Dossier d’œuvre architecture IA77000410 | Réalisé par
Förstel Judith
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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  • inventaire topographique
prieuré Saint-Sauveur
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Melun - Melun sud
  • Commune Melun
  • Adresse rue Saint-Sauveur , rue du Château
  • Cadastre 1985 AV 23 à 26, 28, 271 et 272
  • Dénominations
    prieuré
  • Vocables
    Saint-Sauveur
  • Parties constituantes non étudiées
    crypte, cloître, salle capitulaire, sous-sol

Le prieuré Saint-Sauveur constitue, avec la collégiale Notre-Dame, l'un des plus anciens édifices de Melun. La récente restauration de l'église par Jacques Moulin et les fouilles menées depuis 2001 par le Centre des études médiévales d'Auxerre ont rendu toute son importance à ce site. L'étude des mortiers et des techniques de construction permet en effet de faire remonter les premières fondations de l'église au 10e siècle. Au 11e siècle, l'édifice est reconstruit. Il en subsiste d'importants vestiges : la crypte située sous le chevet de l'église, une partie des grandes arcades à double rouleau de la nef et le mur de façade, récemment redécouvert dans la maison du 5, rue du Château. Saint-Sauveur forme alors un ensemble comparable, par sa construction comme par ses proportions, à la collégiale Notre-Dame. En 1170, Louis VII donne le prieuré à l'abbaye Saint-Séverin de Château-Landon. La transformation de l'église en prieuré, au 12e siècle, est à l'origine d'importantes modifications, car elle impose la création de bâtiments communautaires. Pour implanter le cloître, on ampute l'église de son collatéral sud. Après une phase de déclin aux 14e et 15e siècles, le prieuré Saint-Sauveur connaît un nouvel éclat au 16e siècle, avec la reprise des voûtes de l'église et des arcades du cloître, et la restauration des locaux prieuraux. Dès la fin du 15e siècle (avant 1501), des cellules et un dortoir sont construits sous l'impulsion de Jean Féron, qui remet en honneur la vie conventuelle. Les dates 1535 (sur un chapiteau du cloître), 1534 (en remploi dans le mur sud de la salle capitulaire) et 1549 (sur un linteau dessiné par Decourbe au 19e siècle), témoignent des importants travaux menés au 16e siècle. Au 17e siècle, le prieuré connaît de grandes difficultés. Le clocher, abîmé par des tirs d'artillerie pendant la Ligue, doit être détruit en 1610. Un procès contre l'abbaye-mère de Château-Landon (1600-1620), puis la mise en commende (1627) aggravent les difficultés du prieuré. En 1690, le roi prononce la suppression du prieuré Saint-Sauveur et le rattachement de ses biens au chapitre de la collégiale Notre-Dame de Melun. L'église, désaffectée, est convertie en grenier à sel. Seules les deux dernières travées du collatéral nord continuent à servir de chapelle, dénommée chapelle des coches : les offices, réglés sur l'horaire des coches d'eau, sont célébrés jusqu'à la démolition de la chapelle en 1869. Les autres parties du prieuré, devenu bien national à la Révolution, sont réparties entre plusieurs propriétaires. La nef de l'église est convertie en appartements et ateliers. Le cloître est démonté en plusieurs vagues successives au 19e siècle et dans les années 1960-1970. Un ensemble de six colonnettes est conservé sur place, tandis que des éléments architecturaux provenant de la galerie occidentale du cloître sont déposés au Musée de Melun. En 1974-1977, on démolit une partie des maisons qui masquaient les vestiges de l'église. D'importants travaux de restauration sont menés en 2002-2003 sous la direction de l'architecte en chef Jacques Moulin. Le site doit désormais faire l'objet d'une fouille complète, avant que la Ville ne décide de sa dévolution.

Du prieuré Saint-Sauveur demeurent d'imposants vestiges, peu à peu dégagés de leur gangue. L'église, qui formait à l'origine un imposant édifice à trois vaisseaux, ne conserve plus aujourd'hui, en élévation complète, que ses parties orientales : les deux travées orientales du vaisseau central et une abside hémicirculaire, sous laquelle s'étend une crypte (salle centrale à abside, flanquée au sud d'une salle avec puits). Les parties occidentales sont moins visibles, mais on a retrouvé les vestiges des grandes arcades et de la façade du 11e siècle, englobée dans les dépendances priorales au 16e siècle. Certains éléments de l'église sont toutefois définitivement perdus, notamment le vaisseau nord (ancienne chapelle des coches, détruite au 19e siècle). En ce qui concerne les bâtiments claustraux, on a conservé une arcade du cloître et le bâtiment de la salle capitulaire, dans l'angle sud-ouest du prieuré. Le logis du prieur, qui se trouvait de l'autre côté de la rue Saint-Sauveur, a disparu.

  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • enduit
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    tuile plate
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
    • pignon découvert
  • État de conservation
    vestiges
  • Techniques
    • sculpture
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    crypte, cloître
  • Protections
    inscrit MH, 1946/12/09
  • Précisions sur la protection

    Sont inscrits depuis 1946 l'ancienne église, les arcades (donnant alors sur le bureau et le dépôt du commissaire-priseur) , le fenestrage, la porte et le pignon sur la rue Saint-Sauveur, l'arcade double.

  • Référence MH
Date d'enquête 2002 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Förstel Judith
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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