L'escalier est ouvert sur le passage-cocher. Le départ de rampe est constitué d'une gaine carrée dont les quatre faces sont ornées à l'identique de deux balustres pansus autour d'un panneau à épaulements. La gaine a été enrichie dans les années 1740 d'un vase en bronze doré. Le mode de construction de la rampe est remarquable : les motifs qui en composent l'ornementation se succèdent sans châssis, avec seulement quelques renforts pour soutenir la rampe. Le dessin de la rampe est allégé au profit d'une vision plus décorative affranchie, autant que possible, des contraintes matérielles. Cette modification de la structure a permis la réalisation d'un décor très original : les travées larges de la rampe sont occupées par des motifs inspirés du balustre, composés par deux anses de panier affrontées enserrant un cadre à deux fleurons inscrivant lui-même un second panneau aux petits côtés incurvés. En alternance avec ces sections encore rigides, se déploie une branche de laurier au naturel avec ses feuilles, ses fleurs et ses baies. L'arbre de la victoire présente ici une forme palissée d'inspiration rustique, bien adaptée à la nature de son support. Conformément à l'esthétique classique, le décor de la cour et du jardin se prolonge ainsi à l'intérieur de la demeure, dans cet espace intermédiaire spécifique qu'est l'escalier. La dernière volée est composée d'une rampe de balustres en bois.