Dossier d’œuvre architecture IA77000859 | Réalisé par
Robinet Amandine (Enquêteur)
Robinet Amandine

Stagiaire, puis vacataire à la Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire en remplacement de Judith Förstel, en congé formation en 2015.

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Philippe Emmanuelle (Enquêteur)
Philippe Emmanuelle

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Förstel Judith (Rédacteur)
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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  • opération ponctuelle
ESIEE
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Champs-sur-Marne
  • Commune Champs-sur-Marne
  • Lieu-dit Cité Descartes
  • Adresse 2 boulevard Blaise Pascal
  • Cadastre 2007 AM 21
  • Précisions
  • Dénominations
    école supérieure
  • Appellations
    ESIEE

L'ESIEE est une école d'ingénieurs créée en 1904 sous le nom d'Ecole Breguet, devenue en 1960 l'école d'ingénieurs de la Chambre de Commerce et d'Industrie de région Paris Ile-de-France. Renommée Ecole supérieure d'ingénieurs en électrotechnique et électronique en 1968, l'ESIEE envisage son installation sur le futur technopôle de la Cité Descartes dès 1983. En 1983 est lancé le concours d'architecture pour la nouvelle école et en 1984, c'est un jeune architecte inconnu de 35 ans qui l'emporte, Dominique Perrault. Elevé à un coût de 300 millions de francs, le projet est porté par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris mais le Conseil régional contribue lui aussi au projet à hauteur de 25 millions de francs (soit 10% du budget). Le 1er août 1985 marque le début des travaux. Destinée à accueillir dès ses débuts plus de 600 élèves et un personnel technique de 150 personnes, l'ESIEE ouvre ses portes le 28 septembre 1987. L'inauguration officielle par Jacques Chirac se fait le 25 novembre 1987. A son ouverture, évènement très médiatisée, l'ESIEE est l'unique bâtiment d'enseignement supérieur installé dans la Cité Descartes, véritable tête de pont de ce cluster en devenir : son premier voisin, le centre de formation de l'entreprise Bull, n'est livré qu'en 1988 (source : revue Technique&Architecture n°362, 1985). En 1992 est installé sur le rond-point, face à l'entrée principale l'ESIEE, la sculpture L'Axe de la terre de Piotr Kowalski. Les locaux hébergent aujourd'hui une partie de l'ISBS et le pôle de compétitivité Advancity. Après plusieurs changement dans les années 2000, l'école est finalement renommée ESIEE Paris en 2012.

Inscrite parmi les premières grandes réalisations de Dominique Perrault, le bâtiment de l'ESIEE est emblématique de la Cité Descartes. Elle est située au carrefour de l'avenue Ampère et du boulevard Blaise Pascal : elle fait face aux deux ronds-points principaux, vrais nœuds de distribution de la Cité Descartes. Le plan est rectangulaire et en peigne : l'école est un grand plan incliné de 300 m de long sans toit ni façade. Ce plan est percé au centre par un cylindre qui forme l'entrée principale du bâtiment. Le plan incliné cache une vaste galerie haute de 100 m qui constitue une véritable rue intérieure. Plusieurs bâtiments en épis (salles et laboratoires) viennent se greffer au bâtiment principal, connectés à la rue intérieure par des galeries métalliques et donnant à l'école l'aspect d'un peigne. Le gymnase de plan ovale vient se greffer un peu à l'écart des épis par un corridor différent. Le plan incliné est moderne dans sa forme comme dans sa composition. Il est constitué d'une structure porteuse en charpente métallique recouverte de bacs en acier isolés et étanches. Des panneaux en polyester sont posés en couverture sur l'ossature, un vide étant ménagé pour jouer le rôle de tampon thermique. Les tuiles de polyester blanc (6 m sur 1,20 m) sont disposées en couches superposées (gelcoat, résine, tissus de verre non tressé, résine, mousse, tissu de verre, résine) et une tuyère vient compléter la partie basse, l'arrondi et le percement triangulaire à ailettes ayant été réalisés d'une seule pièce. L'organisation de l'école se fait bien autour de la galerie interne, vraie colonne vertébrale reliant les espaces fonctionnels et permettant la circulation des personnes autant que de la lumière. La rue intérieure profite d'un dispositif unique pour ouvrir assurer la luminosité de cet espace : une lentille est mise en place pour régler les problèmes thermiques de la verrière supérieure et permettre l'évacuation de l'eau. Au-dessus de la lentille se trouve une double peau acrylique renvoyant à l'extérieur le rayonnement ultraviolet. Cette double peau est elle-même couverte d'une peau en lexan suspendue pour éviter la perte de chaleur. La recherche d'une transparence maximale se traduit dans l'utilisation des matériaux naturels et synthétiques, ainsi que par l'usage de techniques nouvelles comme le verre collé, le lexan, l'alucobond et la toile PVC. La technique du VEC (verre extérieur collé) est effectivement appliquée aux panneaux autoporteurs collés sur l'ossature métallique, donnant aux surfaces vitrées une certaine raideur. La toile en PVC est quant à elle utilisée pour les faux-plafonds, l'auvent de l'entrée, les coursives de la galerie sous forme de vélums tendus et sous le plan incliné, dans le but de filtrer la lumière zénithale et créer une atmosphère agréable. Le bâtiment se fait ainsi l'expression de l'essence de l'école par une architecture audacieuse : l'alignement sur la rue étant obligatoire, la transgression architecturale se fait par l'élan et la légèreté de la façade, par la suppression de la frontalité. L'architecte développe sa thématique innovante de la ville enveloppée en créant une impression de fermeture sur l'extérieur, tout en développant une relation intime entre les espaces intérieurs : cette opposition donne à la galerie intérieure la vocation d'être la vraie façade du bâtiment. L'inclinaison et la blancheur du plan, les matériaux et surfaces utilisés donnent au bâtiment son aspect minimaliste, épuré et futuriste. De là, se sont développées les comparaisons avec des objets et thématiques diverses (clavier d'ordinateur, vaisseau, paquebot, machine à écrire, conquête, horizon, envol etc), traduisant la réussite du bâtiment à incarner l'ambition d'innovation et de modernité de l'ESIEE.

  • Murs
    • béton
    • verre
  • Toits
    matériau synthétique en couverture
  • Étages
    3 étages carrés
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Robinet Amandine
Robinet Amandine

Stagiaire, puis vacataire à la Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire en remplacement de Judith Förstel, en congé formation en 2015.

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Philippe Emmanuelle
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Förstel Judith
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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