Dossier d’œuvre architecture IA78002308 | Réalisé par
Sol Anne-Laure (Rédacteur)
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Stahl Fabienne (Contributeur)
Stahl Fabienne

Fabienne Stahl est chargée de la valorisation et du rayonnement des collections au musée départemental Maurice-Denis, Saint-Germain-en-Laye.

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Py-Fauvet Constance (Contributeur)
Py-Fauvet Constance

En 2019-2020, stagiaire au service Patrimoine et Inventaire auprès d'Anne Laure Sol. Étudiante en Master 2 Histoire de l'Architecture, Paris I.

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  • enquête thématique régionale, ateliers d'artistes en Ile-de-France
Atelier du peintre Maurice Denis
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Philippe Ayrault, Région Ile-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Germain-en-Laye
  • Commune Saint-Germain-en-Laye
  • Adresse 2 BIS rue Maurice Denis
  • Dénominations
    atelier
  • Genre
    de peintre
  • Destinations
    atelier

Quand Maurice Denis (1870-1943) reçut la commande de l’important décor pour la coupole du Théâtre des Champs-Élysées, il n’était pas encore propriétaire de l’ancien hôpital, situé dans le haut de la rue Schnapper à Saint-Germain. S’il avait déjà aménagé en 1910 les pièces du rez-de-chaussée du Prieuré attenantes à la chapelle comme annexe de son atelier de la rue de Mareil, il ne disposait pas de l’espace suffisant pour réaliser ces œuvres de grand format (370 m2 de toile à couvrir). C’est ainsi qu’il demanda qu’un atelier lui soit construit à cet effet, sur le budget du théâtre.

L’atelier est bâti en deux mois, entre mars et avril 1912. « Conçu pour être réalisé rapidement et à moindre coût, c’est une construction strictement utilitaire, très légère, de briques creuses et de poteaux de bois », explique Agnès Delannoy (Encyclopédie Perret, p. 152). Maurice Denis a prêté périodiquement son atelier à des amis artistes, notamment les étés lorsqu’il partait en vacances en Bretagne ; ainsi de Jean Souverbie ou de Roger Chastel qui y ont respectivement travaillé aux peintures du Théâtre du Palais de Chaillol (1937) et du Palais des Nations (1938).

Au moment de la mort accidentelle de Denis en novembre 1943, l’atelier est resté figé dans l’état dans lequel l’avait laissé l’artiste – quelques clichés témoin sont réalisés par Hurault, photographe de Saint-Germain-en-Laye, au lendemain de la guerre. Antoine Poncet, le petit fils de Denis né en 1928, y installera son propre atelier de sculpteur sans trop attendre. C’est là qu’il travaillera à ses débuts avec Jean Arp dans les années cinquante, en particulier à l’agrandissement du Berger des Nuages – un reportage photographique complet réalisé par Ernst Scheidegger en 1953 présente maître et élève au travail sur cette pièce historique. A la fin des années 1970, l’espace servira essentiellement de zone de stockage, conservant en particulier le fonds de l’atelier de Denis constituant la base de la donation au Département pour la création du musée

Au moment de la mort accidentelle de Denis en novembre 1943, l’atelier est resté figé dans l’état dans lequel l’avait laissé l’artiste – quelques clichés témoin sont réalisés par Hurault, photographe de Saint-Germain-en-Laye, au lendemain de la guerre. Antoine Poncet, le petit fils de Denis né en 1928, y installera son propre atelier de sculpteur sans trop attendre. C’est là qu’il travaillera à ses débuts avec Jean Arp dans les années cinquante, en particulier à l’agrandissement du Berger des Nuages – un reportage photographique complet réalisé par Ernst Scheidegger en 1953 présente maître et élève au travail sur cette pièce historique. A la fin des années 1970, l’espace servira essentiellement de zone de stockage, conservant en particulier le fonds de l’atelier de Denis constituant la base de la donation au Département pour la création du musée.

Au moment de l’ouverture du musée en 1980, l’atelier n’est pas encore ouvert à la visite. Il faudra attendre des travaux d’aménagement (isolation, chauffage, alarmes incendie et intrusion, installation de cimaises amovibles pour expositions, d’une mezzanine, etc.) pour que l’espace soit à nouveau visitable – l’atelier dans sa nouvelle configuration est inauguré le 13 juin 1984. Un incident survenu lors la tempête de la fin décembre 1999 contraint le Département à fermer l’atelier. Les désordres de toiture réparés, l’espace n’est pas rouvert au public transformé en réserves. En mars 2019, l’atelier est à nouveau vidé, l’ensemble des collections ayant été déménagé dans de nouvelles réserves externalisées. Le projet de réhabilitation peut alors prendre forme.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1912, daté par travaux historiques

Maurice Denis a déterminé l’allure générale de l'atelier, en tenant compte des grands arbres plantés sur le terrain, en limitant les coupes, comme l’indique une lettre du curé Duchemin à l’artiste en date du 2 février 1912 (musée Maurice Denis, ms 3549). Sur le plan dessiné par Denis et remis à l’architecte (fonds Perret, Institut français d’architecture), il note qu’il faudra enlever deux tilleuls (deux autres ceinturant l’atelier à l’ouest et à l’est). Les murs Nord et Est épousent à peu près le mur d’enceinte du Prieuré, et la façade sud est pratiquement parallèle à l’escalier donnant sur le haut de la rue qui mène à l’entrée de la chapelle. Tout ceci explique certainement la forme irrégulière du plan grossièrement trapézoïdal. Les dimensions du bâtiment – dictées par celles des œuvres à exécuter pour le théâtre – sont relativement modestes : 15 x 11 mètres au sol, environ 9 mètres de hauteur.La charpente apparente, de structure légère, couvre l’ensemble de l’espace intérieur, entièrement ouvert à l’origine. « Les fermes, réalisées économiquement en bois de section minimale, avec des assemblages par embrèvement, reposent sur des poteaux latéraux des parois extérieures. Une grande verrière côté nord et deux portes fenêtres éclairement généreusement l’intérieur. La porte en façade, de grande hauteur, autorise le passage des toiles monumentales. L’ensemble, d’une grande fonctionnalité, est aussi d’extrême économie de moyens » (Delannoy, op. cit.).

Bien que construit de manière économique, comme atelier « provisoire » afin de couvrir les toiles du théâtre, l’atelier s’est rapidement transformé en espace de travail pérenne, l’artiste satisfait d’y travailler au calme, aménageant progressivement les lieux suivant ses besoins. Ainsi, il installera au milieu des années 1920 une grande cloison en bois lambrissé, pour séparer l’espace dévolu à la réalisation des grands formats du reste et ménager des zones de stockage (rangements pour ses carnets de croquis et planches de dessins collés dans des meubles dédiés, pour ses œuvres conditionnées en rouleaux, etc).

  • Murs
    • brique creuse
  • Statut de la propriété
    Musée départemental Maurice-Denis.
  • Intérêt de l'œuvre
    maison d'homme célèbre
  • Éléments remarquables
    maison, atelier
  • Protections
    classé MH, 1976/02/02
  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Sol Anne-Laure
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Stahl Fabienne
Stahl Fabienne

Fabienne Stahl est chargée de la valorisation et du rayonnement des collections au musée départemental Maurice-Denis, Saint-Germain-en-Laye.

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Py-Fauvet Constance
Py-Fauvet Constance

En 2019-2020, stagiaire au service Patrimoine et Inventaire auprès d'Anne Laure Sol. Étudiante en Master 2 Histoire de l'Architecture, Paris I.

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