Le 17 avril 1873, Alphonse Dida obtient l'autorisation d'établir sur le territoire de Draveil une fabrique de vernis à l'alcool et à froid, la maison Dida, fondée à Paris en 1847, ne conservant plus qu'un simple dépôt dans la capitale (au 9, rue Popincourt). En juillet 1893, l'usine est reprise par Gustave Levasseur, ingénieur des arts et manufactures, qui y annexe une fabrique de collodion photographique par dissolution à froid du coton trinitré acheté à l'Etat (arrêté préfectoral du 31 octobre 1893). En 1903, par suite de l'expiration de son bail, G. Levasseur transfère l'usine, alors installée au 3, avenue des Marronniers, sur un terrain situé en bordure de la rue de Châtillon ; les vernis étant fabriqués à froid et le collodion photographique par simple dissolution du coton azotique, cet établissement autorisé le 12 janvier 1904 est rangé en 2e classe. Il subit d'importantes modifications après 1924 : l'agrandissement du terrain permet en 1927 la construction de deux ateliers de menuiserie et de serrurerie, ainsi que d'un garage et d'un réservoir métallique souterrain de 3000 litres d'essence ; un de ces bâtiments est détruit par le feu en 1928. Les procédés de fabrication évoluent à diverses reprises et l'usine qui produit des vernis de toute nature passe de la 2e à la 1ère classe. En 1932, le conseil d'hygiène départemental impose des conditions de sécurité accrues : démolition du séchoir des cotons nitrés présentant un risque particulier d'incendie, construction à son emplacement d'un petit dépôt pour le celluloïd, ainsi que d'un hangar destiné à recevoir les emballages vides ayant contenu des solvants volatils inflammables, remplacement des foyers à feu nu par un système de chauffage sans flamme, manutention des solvants au moyen d'un gaz inerte sous pression au lieu de l'air comprimé. Un arrêté préfectoral du 3 juillet 1935 autorise l'installation d'un atelier de fabrication de vernis gras avec cuisson d'huiles, malgré un avis défavorable du conseil municipal de Draveil et des protestations individuelles et collectives. La société G. Levasseur et Cie emploie alors de 50 à 70 ouvriers. En 1943, en vue d'améliorer les conditions de sécurité en cas d'attaques aériennes, les dépôts de liquides inflammables qui encombrent la cour devenue trop exigüe, sont disséminés sur un terrain voisin de l'usine, dont l'emprise au sol passe ainsi de 11 000 à 16 000 m2. En 1968, une partie des terrains et bâtiments, sauf le matériel, est acquise par l'Agence foncière et technique de la Région parisienne (acte de vente du 18 octobre 1967). La Société française Duco, installée à Stains, prend le contrôle de la société Levasseur et Cie en 1973. La cessation d'activité intervient peu après. En 1975 les locaux sont rachetés par la société La grande cuisine Bergerand spécialisée dans la conception et la fabrication de l'intendance lourde des cuisines, principalement les matériels de cuisson, qui y emploie moins d'une cinquantaine de personnes. Les bâtiments abritent aujourd'hui la mission protestante Le Plein Evangile.
usine de peintures et vernis Dida puis Levasseur et Cie, actuellement temple
Dossier IA91000832 réalisé en 2006Fiche
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L'entrée de l'usine sur la rue de Châtillon.
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Parties constituantes
- cour
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Sommaire
Précision dénomination |
usine de peintures et vernis |
Appellations | usine de peintures et vernis Dida, puis usine de peintures et vernis Levasseur et Cie |
Destinations | temple |
Parties constituantes non étudiées | cour |
Dénominations | usine |
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Plan de situation. S. d. (AD Essonne, 5 M 72)
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Affichette publicitaire indiquant l'adresse et les moyens d'accès à l'établissement. Mars 1935. (AD Essonne, 5 M 72)
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Plan de situation figurant au verso de l'affichette publicitaire. Mars 1935. (AD Essonne, 5 M 72)
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Fabrique de M. Dida : plan des dispositions intérieures, 30 septembre 1872 ; plan des abords dans un rayon de 100 m, 28 septembre 1872. (AD Essonne, 5 M 72)
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Usine de M. Levasseur : plan cadastral des propriétés voisines dans un rayon de 100 m. 16 novembre 1903. (AD Essonne, 5 M 72)
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Usine de M. Levasseur (vernis à l'alcool et collodion photographique) : plan du rez-de-chaussée. 19 novembre 1903. (AD Essonne, 5 M 72)
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Plan d'ensemble. Avril 1927. (AD Essonne, 5 M 72)
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Plan du bâtiment à usage de magasin construit par la société des ateliers de constructions métalliques de Laon (Ardon-sur-Laon). 21 janvier 1927. (AD Essonne, 5 M 72)
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Plan d'ensemble annexé à l'arrêté préfectoral du 3 juillet 1935. (AD Essonne, 5 M 72)
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Plan d'ensemble du nouveau bâtiment 26 (laboratoire, cuisson de huiles et des vernis..). Juillet 1935. (AD Essonne, 5 M 72)
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Plan du bâtiment 26 (réserve et cuisson de vernis) : façade, coupe, rez-de-chaussée et 1er étage. 1935. (AD Essonne, 5 M 72)
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Plan d'ensemble annexé à l'arrêté préfectoral du 11 avril 1944. (AD Essonne, 5 M 72)
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Plan d'ensemble. S. d. (AD Essonne, 5 M 72)
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L'usine Levasseur derrière le plan d'eau, au sud de la Villa. Carte postale, vers 1920. (Collection particulière)
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L'usine Levasseur derrière le plan d'eau, au sud de la Villa. Carte postale, vers 1910. (Collection particulière)
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Vue aérienne. Carte postale, vers 1950. (Collection particulière)
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Vue d'ensemble. Photographie aérienne à but publicitaire. Photographie aérienne, s.d. [vers 1950]. (AD Essonne, 5 M 72)
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Papier à en-tête. Août 1893. (AD Essonne, 5 M 72)
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Détail de l'en-tête. Août 1893. (AD Essonne, 5 M 72)
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Papier à en-tête. Avril 1927. (AD Essonne, 5 M 72)
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Papier à en-tête. Avril 1935. (AD Essonne, 5 M 72)
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Papier à en-tête donnant la liste des divers bâtiments qui composent l'usine. Mars 1943. (AD Essonne, 5 M 72)
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Papier à en-tête. Mars 1966. (AD Essonne, 5 M 72)
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Papier à en-tête. Janvier 1974. (AD Essonne, 5 M 72)
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Le bâtiment administratif au centre de la cour (1974). Cliché Pré-inventaire, 1974. (Région Ile-de-France, service patrimoines et inventaire, Cliché Pré-inventaire)
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Le bâtiment situé en bordure de la cour, à gauche du bâtiment administratif abrite alors une infirmerie et des locaux sociaux. Cliché Pré-inventaire, 1974. (Région Ile-de-France, service patrimoines et inventaire, Cliché Pré-inventaire)
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L'entrée de l'usine sur la rue de Châtillon.
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Bâtiment de bureaux situé à droite de l'entrée le long de la rue de Châtillon.
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Bâtiment situé à gauche de l'entrée : façade sur la rue de Châtillon.
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L'entrée de l'usine encadrée de deux pavillons, vue de la cour.
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Vue du bâtiment administratif au centre de la cour.
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Vue latérale du bâtiment administratif (façade ouest).
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Détail de la façade ouest du bâtiment administratif, avec vue du clocheton.
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Vue du bâtiment situé en bordure de la cour, à gauche du bâtiment administratif, en direction du fond de la parcelle.
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Vue du bâtiment situé en bordure de la cour, à droite du bâtiment administratif (en direction de la rue de Châtillon). Il servait d'infirmerie au début des années 1970.
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Rails le long du bâtiment administratif (à droite en entrant).
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Toit de l'atelier et cheminée d'usine vus de la terrasse du bâtiment administratif.
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Vue, sur le côté du pavillon d'entrée est, d'un des bâtiments situés de l'autre côté du mur de clôture qui divise aujourd'hui la cour de l'usine.
Aire d'étude et canton | Draveil |
Adresse |
Commune : Draveil Lieu-dit : Villa-Draveil Adresse : 6-10 rue de Châtillon Cadastre : 1983 BD 55, 56 |
Période(s) |
Principale :
1er quart 20e siècle
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Dates |
1904,
daté par source
1927, daté par source 1935, daté par source |
Auteur(s) |
Auteur :
maître d'oeuvre inconnu,
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Dans l'usine édifiée en 1904, le bâtiment principal contenant les alcools est, par mesure de sécurité contre l'incendie, isolé au centre de l'enclos, bâti sur caves en matériaux légers incombustibles, et entouré d'un saut-de-loup ; des cours de 12 à 15 m le séparent des bureaux et magasins ; le bâtiment du collodion photographique, à l'angle droit du terrain, est séparé des autres par des cours de 12 m. Le réservoir à essence construit en 1927 par la maison Pinchant-Deny est installé dans les deux premières travées du bâtiment métallique à usage de magasin et de garage édifié par la Société des ateliers de constructions métalliques de Laon. Le bâtiment prévu pour la fabrication des vernis gras en 1935 est entièrement construit en matériaux incombustibles compartimenté horizontalement et verticalement, avec murs pare-feu longitudinaux et transversaux et sols en cuvette ; le mur entourant l'usine est surélevé à 2 m 50 le long de la rue de Châtillon, pour la partie du terrain occupé par la fabrique de vernis gras ; la cuisson de l'huile de lin s'effectue selon le système allemand Schmidding. En 1943 l'usine se compose de 29 bâtiments différents.
Murs |
meulière
brique enduit |
Toit | tuile mécanique, béton en couverture |
Étages | 1 étage carré, en rez-de-chaussée |
Couvertures |
terrasse
toit à longs pans |
Statut de la propriété |
propriété privée
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Annexes
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Draveil, usine de peintures et vernis Dida. Sources et bibliographie
DOCUMENTATION
I. Archives
. A. D. Essonne, 5 M 72 : autorisations d’installation puis d’extension de l’usine, 1872 – 1974.
II. Iconographie
-A. D. Essonne, 5 M 72 : plans, 1872 – 1944 ; photographie aérienne, vers 1950.
. A. D. Essonne, 2 Fi : cartes postales.
. collection particulière : cartes postales.
III. Bibliographie
- Draveil, chemins d’antan…rues du présent. Cercle littéraire et historique de Draveil, avril 2001, p. 145, 153.
Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.
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