Dossier d’œuvre architecture IA93000266 | Réalisé par
  • inventaire topographique
carrières de plâtre
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
  • (c) Conseil général de Seine-Saint-Denis

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Romainville
  • Commune Romainville

L'histoire des lieux prend un tournant majeur peu après la mort du marquis de Noailles en 1838. Son fils hérite du château et le vend, à peine deux ans plus tard, à une société anglaise d'exploitation de gypse. Cette vente va changer définitivement la destination du château et la physionomie du site. Le château est amputé de ses deux pavillons ouest et de son corps principal. Le pavillon oriental subsistant devient le siège de l'entreprise. Le parc est totalement détruit et laisse place à des carrières mixtes, impliquant une extraction à la fois souterraine et à ciel ouvert. La présence de carrières de gypse sur la commune n'est pas un fait nouveau. Le plan de Grémion datant de 1780 en fait état vers les Bas-Pays, aux limites de Bagnolet. Néanmoins, l'ampleur des carrières du château est sans précédent et va modifier considérablement le paysage et l'identité de Romainville. Les vallons boisés qui reliaient le coeur de bourg à la commune de Pantin disparaissent. A cette nature verdoyante se substitue un gouffre minéral et lunaire où, pendant plus de cent ans, vont travailler jusqu'à cinq cents hommes. Les carrières de Romainville doivent leur véritable essor à la fermeture des carrières des Buttes-Chaumont dans les années 1860. Au plus fort de l'activité, à la charnière du XXeme siècle, la commune exportera son plâtre jusqu'aux États-unis. De 1863 à 1909, la famille Gauvin, dont le nom reste encore aujourd'hui associé aux lieux, exploite le site des carrières du parc. Elle cède ensuite l'activité à la société Mussat qui la maintiendra jusqu'au milieu des années 1960 - période où l'épuisement des ressources en gypse signe la fin de l'extraction. Il subsiste aujourd'hui quelques traces de cette activité. La friche qui a envahi les lieux laisse, çà et là, affleurer d'anciens fours à plâtre, petits édicules de brique voûtés. Au détour d'un chemin, les fronts de taille sont parfois visibles et portent encore la marque des barres à mines.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle, 19e siècle, 20e siècle

Le site accueille les derniers témoins d'un habitat ouvrier. Le château a longtemps été la demeure des dirigeants de l'entreprise Gauvin. En contrebas du cimetière, le long de la rue des Bas-Pays, les maisons des carriers, constituées de petites unités d'habitation mitoyennes d'une travée, sont alignées face à la pente du coteau. De cette rue partait l'unique chemin pavé qui reliait, à flanc de galeries, les maisons aux zones de cavage, en passant par les fours. Un tunnel, aujourd'hui bouché, permettait de relier la rue des Bas-Pays à l'ancienne rue des Carrières qui menait à l'extrémité de la commune vers le canal de l'Ourcq. A proximité du château, quelques mètres derrière la mairie, les maisons des contremaîtres des carrières semblent survivre au temps passé. Elles se dressent au bord de ce qui fut longtemps un gouffre béant impressionnant dont témoignent les photographies anciennes. L'une d'entre elles est la propriété du dernier contremaître, Giovanni Perissinotto. D'origine italienne, il intègre l'entreprise Mussat en 1956 et dirige une équipe d'environ cinquante ouvriers chargée de la production du plâtre. A cette époque, l'extraction a presque complètement cessé suite à l'épuisement des filons. Le site conserve néanmoins une activité de transformation jusque dans les années 1980 et s'approvisionne en gypse sur les carrières de l'est du Bassin parisien. La mémoire de ce dernier témoin direct de l'activité des carrières du parc a fait l'objet d'un recueil. Son témoignage est une source d'informations inédites qui ont permis d'éclairer les documents d'archives ou de pallier leur absence. Le site fut ensuite longtemps délaissé car les sous-sols, devenus trop instables, ne permettaient pas d'envisager une réhabilitation des lieux, à moins d'un investissement important impliquant un projet fort.

Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2011
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Articulation des dossiers
Fait partie de