lycée de jeunes filles de Fontainebleau, Conseil général des Bâtiments de France, section spéciale des bâtiments d’enseignement, compte-rendu de la séance du 18 juillet 1961, p. 4. 

 

  • Murs
    • béton béton armé
    • grès moellon
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    2 étages carrés, 3 étages carrés
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Énergies
  • Jardins
    massif d'arbres, pelouse
  • Typologies
    ;
  • Techniques
    • céramique
  • Représentations
  • Statut de la propriété
    propriété de la région, Propriété du Conseil régional d'Île-de-France.
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections

  • Précisions sur la protection

    Label Architecture contemporaine remarquable (ACR) décerné en 2020.

Annexes

  • SOURCES
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Philippe Emmanuelle
Philippe Emmanuelle

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Mercier Marianne
Mercier Marianne

Chargée du recensement et de la protection au titre des Monuments historiques

Correspondante du label "Architecture contemporaine remarquable"

Conservation régionale des monuments historiques, DRAC Ile-de-France

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.