Dossier collectif IA93000259 | Réalisé par
  • inventaire topographique
cités de Romainville
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  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    cité
  • Aires d'études
    Romainville
  • Adresse
    • Commune : Romainville

Le territoire de la commune est maillé d'une douzaine de cités construites, pour la plupart, entre les années 1950 et les années 1980. Elles font aujourd'hui l'objet de projets de réhabilitation destinés à réaffirmer leur présence dans la ville.

La cité des mares (1955-1958)

La municipalité va, pour la cité des Mares, faire le choix du modèle de la cité-jardin densifiée qui constitue à ce jour le seul exemple de cité jardin, quoique tardif, encore conservé à Romainville. Contrairement à la cité de la Boissière, construite trente ans plus tôt, la cité des Mares ne se compose pas de pavillons implantés au centre d'un jardin privatif, mais de petits collectifs avec jardinets. Depuis les années 1930, les cités-jardins connaissent une densification due aux besoins accrus en logements. La cité des Mares intègre ce principe : chaque pavillon abrite six logements, les jardins sont petits et rejetés à l'arrière. Dans un premier temps, en 1954, deux pavillons tests sont construits par André Bérard à l'angle de la rue Jaurès et de la rue Pasteur, sur un terrain communal. L'un d'eux est toujours visible aujourd'hui. Cette démarche souligne le caractère expérimental de la construction de ce lotissement par la mairie. De 1955 à 1958, entre les rues de Benfleet et des Mares, quatorze pavillons sont ainsi édifiés. Le projet d'origine, dessiné en 1952, évolue et le plan général subit des modifications substantielles. Il est notamment créé une place centrale, espace de vie commune, qui n'existait pas dans un premier temps. Les pavillons, en tout point identiques et dont seule l'orientation change, s'articulent autour d'une allée centrale de 9 mètres de large et sont desservis par des ailées latérales perpendiculaires. Derrière les pavillons, en fond de parcelle, s'alignent des box-remises individuels. A l'origine, l'espace central de la cité était également planté d'arbres ; il est aujourd'hui goudronné. Le rationalisme de la construction prend ici le pas sur les tendances au régionalisme, perceptible à la cité de la Boissière. Construite en matériaux simples (bois, fer et béton) selon un plan qui l'est tout autant, la cité des Mares rend compte de l'objectif de l'architecte communal André Bérard, chargé du projet : construire des pavillons sans luxe mais solides , « étudiés pour durer ».

La cité Marcel Cachin (1956-1964)

Tandis que la cité des Mares sort de terre, à la même période, est projetée par le même architecte, André Bérard, la cité Marcel Cachin selon un tout autre modèle, celui du grand ensemble. La municipalité, qui doit juguler le nombre de demandes de logements, prend un parti pris radical et décide la création d'un nouveau quartier en plein centre de la ville. Ce projet est envisagé dans une zone centrale de la ville, au lieu-dit -Saint-Germain. C'est un site idéal aux limites des Lilas et de Montreuil, bien desservi par les transports et délaissé par l'activité industrielle. A proximité des commerces, de la poste et des bains-douches, il offre toutes les commodités. Il ne lui manque qu'une école, qui sera intégrée au projet. Un vaste ensemble HLM de huit cents logements est donc créé sur un terrain de 83 539 mètres carrés. Une attention particulière est portée à l'entrée de la cité située au croisement de la rue Saint Germain et de l'avenue de Verdun. Constituée de deux petits bâtiments arrondis en rez-de-chaussée, elle accueillait les équipements de la municipalité.

Le quartier des Trois Communes (1969-1983)

En 1969, l'autoroute A3 vient couper en deux le quartier des Trois Communes, situé aux limites de Romainville, Bagnolet et Noisy-le-Sec. Cette saignée,sur un territoire déjà malmené, est un véritable traumatisme pour les habitants. Depuis la Première Guerre mondiale, l'urbanisation s'y est faite de manière anarchique sans plan d'urbanisme,au gré des arrivants. Les cabanes et habitations modestes côtoient les barres de la cité Charles de Gaulle construite pour reloger les sinistrés. Du milieu des années 1970 à la fin des années 1980, une opération de restructuration de l'ensemble, appelée opération a Trois Communes», va être programmée afin de restructurer cette partie du territoire. Une zone d'aménagement concertée (ZAC) est ainsi lancée qui prévoit la construction de trois ensembles de logements :les cités Duclos, Neruda et Aragon. Elles sont toutes trois réalisées par Paul Chemetov, alors membre de l'Atelier d'urbanisme et d'architecture (AUA), qui marque de son empreinte tout le quartier.C'est à cette même période, en 1982, qu'il remporte avec Borja Huidobro le concours du ministère des Finances quai de Bercy à Paris.Cette réalisation est le début d'une long-u e série de projets communs, dont la cité Neruda et la cité Aragon de Romainville sont des exemples notables. Chemetov et Huidobro ne sont pas les seuls à s'illustrer sur cette partie du territoire romainvillois. Émile Aillaud participe lui aussi au réaménagement du quartier. Il est l'auteur, en 1983, de la cité Paul Éluard, dont les partis pris architecturaux tranchent radicalement avec ceux de I'AUA, mais aussi avec les autres réalisations d'Aillaud en matière de logement social.

Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2011
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