Dossier d’œuvre architecture IA77000939 | Réalisé par
Sol Anne-Laure (Rédacteur)
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Py-Fauvet Constance (Contributeur)
Py-Fauvet Constance

En 2019-2020, stagiaire au service Patrimoine et Inventaire auprès d'Anne Laure Sol. Étudiante en Master 2 Histoire de l'Architecture, Paris I.

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Girard Fanny (Contributeur)
Girard Fanny

Stagiaire au service de l'Inventaire d'Ile-de-France en février 2020

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  • enquête thématique régionale, ateliers d'artistes en Ile-de-France
Ensemble d'ateliers
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Dénominations
    atelier
  • Genre
    d'artiste

En parallèle de la constitution de la colonie de Barbizon, quelques peintres sont attirés par Bourron et Marlotte, villages distincts qui fusionnent officiellement en 1919 mais dont l’association est dans les faits bien plus ancienne. Les premiers artistes, notamment Caruelle d’Aligny et Jean-Baptiste Corot, arrivent à partir de 1822 et découvrent Barbizon, Chailly et Marlotte. L’attrait pour Marlotte s’accentue au fil des années chez ces artistes, et certains commencent à s’y installer comme Eugène Cicéri de 1848 à sa mort en 1860.

L’engouement autour de Bourron et de Marlotte s’accroit dans les années 1850-1870 autour de la figure d’Henry Murger qui y fait venir de nombreuses personnalités littéraires et artistiques. Ainsi s’y rencontrent des écrivains renommés comme Théophile Gautier, Alfred et Paul de Musset, Théodore de Banville et Alphonse Daudet, mais aussi les peintres Alfred Sisley, Claude Monet, Frédéric Bazille, Camille Pissarro, Paul Cézanne et Auguste Renoir, qui y peint notamment le Cabaret de la mère Antony.

A partir du 1871, un changement s’opère : si Bourron et Marlotte continuent d’attirer les artistes, ce sont désormais principalement les peintres officiels médaillés au Salon qui s’y pressent. Le lien de ceux-ci avec les villages évolue aussi : la plupart des artistes s’installent véritablement, surtout à Marlotte, y vivent en permanence et s’y font aménager des ateliers. Marlotte a ainsi accueilli entre autres les ateliers d’Eugène Cicéri, de Charles Olivier de Penne, de Charles Delort, de Giuseppe Palizzi, d’Henri-Joseph Harpignies, d’Auguste Allongé, d’Armand Point, d’Armand Charnay, et d’Arthur Heseltine. La ville a également exercé un attrait particulier sur les céramistes. Ainsi d’Emile-Aubert Lessore qui s’installe en 1863 dans l’ancienne maison d’Henry Murger et y reste jusqu’à sa mort en 1876, et de Henri Lefort et Auguste Jouve qui y créent un atelier où ils mettent au point une technique particulière pour décorer de la lave avec de la barbotine colorée. Une faïencerie d’art, dirigée par le peintre Aristide-Calixte Bézard et le potier Emile Mousseux s’installe également vers 1902 à Marlotte, et reste ouverte jusqu’en 1933. La ville attire des écrivains comme François Coppée, Emile Zola, Jules Renard et les frères Goncourt, ainsi que des musiciens, notamment Ernest Reyer et Isidore Mendels.

Après 1914, le profil des artistes s’installant à Bourron et Marlotte évolue : la part d’artistes peintres diminue tandis que les musiciens, les écrivains et les cinéastes se font plus nombreux. De nombreux musiciens réputés se pressent à Marlotte à la villa « La chansonnière », qui prend un grand essor sous l’impulsion de Magda Tagliaferro et Jules Boucherit, notamment Alfred Cortot, Jacques Thibaud, Ginette Neveu, Denise Soriano, Michel Schwalbé et Lionel Gali. Séjournent également à Bourron-Marlotte le critique d’art Charles Moreau, le directeur de l’Ecole Normale Gustave Lanson, l’historien Gustave Bloch, l’archéologue Gustave Fougères et l’égyptologue Georges Feuardent. Des cinéastes s’installent également dans la ville, en particulier Jean Renoir qui réside près de vingt ans à partir de 1922 dans la Villa Saint El au 42, rue Murger, et y tourne son premier film, La fille de l’eau. Par la suite de nombreux films sont tournés dans les environs de Bourron-Marlotte. S’y installe également l’actrice Valentine Tessier et l’acteur et réalisateur Eric Von Stroheim.

Bourron-Marlotte continue de nos jours à attirer des artistes, notamment le designer Mathieu Matégot qui y a fait construire sa maison-atelier en 1975.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle , daté par source

Située à 8,5 kilomètres de la ville de Fontainebleau, la ville de Bourron-Marlotte est délimitée au nord par la forêt de Fontainebleau et au sud par la rivière le Loing. Dès le XIXe, elle a attiré de très nombreux artistes. Ils se sont surtout installés à Marlotte, la fusion des deux villes étant officielle à partir de 1919 mais leur association bien plus ancienne, et y ont fait construire un atelier. Peuvent être recensés à Bourron-Marlotte dix-huit ateliers, dont treize qui ont assurément été occupés par un artiste.

Preuve de l’engouement des artistes pour la ville, la Société Artistique de Marlotte, également appelée Cercle de Marlotte, a réuni de 1880 à 1900 de nombreux artistes résidant dans le village. Une société nommé « La Casserole » a également été créée en 1895 et installée au 11, rue Murger.

Différents ateliers existent encore de nos jours. Tous ne sont pas associés de manière certaine à un artiste précis, mais certains ont pu être identifiés. A notamment pu être repéré l’atelier de Charles Delort au 164, rue du Général Leclerc, qui a ensuite été occupé par le fils de Paul Cézanne. Cet atelier, qui présente une large verrière sur sa façade sur rue, a été restauré en 2015 par la municipalité, qui lui a redonné sa vocation d’atelier d’artiste. Au numéro 168 de la même rue se trouve l’atelier d’Olivier de Penne, occupé ensuite par Victor Margueritte. Cet atelier est éclairé par une grande verrière située à l’étage. La maison-atelier d’Henri Murger, située au numéro 55 de la rue Murger, a également été conservée. Présentant un étage, les deux niveaux sont éclairés chacun par une verrière en façade. La rue Delort abrite de nombreux ateliers, notamment la maison-atelier de Césare Detti, également occupée ensuite par Paul Margueritte, au numéro 23, et l’atelier d’Armand Point au numéro 16. La première possède un atelier en briques, largement ouvert par de grandes verrières sur les différentes faces, relié à l’habitation. L’atelier d’Armand Point, située dans la maison Hauteclaire où il a habité de 1891 à 1931, a quant à lui été refait avec une verrière en bois.

La ville de Bourron-Marlotte a aussi accueilli une faïencerie d’art créée vers 1902 par le peintre Aristide-Calixte Bézard et le potier Emile Mousseux, qui a fermé en 1933. Cette faïencerie est située au numéro 7 de la rue Murger.

A également été construit à Bourron-Marlotte une villa-atelier plus récemment, en 1975, pour le designer Mathieu Matégot, composée de volumes géométriques assemblés et de surfaces vitrées.

Documents multimédia

  • https://tourisme-bourronmarlotte.jimdofree.com/histoire-patrimoine/la-colonie-artistique/

  • http://bourronmarlotte.fr/temps-libre/culture/atelier-delort/

  • https://plus.wikimonde.com/wiki/Bourron-Marlotte

  • https://marlottefaiencerie.wordpress.com/

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Sol Anne-Laure
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Py-Fauvet Constance
Py-Fauvet Constance

En 2019-2020, stagiaire au service Patrimoine et Inventaire auprès d'Anne Laure Sol. Étudiante en Master 2 Histoire de l'Architecture, Paris I.

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Girard Fanny
Girard Fanny

Stagiaire au service de l'Inventaire d'Ile-de-France en février 2020

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